Le président de la Fédération Camerounaise de football réagit après la disqualification par la CAF et la FIFA, des nouveaux maillots des Lions Indomptables pour non-conformité avec les lois du jeu…
Après la rencontre contre l’Algérie comment jugez-vous les performances du Cameroun ?
Elles sont moyennes. Nous avions l’ambition de gagner trois points sur l’Algérie mais cela n’a pas été le cas. Toutefois, les Lions ont très bien joué, leur réputation s’est accrue. Les observateurs reconnaissent que nous n’avons pas eu de chance de marquer des buts. Nous avons raté plusieurs opportunités. Malheureusement, à la fin d’un match ce qui compte c’est le nombre de buts et le nombre de points. Le résultat a été bon pour l’Algérie qui, il faut le reconnaître, est une bonne équipe. Nos chances de qualification pour la suite de la compétition restent intactes, nous avons encore deux matches à jouer. Rappelons-nous qu’en 1984, nous avions perdu le premier match contre l’Egypte mais à la fin, nous avons remporté le trophée. Donc nous sommes très optimistes. Je suis convaincu que nous irons très loin dans cette compétition.
La CAF a pris une décision qui autorise l’équipe nationale du Cameroun à n’utiliser ses nouveaux maillots que pour les trois premiers matches. Comment appréhendez-vous cette situation ?
Il y a un an, notre fournisseur Puma, nous a informé de son intention de nous procurer de nouvelles tenues. Nous leur avons répondu que nous ne pouvions accepter que si les joueurs sont d’accord de revêtir ces nouvelles tenues et s’il n y a pas d’opposition de la CAF. Nous avons été assuré qu’il n’y avait aucun problème. Il y a eu des réunions entre les conseillers légaux de la CAF et de Puma. Tout semblait parfait. Je n’ai pas personnellement pris part à ces différentes réunions entre les représentants de la FIFA et ceux de Puma ou encore avec ceux de la CAF. Toutefois, nous avons obtenu des garanties de la part de l’équipementier que tout était O.K. Mais à ma grande surprise, le jour du match, lors de la réunion technique, il y a eu un débat très houleux sur la question. Puis, le Comité d’organisation nous a informé que nous pourrions seulement jouer les trois premiers matches avec cette tenue et qu’en cas de qualification pour le second tour, nous seront obligés d’utiliser un équipement avec des maillots bien distincts du short. Nous avons informé le fournisseur de cette décision.
Avez-vous fait appel de cette décision auprès de la CAF ?
Nous ne l’avons pas fait. Nous leur avons simplement adressé une correspondance pour leur signifier que nous avons pris acte de la décision. Toutefois, nous leur avons fait savoir que nous n’avons pas à notre disposition des équipements qui répondent aux critères exigés et qu’il faudra prendre en compte les délais de fabrication et de livraison, étant donné que ces équipements sont fabriqués dans un pays d’Asie.
Si la CAF campe sur sa position et qu’il faille poursuivre la compétition, pensez-vous que l’équipementier sera en mesure de vous fournir des maillots ?
Dès le départ, nous leur avons fait savoir que si, pour une raison quelconque la CAF ou la FIFA n’acceptait pas les nouvelles tenues, il devrait supporter les conséquences. Pour le moment, l’équipementier est au courant de la situation Ce qui est important pour nous c’est d’avoir des équipements dont la CAF pense qu’ils sont les meilleurs. Certes, il y a encore quelques hésitations entre la FIFA et la CAF. Les deux institutions ne semblent pas avoir le même point de vue sur la question. Pour la FIFA, nous devons changer de tenue dès à présent. Quoi qu’il en soit, l’équipementier devra se conformer à la décision finale.
Il y a deux ans, lors de la CAN 2002, Puma avait essayé les maillots sans manches avec les Lions Indomptables. Cette fois ci, le Cameroun est de nouveau ciblé. N’y a-t-il pas un problème d’entente entre la Fédération et l’équipementier ?
Il n’y a aucun problème. La seule condition est que les équipements que nous fournissent notre équipementier soient conforment à la règle. Au départ, pour la CAF, l’équipement était conforme. Maintenant il ne l’est plus. Il semble que c’est Adidas qui est l’équipementier de la FIFA, qui fait pression sur Puma et l’accuse de ne pas respecter le règlement. Puma estime pour sa part, que rien dans le règlement ne dit que c’est de telle façon ou de telle autre que les maillots doivent être fait. Nous regrettons d’être pris en tenailles dans ce genre de bagarre. Pour ce qui est des anciens maillots, les « démembrés », ils continuent de se vendre. D’ailleurs depuis qu’ils ont été rejetés par la FIFA, ils sont devenus très populaires et ont beaucoup de succès. Les gens en redemandent. Nous continuons à percevoir des royalties sur leur vente. Nous avons encaissé 60 à 70 millions de CFA (environ 100. 000 euros), après leur interdiction.