Trêve d’hypocrisie, les Lions Indomptables nous ont d’accord déçu lors de la CAN équato-guinéenne. Les propos conciliants que l’on s’efforce de tenir ces temps derniers n’y changent rien. Ils ont tout juste laissé deviner leur potentiel, et puis plus rien. Sinon une longue errance sur le terrain de Malabo où Camerounais et non-Camerounais avaient été mordus par le mythe du retour des Lions.
Les soirées de la capitale équato-guinéenne étaient alors rythmées par des projections optimistes au sujet de cette équipe dont on prophétisait une montée en force au fil des matchs. Mais on a eu droit à une équipe sans âme, sans originalité et sans envie. En tout cas, rien qui ait pu laisser entrevoir un sursaut d’orgueil. D’où le faisceau d’interrogations que tout cela a suscité chez les Camerounais ordinaires. La Chronique de Marc Modjom Que s’est-il donc réellement passé à Malabo ? A quoi était due l’ambiance morose qui semblait planer autour de l’équipe camerounaise ? Y avait-il comme l’a colporté une rumeur assez vraisemblable, un problème dans les vestiaires entre dirigeants ou entre footballeurs ? Si oui, pourquoi rien n’a été entrepris pour ramener les choses à la normale ? Ce pourrait-il que la délégation – comme souvent pléthorique d’officiels ou de spécialistes supposés ou réels du football – n’ait pas décelé les flagrantes anomalies constatées lors de l’éphémère parcours des Lions Indomptables ? Et dans ce tourbillon de questions énervantes, quelle était vraiment la mission du sélectionneur Volker Finke ? Ce pourrait-il qu’il ait en toute sincérité ignoré les capacités de ses joueurs au point de faire appel à de parfaits inconnus, et de laisser à la touche ceux que beaucoup considéraient comme la meilleure carte offensive de l’équipe camerounaise ? En définitive, quel mandat avait vraiment été donné aux encadreurs des Lions Indomptables ? Nous sommes sortis de la CAN par la petite porte. Le plus frustrant, c’est de songer que nous aurions pu nous en tirer à bien meilleur compte. A l’heure des leçons, l’on entend des propos sans conviction du genre : « notre équipe est jeune, elle est en reconstruction, elle a besoin du soutien et de la compréhension du peuple camerounais », etc. Comme si nous étions la seule équipe jeune de cette compétition. Comme si nous étions la seule équipe en reconstruction. Et comme si le peuple camerounais ne méritait pas lui-aussi de voir évoluer sur le terrain, une équipe conquérante, et fière de défendre les couleurs de la patrie. Non, vraiment ces Lions-là ne sous rassurent pas. Leur état d’esprit n’est pas le bon. Leur encadrement technique semble inapte à porter une ambition de victoire. Et leur entourage administratif peu crédible pour éviter au navire de prendre l’eau et de courir à la perte. Sous d’autres cieux, l’on aurait déjà annoncé au moins un limogeage ou une démission pour l’honneur. Mais peut-on encore parler d’honneur dans ce milieu pollué par des intrigues et des batailles de réseaux ? Peut-on réellement restituer aux Camerounais leurs Lions Indomptables ? Retranscrit par Arthur Wandji