Nous avons rencontré le milieu de terrain de Lille (L1 française) et nouveau venu au sein des lions indomptables dans une compétition majeure. Beaucoup d’observateurs s’entendent pour affirmer que Jean II Makoun frappe avec audace à la porte de ceux qu’on pourrait appeler « titulaires », depuis son match face au Zimbabwe. Et tout indique qu’il fera parti du onze entrant de ce mardi face à l’Égypte, dans un match où le vaincu devra plier bagage. Dans leur refuge d’EL Kataoui près de Sousse, le jeune homme de 21 ans, nous livre dans quel état d’esprit le groupe appréhende ce match, en plus de nous parler de son expérience personnelle au sein des lions indomptables…
Jean Makoun, quelles sont vos impressions après votre première sélection ?
Makoun: Comme j’entends tout le monde dire, j’ai été bon… Ça s’est bien passé, tant mieux pour moi et pour nous parce qu’on a pris les 3 points du match. C’est une première, et je pense qu’il y a encore beaucoup de marche à faire, beaucoup de travail. Mais je pense que je suis très content de ce qui s’est passé, surtout d’avoir pris les 3 points lors de ma 1ere sélection.
Que s’est il passé dans votre tête au moment où le coach vous annonce que vous commencez le match ?
Makoun: Ça parait bizarre, parce qu’on savait déjà que durant la compétition il y aurait des changements, mais pas de sitôt. Moi je viens d’arriver dans le groupe, je viens à la CAN, et tout d’un coup, on me demande d’être titulaire. Je me suis dis que si je suis là, c’est qu’on a vu que je pouvais apporter quelque chose et parce qu’on savait que d’un moment à l’autre je pouvais faire mon entrée… À partir de ce moment je me suis dis que c’est à moi de saisir ma chance; et comme je l’ai dit tout à l’heure, je pense que ça s’est bien passé.
Avez-vous prévenu votre famille de votre titularisation ou alors vous leur avez fait la surprise de vous découvrir à la télévision ?
Makoun: J’ai gardé le secret, j’ai préféré qu’ils découvrent ça le jour du match, je n’ai appelé personne, j’ai essayé de me concentrer au maximum, je pense que tout le monde a été surpris de me voir dans le onze entrant.
Demain (ce mardi 03 fév.) vous avez un match important contre l’Égypte… Il faut prendre au moins un point pour se qualifier, comment l’avez-vous préparé ?
Makoun: C’est un match de football comme les autres, mais avec un enjeu très différent, parce que les deux autres équipes cherchent aussi leur qualification. C’est vrai que nous avons un petit avantage: si on fait un match nul, nous sommes qualifiés, mais nous ne chercherons pas le match nul. Pour les égyptiens, il leur faut à tout prix les 3 points, ils vont nous pousser. C’est à nous d’essayer d’être solides, pourquoi pas de les assommer dès le début pour être plus à l’aise. Ça va être un match aussi difficile que les autres.
Pensez-vous que le coach va s’en tenir au même système de jeu que le match contre le Zimbabwe ou alors y aura-t-il des changements ?
Makoun: Par rapport au système de jeu je ne peux rien vous dire parce que je ne sais pas. C’est vrai que contre le Zimbabwe il fallait à tout prix qu’on gagne, on a essayé de mettre beaucoup de monde au milieu du terrain et on a beaucoup joué offensif. Contre l’Égypte il nous faut un point, mais on a besoin des 3 points, mais ça va être au coach de voir quel système adopter pour le match.
On a vu beaucoup de joueurs professionnels avoir des petits problèmes avec leur club pour être libérés pour la CAN : comment s’est passé avec votre coach de Lille Claude Puel pour pouvoir venir ici en Tunisie ?
Makoun: Au début il voulait me garder; et déjà avant les vacances il avait reçu ma convocation. Il savait que je devais partir après le match du 10 janvier contre le Paris st Germain, mais ayant vu certains joueurs africains demander une dérogation pour rester jouer leur match de coupe, mon coach a demandé si il pouvait aussi en demander une pour moi à la Fecafoot. Il a même appelé l’entraîneur des Lions. Plus tard nous avons eu tous les deux une discussion; je lui ai dit que j’étais nouveau dans le groupe et que je cherche encore une place… S’il fallait en plus que j’arrive en retard, ça pouvait être compliqué pour moi. Alors le mieux c’était de me laisser partir le plus tôt possible. Il a compris, on s’est bien entendu, et il m’a laissé partir.
Comment se passe ton intégration dans le groupe des Lions ?
Makoun: J’avais déjà fait quelques stages, juste après le début du championnat. Tout s’est bien déroulé, mes prestations ont un peu intéressé le staff; le fameux premier but de la Ligue 1 et les matches qui ont suivi m’ont sûrement aidé… Le coach m’a appelé, avant même le regroupement de novembre au Japon pour faire pas mal de stages et je me dis que mon travail a satisfait. Dans le groupe j’ai trouvé beaucoup de joueurs avec qui j’ai été formé, avec qui j’ai grandi et joué depuis le Cameroun: Djemba, Mbami, Kameni, Emana. Au centre UCB, il y avait Samuel Eto’o, Atouba. Ils étaient déjà en place dans le groupe, et m’ont donc aidé à m’intégrer: ils m’ont beaucoup parlé et orienté. C’est grâce à ces anciens, qui ne lâchent personne, surtout pas les nouveaux, que je suis là aujourd’hui; ils essaient de motiver ceux qui arrivent. Toutes ces conditions m’ont aidé à m’intégrer un peu plus facilement dans le groupe.
Un dernier mot pour les nombreux fans et lecteurs de camfoot?
Makoun: Demain (ce mardi) est un autre jour, je sais que les camfooteux sont derrière nous. On va essayer de tout donner pour obtenir la qualification, pourquoi pas la victoire, pour aller au tour suivant. On compte sur vous et vous pouvez aussi compter sur nous.
Propos recueillis par JP ESSO à Sousse.