Samedi 31 janvier 2004. Stade Ben Jannet de Monastir : ici, est prévue ce jour à 14 la rencontre au sommet du groupe D entre le Nigeria et l’Afrique du Sud. Match très attendu de cette deuxième journée dans ce groupe en ce sens que les Supers Eagles; sortant d’une défaite d’entrée, font certainement tout faire pour revenir dans la compétition tandis que les Bafana Bafana vont essayer, à coup sûr, de creuser l’écart après leur victoire, 2-0, trois jours plutôt sur les jeunes Ecureuils du Bénin.
C’est ce match qu’a décidé de diffuser la chaîne privée béninoise Lc2 dont l’un de ses envoyés spéciaux est le Gabonais Ronny Mba Minko qui, par le passé, a fait ses galons à Africa N°1. Il est 13h20 lorsque celui-ci pose ses pieds dans la tribune de presse de ce stade. Avec lui, un homme qui ne passe pas inaperçu. Son seul survêtement vert des Lions indomptables faisant de lui un objet d’attraction. Il s’agit du sélectionneur des Espoirs, Jean-Paul Akono. Le technicien camerounais a été recruté comme « consultant » par la chaîne béninoise. Travail qu’il effectue parallèlement avec celui de superviseur des adversaires des Lions indomptables pour lequel il a effectué le déplacement comme personnel du ministère de la Jeunesse et des Sports. Aucun signe d’inquiétudes, encore moins de frousse ne peut se lire sur son visage lorsque quelques minutes plus tard, il s’assied à côté des techniciens français de la chaîne.
Et que une rangée derrière lui, se trouvent, l’ancien gardien de but de la sélection de France, Bernard Lama, consultant à TV5/Cfi, qu’accompagne Philipe Laville. Comme un pro, » Jean-Paul » comme l’appelle Ronny Mba Minko, prend place sur le siège à côté du journaliste, puis il se met à recopier les noms des 11 entrants de chaque équipe en spécifiant devant les noms des uns et des autres, leurs postes. » Dans trois minutes « , lui fait signe Suber Gerard. Le geste du technicien est pour dire que les micros seront ouverts à 13h57. Mais déjà à 13h50, on place et ajuste le casque de Akono. Dès le coup d'(envoi du match, à 14, le journaliste commence à commenter le match. L’intervention de Akono, elle, ne sera faite que 5 minutes plus trad. Celle-ci va porter sur le « fantastique but de Yobo » à la 4ème minute de jeu. Et ce sera ainsi tout au long des 90 minutes de jeu. » Il [Jean-Paul Akono] analyse plus qu’il ne commente, explique Ronny Mba Minko. Voyez-vous, nous, les profanes, avons une manière propre à nous de voir les choses qui n’est pas toujours celle des techniciens. Donc Jean Paul Akono.
Donne son avis pas seulement sur la sélection du Cameroun, mais la compétition en générale, il explique les choix techniques d’un entraîneur, les remplacements, le système de jeu, et même parfois les règlements « . Puis, le journaliste de conclure : » Nous l’avons choisi en raison de son expérience. Il a fait ses preuves avec la sélection olympique. Et puis la sélection actuelle, il l’a connaît très bien. Elle est formée de nombreux éléments qu’il a eu en 2000 à Sydney « . Nigeria-Afrique du Sud a été la seconde expérience du genre pour Akono. La première, il l’effectua lors de Cameroun-Algérie du 25 janvier dernier à Sousse (1-1). « Mais ici je n’étais intervenu que pendant les 20 dernières minutes car je sortais de Sfax où j’étais allé superviser le match Zimbabwe-Egypte [1-2] ». Et comme par coïncidence, il s’est avéré que Akono est à chaque fois intervenu sur Lc2 pour les rencontres engageant le Nigeria. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé avec Ronny Mba Minko pour les matches Nigeria-Maroc (0-1), Nigeria-Afrique du Sud (4-0) et Maroc-Afrique du Sud (1-1), potentielles adversaires des Lions au second tour. Pour Jean-Paul Akono, » Consultant ne m’empêche pas de superviser. Au contraire, j’intervenais sur ces différents matches parce que je savais que notre adversaire des quarts de finale allait être tiré de cette poule ».Cette expérience enrichissante pour le technicien est tout de même délicate. » Je ne me conforme pas à la déontologie du journalisme. Mais je constate que c’est un travail très délicat. Je pense qu’il faut toujours le faire avec beaucoup de responsabilité car ça vous engage : ce que vous voyez, ce que vous dite? Ca devient une question de responsabilité qu’il faut assumer ».
Bertille M. Bikoun, à Monastir