L’entraîneur national adjoint des Lions juniors qui était déjà là en 2007 au Congo, évalue les chances de la cuvée 2009 des Lionceaux, il revient sur la préparation depuis Akono en passant Nairobi au Kenya. C’est avec optimisme que l’ancien attaquant de Canon de Yaoundé attend le match de demain contre le Ghana.
Vous étiez au Kenya pour deux semaines de préparation, en quoi a consisté le travail à Nairobi ?
Dans notre programme de travail, c’était le deuxième stage après le premier qui a eu lieu à Akono. On a essayé à Nairobi de mettre la dernière touche sur le jeu collectif de l’équipe, notamment dans le regroupement défensif et sur le redéploiement. On sait bien qu’un équipe pour qu’elle aille loin dans une compétition, il faut déjà ne pas prendre beaucoup de buts et essayer d’en marquer autant qu’on peut, mais avoir une base défensive assez solide, une organisation défensive assez rigoureuse, parce que vous savez, chez nous en Afrique c’est là où le bas blesse. Sur le plan offensif, le talent s’exprime parfois tout seul, et il y a que des problèmes de finition à régler, en ce temps-là, nous avons essayé de travailler l’aspect collectif, essayé aussi d’intégrer les nouveaux joueurs que nous avons dans notre équipe. Ils sont au total deux qui rejoignent le groupe pour la première fois ; il s’agit de Doumbé Bosso Cedric Aristide de Anderlecht et de Cédric Nkoum de Paris Saint Germain, sinon les autres ont toujours été avec nous depuis le début de la campagne . Il s’agissait de faire que l’intégration se passe au mieux et que sur le terrain, on puisse trouver tous les accords nécessaires, donc nous avons ponctué ce stage au Kenya par deux matches de préparation.
Justement, vous avez fait deux matches sanctionnés par une victoire et une défaite, est ce que vous pensez que ces deux matches vous ont permis de voir votre équipe en situation de match ?
Tout à fait, les scores ne nous intéressent pas, c’est l’esprit et la manière dont les jeunes évoluent sur le terrain tant collectif que individuel qui nous intéresse, et nous pensons que ce la est suffisant pour que nous ayons suffisamment d’espoir par rapport à la compétition qui va démarrer dans quelques jours, maintenant, il va falloir confirmer tout cela sur le terrain lorsqu’on sait qu’en dehors de tous les aspects, le plus important parfois c’est le mental pour aborder une compétition comme celle-ci.
Vous avez deux jours à Kigali avant votre première sortie dans cette compétition, pendant ces deux jours sur quoi allez-vous travailler ?
La première séance de cette après-midi, étant donné que nous sortions d’un voyage où nous sommes arrivés minuit, on a fait en même temps décrassage, en même temps beaucoup d’exercices d’éveil, beaucoup de mise en place. Il était question de tactique, de positionnement, de repositionnement, de placement, de replacement, de déplacement individuel lié au collectif, à la ligne, c’est-à-dire ligne de défense entre elle, la ligne du milieu entre elle, ligne d’attaque entre elle, ligne défense avec milieu et attaque. Donc, c’est tout ce bloc équipe là que nous avons mis en place ce vendredi, samedi nous allons terminer toujours terminer par la vivacité, mise en place et balles arrêtées pour attendre le match de dimanche.
Comment peut-on aborder le match de dimanche contre un adversaire qu’on ne connaît pas ?
Nous ne connaissons pas les Ghanéens, je ne sais pas s’ils nous connaissent, mais nous avons une stratégie. Si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas, il faudra s’adapter. Dans une compétition comme celle-là, je crois qu’il ne faut pas passer par quatre chemins, il faut essayer de marquer les premiers, et quand vous avez marqué les premiers, vous avez assez d’espace parce que, si l’adversaire en a les moyens il vient vous chercher dans votre camp et ça libère beaucoup d’espace et ça vous permet peut être de tuer le match, ça c’est le scénario rêvé. Maintenant sur le terrain, les choses peuvent être plus compliquées parce que l’adversaire en face n’est pas venu croiser les bras, mais ça va se jouer sur le terrain.
Quel est l’adversaire le plus coriace de votre poule selon vous ?
L’adversaire le plus coriace c’est le Rwanda, l’adversaire le plus coriace c’est le Ghana, l’adversaire le plus coriace c’est le Mali (Rires), dont tous les trois sont à prendre très au sérieux, il va falloir absolument que nous puissions commencer par une victoire, de toutes les façons, il nous faudra 5 à 6 points minimum pour prétendre passer au deuxième tour ce qui veut dire que deux victoires. Il faut bien battre deux équipes pour passer, et si nous voulons passer il n’ y a pas le choix il faut le faire, il n y a pas à réfléchir nous s’y allons.
Vous étiez déjà là dans l’encadrement technique en 2007 au Congo, pour vous qu’elle est la différence entre la cuvée 2007 et cette cuvée 2009 des Lions juniors ?
Il me semble quand même que le groupe de 2007 est passé à côté d’une grande aventure parce qu’il y avait le potentiel, et je crois que nous avons tiré les leçons de cet échec, parce que réellement l’équipe de 2007 s’est bâtie tout au long de la phase finale, c’est-à-dire tout au long de la compétition, au lieu qu’elle se bâtisse avant. Ça veut dire que nous n’avons pas pu nous préparer, avons eu les joueurs qui ne sont venus à la Can suffisamment à temps pour les évaluer. Ça fait qu’on est arrivé sur le terrain et c’est à la fin de la compétition que l’équipe s’est dégagée. Cette fois-ci, je crois que par rapport à cette cuvée, c’est vrai que chaque compétition à une histoire ce n’est pas forcement ceux qui commencent qui finissent, mais nous avons une idée claire de l’équipe type et de possibilités substitution, et surtout cette année nous avons un potentiel offensif assez varié : on a Zoua de Coton Sport avec Owona Brice qui ont une certaine expérience. Il y a Monono Evambé (Tiko), il y a le jeune Abad Nang qui nous vient de Metz et qui a beaucoup de talent, il y a Nkoum Cédric qu’on va découvrir, jeune pensionnaire du centre de formation du Paris Saint Germain qui doit venir durcir un tout petit peu son jeu, parce que le talent il en a, s’il durcit son jeu, s’il est plus incisif, il sera un bon footballeur. On a d’énormes possibilités en attaque, ce qui n’était pas le cas en 2007 où étions un peu démunis de ce côté. Sur les 18 joueurs, nous avons 5 qui sortent de l’extérieur, le reste c’est les locaux, et même ceux qui sont de l’autre côté c’est des jeunes qui ont faim, c’est un groupe qui veut s’affirmer, ça aussi c’est un élément de motivation suffisant pour qu’on puisse allez loin. Il faut que cette équipe nous prouve sur le terrain dimanche tout le bien qu’on pense d’elle.
Un mot aux Lionceaux, qu’est ce que vous leur promettez ?
De livrer un match digne, c’est une parole d’entraîneur. Maintenant nous allons essayer de transmettre cela aux joueurs parce que sur le terrain et à 11 contre 11 que la différence va se faire, ce ne sera ni dans les discours, ni dans les cris, ni dans les encouragements du public.
Entretien mené par Guy Nsigué à Kigali (Rwanda)