Le 6 juin prochain, le Cameroun accueille le Maroc pour le compte de la 2ème journée de la troisième et dernière phase des éliminatoires combinées Coupe d’Afrique des Nations (Can)/Coupe du monde 2010. Sauf changement de dernière minute, la rencontre devrait, en principe, se dérouler au stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. A quelques semaines de ce rendez-vous, l’infrastructure sportive n’est pas prête. En effet, la barque et la tribune présidentielle qui y avaient été construites à l’occasion de la messe pontificale que le Pape Benoît XVI a célébré le 19 mars dernier, ont endommagé une partie de la pelouse.
L’effet est d’autant plus visible que les tribunes élevées par l’équipe de l’ingénieur commis par l’Archevêché de Yaoundé ont tardé à être démontées. Mais l’échéance du match international du 6 juin 2009 a fait en sorte que, du côté du ministère des Sports et de l’Education physique, on précipite cette action en faisant « tout au moins dégager l’aire de jeu ». « On ne pouvait attendre plus longtemps parce que la pelouse commençait à se dégrader », confie Jean Edimo, technicien du stade Ahmadou Ahidjo, par ailleurs Coordonnateur des activités d’entretien et de maintien des pelouses.
Même si ce dernier et le directeur des stades de Yaoundé, Dieudonné Bernard Obama, ne s’accordent pas sur le début effectif des travaux de (ré)profilage de la pelouse de la cuvette de Mfandena, il demeure cependant une constante : celle-ci est en chantier. Les armatures des tribunes qui avaient été érigées pour l’occasion sus évoquée ont été rassemblées de part et d’autre de la piste d’athlétisme de la partie Est du stade (du côté d’Essos).
Dans cette moitié de terrain, on peut apercevoir des piquets, rassemblés par groupe de trois pour matérialiser les endroits où la pelouse a été endommagée.
« Il s’agit des trous laissés par les poteaux qui soutenaient la barque pontificale et la tribune présidentielle [et qui] n’ont pas encore été tous identifiés », soutient le Coordonnateur des activités d’entretien et de maintien des pelouses. « Ces endroits vont nécessiter un réplaquage et/ou des repiquages », ajoute le technicien. Dans l’autre moitié du terrain, des tâcherons alignent, à l’aide des brouettes, des colonnes de tas de sable (cf photo). Et non loin de là, une pépinière prête à l’emploi est visible. D’après M. Edimo, « Le protocole de restauration de la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo a commencé par le tri des clous » qui aurait pris plus de temps que prévu, « compte tenu de leur nombre important », confie Dieudonné Obama. Il fallait s’assurer, selon ce dernier, que toutes les pointes d’acier ont été enlevés afin d’éviter un accident pendant un match de football. « Ce n’est qu’après cela que nous avons commencé à traiter la pelouse ».
Processus
Cette tâche effectuée, le technicien Jean Edimo poursuit qu’il s’est agi, par la suite, pour son équipe et lui, du désherbage puis de la tonte de ladite pelouse. Ensuite, « Nous avons aéré le sol à l’aide des machines laissées par les Japonais puisque les gens l’ont beaucoup piétiné en mars dernier. Nous sommes maintenant au stade du sablage qui a une triple importance : fixer les racines au sol, rendre souple la surface et fertiliser le sol ».
Après cette étape, les techniciens vont harmoniser la surface à l’aide d’un grillage, nourrir le sol au compost naturel, l’arroser… Bref, il est question de rendre à nouveau la pelouse praticable à travers tout un processus qui passera par les étapes sus évoquées et bien d’autres encore dont l’élimination des termitières qui ont ressurgi et, enfin, l’aménagement des bandes périphériques situées derrières les buts et aux alentours de l’aire de jeu. Cette dernière phase se fera « dès que le ministère du Développement Urbain et de l’Habitat va terminer d’enlever les armatures » qui ont été parquées dans quelques-unes de ces périphéries.
A en croire M. Obama, « la Fifa exige désormais que les périphéries soient aussi bien traitées que l’aire de jeu ».
Le directeur du stade situe donc la fin des travaux au 05 mai 2009 au plus tard. « Mais on ne pourra véritablement y jouer qu’après le 20 mai afin de permettre que la gazon puisse prendre là où on a effectué des repiquages », déclare M. Obama. C’est du moins la suggestion qu’il compte faire au ministre des Sports. Son technicien, lui, se veut prudent : « Tout peut être prêt vers fin mai s’il faut faire un travail décent », déclare M. Edimo.
Du côté de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), des responsables approchés déclarent ne pas se faire de soucis pour le moment. « Nous n’avons pas encore été saisis par le ministère des Sports sur l’indisponibilité du stade. Donc, pour nous, il ne fait aucun doute que le match va se jouer sur cette pelouse ».
On se souvient pourtant que l’ingénieur chargé de la construction desdites édifices rassurait avant les travaux, que ceux-ci n’allaient pas entamer l’aire de jeu. Et que cela aurait pu être pire à en croire le directeur des stades de Yaoundé. « Si la pelouse est ainsi, c’est parce que nous avons veillé à ce qu’elle soit préservée pendant les travaux de construction de la barque. Nous avons été présents tout au long du déroulement des travaux », confie Dieudonné Bernard Obama qui ne veut laisser planer aucun doute sur la disponibilité du stade omnisports Ahmadou Ahidjo pour le match Cameroun-Maroc de juin prochain à Yaoundé.
Un qui a néanmoins payer les frais de ce « blocage » de la pelouse, c’est le Canon sportif de Yaoundé. Il y a quelques semaines, la Fécafoot a été obligé de déprogrammer et délocaliser son match des 16èmes de finales de la Ligue des champions de la Caf édition 2009 de Yaoundé pour le stade de la Réunification de Douala. Celui-ci opposait le club de la capitale à Primeiro d’Agosto de Luanda. Match que les Mekok Me Ngonda ont perdu. Les dirigeants du Kpa Kum attribuent d’ailleurs leur élimination de la compétition à cette délocalisation.
Bertille Missi Bikoun