NGAOUNDERE, 06 Fév – Le choc Cameroun – Nigeria, cela va sans dire, ne surprend plus personne au Cameroun. En effet depuis la Coupe d’Afrique des Nations organisée par la Côte d’ivoire en 1984, ces deux équipes se sont rencontrées trois fois dont deux fois en finale. Cela suffit pour faire de ce match une finale avant la finale, avec une équipe du Cameroun qui cherchera à maintenir son statut de favori et un Nigeria qui tentera de stopper cette série d’insuccès contre les Lions.
Depuis la qualification de nos ambassadeurs du ballon rond, les camerounais des provinces septentrionales – Adamaoua, Nord et Extrême Nord – à l’instar des autres provinces ne vivent et parlent plus que de cette rencontre qui, pour eux, devra confirmer la suprématie du football camerounais sur celui de son voisin du Nigeria.
Mohammadou est boucher; sa boucherie arbore fièrement le drapeau tricolore. Il ne se passe plus de son accoutrement spécialement concocté pour la circonstance. C’est tout dire. En fait, le fanatisme qui anime ce camerounais de l’arrière pays trouve, son origine dans le slogan: impossible n’est pas camerounais. D’ailleurs, nous dit-il, « ce n’est qu’en position de difficulté que rugissent les Lions », pour ce faire la victoire dimanche n’aura qu’une destination, celle du « berceau de nos ancêtres ».
D’autre part, dans cette partie du Cameroun se côtoient nigérians et camerounais, les premiers contrôlant le marché de l’électronique et des pièces de rechange automobile. Ici on les appelle les « Niamouries ». Pour cette minorité de ressortissant du Nigeria, le moment est enfin arrivé pour que la vapeur soit renversée. A cet effet, nous confesse Ezekiel Ngouaka, « le capitane Okocha et ses coéquipiers laverons l’affront de 2000 ».
Du reste et en attendant le jour J, les pronostiques continuent d’alimenter les conversations. Nigérians et Camerounais, chacun selon ses convenances, a foi aux siens. Cette atmosphère donne la teinture du match avant le match. C’est de bonne guerre.
Bakary Bilamo, à Ngaoundéré