Le tournoi national des juniors prévu ce mardi vient être renvoyé à une date ultérieure par la Fecafoot, les raisons de ce report restent inconnues. Les lions juniors ne sont toujours pas rentrés en stage à quelques jours de leur match contre le Niger à Yaoundé.
Après la sortie prématurée des lions indomptables à la dernière coupe d’Afrique des nations et surtout la non qualification du Cameroun au mondial Allemand, on se serait attendu que les responsables en charge de notre sport roi misent sur la base pour redorer le blason du football camerounais. Mais après quelques mois, aucune politique dans ce sens n’est perceptible que ce soit à la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) ou au ministère des sports et de l’Éducation physique (Minsep). Bien plus, on a même l’impression que tout est mis en œuvre pour détruire ce qu’on a comme acquis dans le football jeunes. Depuis plus de cinq ans, la Fecafoot n’a pas organisé un championnat jeune. Une situation qui contribue à décourager bon nombre de promoteur du football à la base. Cette année, la société de téléphonie mobile MTN a reversé, dans un premier temps 69 millions de francs CFA pour l’organisation des championnats juniors dans les dix provinces. Seules les provinces du Centre, du Littoral et de l’Ouest ont pu organiser un championnat acceptable. Dans les autres provinces, les secrétaires généraux qui ont déchargé de l’argent auprès de Joseph Pierre Batamak, le président de la commission nationale de football jeunes n’ont rien organisé. Cinq mois après, ce dernier n’a toujours pas donné les détails sur la manière dont il a géré ce pactole destiné à l’organisation des compétitions jeunes. Six Sg de ligues provinciales se plaignent de ce qu’ils n’ont pas reçu le montant qui figure sur les décharges que brandi le président de la commission nationale. Personne ne comprend également pourquoi il a, au mépris des textes, remit de l’argent aux Sg des provinces qu’aux présidents provinciaux de football jeunes. Devant ce cafouillage, le président Iya Mohammed n’aurait toujours pas demandé les comptes à ses gestionnaires suspects.
La société MTN qui est décidée à accompagner la Fecafoot pour ce qui est du développement du football à la base, a encore débloqué 50 millions pour l’organisation d’un tournoi national des juniors. En l’absence du président Batamak qui se trouve aux Etats-Unis selon nos sources, son vice, Pascal Atangana a tout mis en oeuvre pour que cette compétition soit un succès. Les commissions d’organisations ont été mises en place et la date de la compétition était fixée au mardi 18 juillet. Les habitudes ayant la peau dure, certains caciques de la fédération ont tenté d’utiliser leur casquette pour influencer la commission et piocher dans ce pactole. Pascal Atangana, adepte des choses bien faites a opposé une farouche résistance, au point de solliciter l’arbitrage du président Iya. Ce dernier, ne voulant pas humilier ses proches collaborateurs un peu trop gourmands a renvoyé la compétition à une date ultérieure.
Les lions juniors dans l’impasse
Si la Fecafoot accorde peu d’intérêt au football jeune, le ministère des sports et de l’Éducation physique que dirige Dieudonné Mbarga Mboa n’en fait pas mieux. L’équipe nationale junior engagée aux jeux d’Afrique centrale qui démarre samedi prochain à Kinshasa n’est pas encore entrée en stage. Comme c’est devenu une habitude, il faut attendre la dernière minute pour regrouper les enfants. Lors du dernier tournoi de la Francophonie au Niger, alors que les autres pays ont préparé la compétition pendant des semaines et des mois, l’équipe camerounaise a eu cinq jours de stages au centre de formation de la KSA à Douala.
Les éliminatoires comptant pour la coupe d’Afrique des nations Juniors ‘’Congo 2007 » démarrent à la fin du mois de juillet ; le Cameroun croisera le fer avec le Niger, en préparation depuis un mois en France. A l’allure où vont les choses et en l’absence du championnat junior, les poulains de Souleymanou Aboubakar vont recevoir le Niger le 6 Août prochain au stade Omnisports Ahmadou Ahidjo sans aucune préparation. Le règne de l’improvisation poursuit son chemin au pays de Samuel Eto’o. Au ministère des sports, ce qui préoccupe c’est le prochain stage des Lions en France. « La relève », le mot magique qui revient dans toutes les conversations, mais personne ne veut travailler concrètement dans ce sens. Pendant ce temps, les centres de formation naissent à un rythme infernal. Personne ne contrôle si les enfants sont formés dans lesdits centres selon les normes. Les parents qui souhaitent voir leur progéniture jouer au football comme Samuel Eto’o sont arnaqués au quotidien par certains promoteurs véreux. Le milieu du football jeune au Cameroun s’apparente à une jungle où le plus fort dite sa loi. A la Fecafoot et plus encore au ministère des Sports, on se précipite à la moindre occasion pour faire parti des délégations pour les matchs et stages des Lions. Vous aurez compris pourquoi la priorité actuelle est encore le prochain stage des Lions en Europe.
Guy Nsigué à Yaoundé