Wilfried Bony a été désigné comme le digne successeur des Didier Drogba et Samuel Eto’o comme le principal buteur du continent africain. Une étiquette qui a aussi été collée il n’y a pas si longtemps à Asamoah Gyan. Il y a donc débat et la confrontation de ce dimanche, en finale de la Coupe d’Afrique des Nations, semble être l’occasion idéale pour départager les deux hommes.
Bony vient tout juste de réaliser un transfert de rêve. Pour environ 40M€, il a été transféré à Manchester City, avec la possibilité de pouvoir se mesurer aux meilleurs défenseurs au monde. A la fin de ce mois et au début du prochain, il espère être dans l’équipe qui affrontera le Barça en 8es de finale de la Ligue des Champions.
S’il joue, il sera scruté par des millions de téléspectateurs et les fans de cette compétition. Des millions d’autres vont aussi le suivre en Premier League à l’occasion de la bataille pour le titre que vont se livrer Manchester City et Chelsea.
De superbes affiches en perspective et qui n’ont rien à avoir avec celles que va connaitre Asamoah Gyan à son retour en club. Le match le plus excitant qu’il aura à disputer c’est une confrontation de la Coupe Arabe, mettant aux prises Ajman à Aljazira. Afin de s’assurer une fin de carrière plus jouteuse, le Ghanéen a choisi de quitter la scène européenne pour le Golfe. Aujourd’hui, il touche environ 180000€ par semaine, ce qui fait de lui le sportif africain le mieux payé de tous les temps.
Une personne s’est permise comparer les deux buteurs, en l’occurrence Quinton Fortune. L’ex-international sud-africain, aujourd’hui coach à Cardiff City, estime que Bony est au dessus de Gyan. « Regardez où Gyan joue, a-t-il confié. Vous ne pouvez tout simplement pas comparer le championnat du Golfe aux grands championnats européens. Il y a une énorme différence et même s’il y empile les buts, une chose est sûre; il ne va certainement pas progresser ».
« Je suppose qu’on ne peut pas l’empêcher de vouloir gagner de l’argent. Mais quel genre de message envoie-t-il aux jeunes ? Moi, j’ai toujours dis aux gamins en Afrique du Sud : allez en Europe, c’est là que vous pouvez vous améliorer. Et pas dans le Golfe Persique », a poursuivi l’ex-Mancunien.
« Si vous aimez vraiment ce jeu qu’est le football alors vous avez comme souhait de jouer pour les plus grands clubs dans les plus grands championnats. Vous espérez pouvoir signer à Manchester United, au Real, au Barça ou comme Bony à Manchester City. Il y a d’ailleurs une raison pour laquelle City a accepté de payer autant pour lui; il a de la qualité, analyse Fortune. Il a une puissance incroyable et il peut s’accrocher au ballon durant toute la journée. Il a une force naturelle et pure et il marque plein de buts, y compris dans les grands matches ».
Gyan (29 ans) a inscrit l’un des buts les plus mémorables de cette Coupe d’Afrique des Nations avec cette réalisation réussie à la dernière minute du match contre l’Algérie. Un but d’une importance capitale en plus puisque sans ça les Black Stars, qui avaient perdu le premier match contre le Sénégal, auraient quitté la compétition prématurément.
Il n’a pas participé à la demi-finale contre la Guinée Equatoriale en raison d’une blessure consécutive au violent tacle de Naby Yattara à la fin du quart de finale contre la Guinée. Une faute qui a valu à l’agresseur un carton rouge. Gyan est confiant à l’idée de pouvoir tenir sa place contre la Cote d’Ivoire et se mesurer à Kolo Touré, celui que l’on juge comme étant le meilleur défenseur de ce tournoi.
Gyan pense être victime d’une injustice de la part de la Confédération Africaine vis-à-vis du prix du meilleur joueur de l’année. L’ex-Rennais reproche aux dirigeants du Continent de favoriser les joueurs évoluant en Europe aux dépens de ceux qui évoluent ailleurs dans l’Europe. « Ce n’est pas le meilleur joueur de l’Afrique qui a remporté ce prix. C’est le meilleur qui évolue en Europe », a-t-il déploré.
Bony s’est offert deux buts face à l’Algérie, dont la défense est pourtant réputée pour sa solidité. Le deuxième a même été consécutif à une très belle tête à la suite d’un coup franc de Yaya Touré. En finale, lui et Gyan, sont les stars que l’on attend le plus pour mener leurs sélections à un titre qu’aucun des deux pays n’a remporté depuis 1992.
Par Brian Oliver