Le Cameroun entend confirmer face au Nigeria dimanche à Monastir en quart de finale de la 24e Coupe d’Afrique des nations, qu’il peut devenir le premier pays trois fois victorieux d’affilée de l’épreuve.
Les statistiques plaident en faveur des Camerounais. Ils ont remporté trois de leur quatre finales gagnées dans la CAN face à ces mêmes Nigérians. Ils visent d’ailleurs un cinquième sacre record, après avoir dominé le Sénégal en finale de la dernière édition de la CAN, au Mali en 2002.
Reste qu’en 2002, le Cameroun n’avait pas encaissé le moindre but en six rencontres. En Tunisie, en trois rencontres du premier tour, Carlos Kameni est déjà allé à quatre reprises chercher le ballon au fond de ses filets.
« Les Coupes d’Afrique deviennent de plus en plus difficiles », a déclaré à l’Associated Press Roger Milla, la mémoire des Lions indomptables, considéré comme l’un des plus grands attaquants de tous les temps. « Avant on arrivait en se disant qu’on allait gagner les trois matches du premier tour face à des équipes faibles. Là, toutes les équipes sont bien préparées, tous les joueurs évoluent en Europe, tous se connaissent, et donc la compétition devient de plus en plus ardue ».
Au premier tour de cette 24e CAN, le Cameroun a battu le Zimbabwe 5-3, et fait match nul 1-1 contre l’Algérie et 0-0 contre l’Egypte.
Roger Milla n’est pas mécontent que soient éliminés les Pharaons d’Egypte, quatre fois victorieux de la CAN, à l’instar du Ghana et du Cameroun, les autres formations les plus titrées.
« Tous les matches du Cameroun ont toujours été compliqués face à l’Egypte, même à notre époque où les scores n’ont jamais dépassé deux buts », indique Milla, héros de la Coupe du monde 1990 où les Lions avaient causé une énorme surprise en terrassant d’entrée l’Argentine tenante du titre de Diego Maradona, avant d’atteindre les quarts de finale.
Buteur mérite, Milla n’est pas inquiet pour les Lions d’aujourd’hui, qui avec Patrick Mboma -4 buts au premier tour- possèdent le meilleur réalisateur de la compétition. La force de frappe est réelle, comme en attestent par exemple les deux buts inscrits par Modeste M’Bami, le joueur du Paris SG.
« On a manqué de réussite, car si on voit les occasions contre l’Algérie, on doit marquer huit buts », insiste Milla. « Contre le Zimbabwe, on marque cinq buts et on en encaisse trois, car les gars ont alors un peu simplifié leur jeu. Sur le terrain, ils se sont peut être sentis techniquement et tactiquement plus forts, c’est le seul reproche que nous leur faisons. Car même si on rencontre une équipe faible, il faut continuer à attaquer et à être sérieux derrière ».
Winfried Schaefer, le sélectionneur allemand des Lions, a resserré les boulons. « La défense commence au moment où nous perdons le ballon. C’est toute l’équipe qui doit défendre a-t-il rappelé.
Salif Diao, le milieu de terrain du Sénégal, a lui aussi mis en garde sa formation contre la tendance prise par les attaquants à ne pas s’impliquer dans les tâches défensives. Comme si une déconcentration tactique menaçait les grandes équipes.
Milla estime cependant que le Cameroun possède d’excellents atouts. « Cette équipe a beaucoup de qualité et d’expérience. Elle a joué la Coupe du monde, a été finaliste de la Coupe des Confédérations, les garçons sont capables de faire la différence à n’importe quel moment », dit-il. « Ils peuvent devenir la première nation de toute l’histoire du football africain à remporter trois fois consécutivement la CAN ».