Les meilleurs moments, les faits marquants, les grandes figures, les anecdotes… L’histoire de cette 24e CAN racontée au fil de l’alphabet.
A comme Arbitre
Ni meilleurs ni pires que d’habitude. Des hommes tenus de se déterminer dans l’instant. Une des plus grosses erreurs a été commise par un arbitre européen. Elle a peut-être coûté sa qualification à l’équipe égyptienne. Que n’aurait-on dit s’il avait été africain…
B comme Brouillard
Du jamais vu de mémoire de fidèle CANiste ! Un épais brouillard a envahi le stade de Radès lors du quart de finale entre la Tunisie et le Sénégal. Pas au point que l’arbitre et les joueurs des deux équipes ne voient plus le ballon. Mais les Sénégalais sont sortis du terrain complètement embrumés.
C comme Combinaison
Comme en 2002, les Camerounais ont créé la sensation en arborant une tenue vestimentaire une-pièce novatrice, peu du goût des instances du football. Menacés d’amende, ils ont finalement pu garder leur combinaison qui s’enfile par le haut jusqu’en quart de finale, les Nigérians les envoyant alors se rhabiller.
D comme Desailly
Le capitaine des Bleus a répété au Monde qu’il se verrait bien manager du Ghana après la fin de sa carrière de joueur. Pour Marcel Desailly, il s’agirait d’un «beau challenge» allant «à l’encontre de l’image de businessman» qu’on a de lui.
E comme Entraîneur
Badou Zaki versus Roger Lemerre, un Africain et un expatrié face-à-face en finale. Comme d’habitude, on continue de faire davantage confiance aux entraîneurs étrangers qu’aux nationaux. Rappelons qu’en 1996 le Nigeria avait été champion olympique sous la direction d’un Néerlandais et que, quatre ans plus tard, le Cameroun lui avait succédé à Sydney avec un entraîneur…camerounais. Où est la différence, en dehors du salaire largement à l’avantage du premier ?
F comme Feuilleton
Les déboires des joueurs nigérians expulsés pour indiscipline auront alimenté beaucoup de chroniques et de commentaires. Culotté, l’entraîneur Christian Chukwu a décidé, à cause d’une virée nocturne, de fermer les portes de l’hôtel à Victor Agali, Yakubu Aiyegbeni et Celestine Babayaro, expédiés chez eux comme des déserteurs.
G comme Guêpes
Au moment de se référer aux Rwandais, surnommés les Guêpes, beaucoup de journalistes ne parlaient que du génocide survenu voilà dix ans, voulant savoir qui, dans l’équipe, était tutsi ou hutu. Les joueurs ont répondu sur le terrain. C’était un groupe de Rwandais qui jouent au football et qui se réunissent derrière un drapeau, celui de leur pays.
H comme Hymne
Cacophonie avant la demi-finale entre la Tunisie et le Nigeria. L’hymne joué pour les Super Eagles n’était pas le bon. Leurs réclamations sont entendues et la véritable chanson nationale du Nigeria a été jouée avant l’entame de la deuxième mi-temps, et copieusement sifflée par le public du stade de Radès.
I comme Inacceptable
Les violents incidents à l’occasion de Maroc-Algérie dans le stade de Sfax (cf photo ci-contre). Une poignée de hooligans a sévi à l’occasion d’un derby à rebondissements en fin de rencontre. Et la sortie du stade a été un moment très pénible à vivre. L’enjeu n’explique pas la violence de certains comportements.
J comme Jay-Jay
Auteur du 1000e but de la CAN lors du match contre l’Afrique du Sud, Jay-Jay Okocha a été désigné meilleur joueur du tournoi. Dis Jay Jay reste encore un peu avec nous. Régale-nous de tes entrechats, de tes balles millimétrées, de tes coups francs si lumineux. Pense à Roger Milla, qui à quarante ans, était toujours des nôtres. Tu en as à peine 31.
K comme Kenya
Les Harambee Stars ont dû attendre leur quatorzième match de phase finale de CAN pour obtenir enfin une victoire. Ils couraient après depuis 1972. Le miracle s’est produit le 2 février 2004 à Bizerte, le Kenya disposant facilement du Burkina Faso (3-0) et terminant ainsi leur 24e CAN sur une note positive.
L comme Lemerre
Réhabilitation aux yeux des gens du football. Accablé de toutes parts, l’homme au langage sibyllin comptait sur le terrain pour refaire surface. Avec le sacre de la Tunisie, le premier de l’histoire de ce pays, le Normand têtu a retrouvé la considération des gens du football, la seule qui lui importe. Mais parle donc un peu plus Roger !
M comme Maghreb
Cent pour cent Maghreb, cent pour cent nord-nord. Du jamais vu à la CAN. On disait les nordistes moins africains que les sudistes, plus attirés par les joutes de la Coupe du monde. Les temps changent. Leurs clubs étaient déjà les meilleurs. Et s’ils jettent leur dévolu sur la CAN, gare à la fantasia.
N comme Nationalité
Français hier, portant le coq sur la poitrine avec les équipes de jeunes, ils sont venus à la CAN sous d’autres couleurs. Les Kanouté (cf photo ci-contre), Sissoko, Sakho, Yahia, Chedli, Ouaddah n’ont pas à regretter d’avoir fait le chemin en sens inverse en profitant d’une nouvelle réglementation de la FIFA. Ils ont posé des jalons pour l’avenir. Et certains iront peut-être au Mondial 2006, ce qu’ils auraient eu très peu de chances de faire avec l’équipe de France au sein de laquelle la concurrence est rude.
O comme Odemwengie
Une des révélations de cette CAN. Né en Ouzbékistan voilà 22 ans, d’une mère russe et d’un père nigérian, Osaze Odemwengie a vécu en Union Soviétique, au Bénin et au Nigeria. Il joue en Belgique. Il marque des buts pour sa première CAN. Attention au syndrome Aghahowa, présenté comme une future étoile lors de sa première apparition en 2000 et qui est descendu depuis de son piédestal, exilé dans une Ukraine où il se morfond.
P comme Public
On l’espérait plus nombreux dans certains stades. Curieux que les Tunisois aient déserté l’ancienne antre de l’équipe nationale à El Mensah, comme si cette enceinte de 45.000 places n’était bonne que pour les chocs du championnat et ceux de la Coupe nationale.
Q comme Quatre
Le nombre de buts inscrits par chacun des cinq meilleurs buteurs de cette compétition, le Tunisien Dos Santos, le Marocain Mokhtari, le Malien Frédéric Kanouté, le Nigérian Augustin Okocha et le Camerounais Patrick Mboma. Cerise sur le gâteau, Mboma aura été le seul à réaliser un triplé, lors de la victoire du Cameroun sur le Zimbabwe (5-3).
R comme Retraités
Plusieurs stars africaines du ballon rond ont annoncé qu’elles ne porteraient plus les couleurs de leurs sélections nationales. Le Guinéen Titi Camara et le Camerounais Patrick Mboma en font partie. Ils ont pourtant montré, à plus de trente ans, qu’ils restaient des éléments très importants pour leurs équipes, inscrivant respectivement 4 et 3 buts dans cette CAN. La tentation de réussir à les faire revenir sur leur décision va être très grande chez certains…
S comme Sauvé
Le Camerounais Samuel Eto’o marque un but lors du dernier match de son équipe et ne rentre pas bredouille. Diouf – mais est-il un buteur ? – est resté muet, s’illustrant plus par sa mauvaise humeur que par ses exploits. Mido n’a pas non plus trouvé le chemin des filets. Etrange, car de retour à l’OM après l’élimination des Pharaons, l’Egyptien a rapidement marqué. Avait-il perdu ses repères en Tunisie ?
T comme Télévision
Pour la première fois, la réalisation des images a été cent pour cent africaine. Les équipes de la télévision tunisienne s’en sont bien tirées. Une bonne prestation, sans plus.
U comme Un
Le nombre de but inscrit par le Bénin dans cette CAN… Perseverare non diabolicum. Certains au pays, avant le coup d’envoi, rêvaient de quart, de demi et plus encore. Ceux-là ont bu la tasse. Mais pour leur première participation à une phase finale de la CAN, les joueurs ont été courageux. Et le but inscrit à la 89e lors de leur dernière rencontre a estompé le goût amer de l’élimination, Latoundji marquant ainsi le premier but du Bénin lors d’une phase finale de CAN.
V comme Valse
Celle des entraîneurs. Le bon sélectionneur est celui qui gagne, le mauvais celui qui perd. La valse a déjà commencé, avec notamment le départ de la direction égyptienne. D’autres ont pris du recul ou changé de poste, comme l’Algérien Rabah Saadane revenu au sein de la direction technique nationale. Enfin, quelques-uns ne se sont pas encore décidés sur leur avenir, tels que le Français Jean-Paul Rabier qui dirigeait le Burkina Faso dans cette CAN.
W comme Wadsworth
Un petit tour et puis s’en va. Inconnu au bataillon d’Afrique, l’Anglais Michael Wadsworth n’était arrivé à la tête de la sélection de la RD Congo qu’en novembre 2003. Que savait-il du football congolais et du football africain? Peu de choses sans doute. Et la piètre prestation des Congolais ne lui permettra pas d’en apprendre beaucoup plus pour l’instant, son contrat n’étant pas prolongé.
X comme Inconnu
Le nom du futur entraîneur des Bafana Bafana qui sera chargé de faire oublier la mauvaise prestation de l’Afrique du Sud. La préparation de l’Afrique du Sud s’est fait dans les pires conditions, comme en témoigne le renvoi du sélectionneur sud-africain au moment où elle s’apprêtait à partir en Tunisie. Les noms de plusieurs entraîneurs étrangers commencent à circuler, dont celui du Français Claude Leroy.
Y comme Y’en a assez
… de ces journalistes qui arborent le maillot de leur équipe nationale dans la tribune de presse et qui se lèvent quand elle marque. Ils sont ensuite les premiers à la critiquer quand elle perd. Un peu de distance messieurs.
Z comme Zimbabwe
Les noms d’Adam et Peter Ndlovu seront à jamais associés à la première participation du Zimbabwe à une phase finale de CAN. Ils ont marqué quatre des six buts des Warriors dans ce tournoi. Et s’il est fort probable qu’ils ne participeront pas aux batailles à venir en raison de leur âge, il est également possible que le Zimbabwe ait signé un long bail avec la CAN.
Olivier Bras, Philippe Couve et Gérard Dreyfus, RFI