Il s’est rendu dans la cité capitale de l’Ouest pour présenter officiellement sa candidature aux délégués et solliciter leurs suffrages pour le 24 mai prochain. Il a également profité de cette visite pour visiter le terrain où sera construit le siège de la ligue régionale de football de l’Ouest.
A la veille de l’assemblée générale élective de la fédération camerounaise de football, Fécafoot, qui aura lieu le dimanche 24 mai 2009 du côté de Yaoundé, le président sortant et entrant de l’instance faîtière du football camerounais a tenu a faire le tour du pays pour rencontrer son électorat. Bafoussam constituait la 8e étape de sa tournée qui s’est achevée par la région du Sud. C’est un Iya très confiant qui a foulé le sol de Bafoussam pour parler aux siens. «Il n’y a rien de plus important que les contacts humains dans ce que nous faisons. C’est pourquoi j’ai tenu à me déplacer personnellement pour vous rencontrer et échanger avec vous. Je ne saurai faire comme les autres candidats qui ont choisi les radios et les télévisions pour leur campagne.» Il dit avoir, en plus de sa légitimité obtenue à la base, bénéficié du soutien de 13 clubs de la Mtn Elite One et 15 de la Mtn Elite Two.
Sans protocole aucun, le président Iya Mohammed a fait le tour des activités menées par la fédération camerounaise de football pendant le mandat écoulé. Tout en reconnaissant que le bilan est globalement positif, il a par ailleurs reconnu que tout n’a pas cependant marché comme souhaité. Allusion est ainsi faite à l’affaire Gtv qui a causé beaucoup de manques à gagner aux clubs et à la Fécafoot. «Des clubs ont même demandé qu’il faut voir comment les soutenir pour qu’il terminent la saison. Tout cela c’est à la charge de la Fécafoot», explique t-il. D’autres points relatifs aux textes de la Fécafoot et à la nomination de l’entraîneur sélectionneur ont occupé une place importante dans les échanges.
S’agissant des textes de l’instance faîtière du football camerounais, il a réitéré qu’une commission paritaire avait été mise sur pied en 2005 pour une relecture des textes de la fédération. Elle était constituée des membres désignés par la Fécafoot et par l’ancien ministère des sports de l’époque. «A ceux qui estiment que les textes de la Fécafoot ont été taillés sur mesure pour avantager Iya, je vais leur rappeler que ne n’ai jamais pris par à son toilettage. Par la suite le ministre des sports avait saisi la Fifa en vue de son adoption. Ces textes ont été revus de telle sorte que même celui qui n’est pas dans la famille du football peut se présenter aux élections ; à condition d’aller à la base chercher sa légitimité.»
Affaire Otto Pfister
Au sujet de l’affaire Otto Pfister qui oppose depuis quelques mois la Fécafoot au ministère des sports et de l’éducation physique, Iya Mohammed a fait savoir aux délégués et membres du conseil régional de l’Ouest présents qu’il n’a pas paraphé le contrat du sélectionneur parce qu’il n’était aucunement question qu’il soit entraîneur des Lions indomptables. «C’est pourquoi je ne me suis pas fait piéger par le ministère au moment de la signature de ce contrat», soutient Iya Mohammed qui n’entend pas fléchir. Dans la même foulée, il a fait savoir que les clubs camerounais engagés en compétitions africaines pouvaient faire mieux si l’Etat leur apportait une subvention conséquente comme c’est le cas sous d’autres cieux. Il a cité par exemple le cas du Gabon où chaque club reçoit en début de saison une subvention de 50 millions des pouvoirs publics, et du Nigeria où les budgets de certains clubs de première division sont votés par l’Etat d’attache. «Beaucoup de gens ici ne font pas leur travail comme il se doit mais passent le temps à critiquer la Fécafoot.» Malgré les difficultés auxquelles la fédération fait face, il argue qu’ils sont sur la bonne voie en vue d’apporter un souffle nouveau aux clubs et au championnat camerounais.
Avant de quitter Bafoussam, en destination de Bamenda où il devait rencontrer les électeurs de cette région du pays, Iya Mohammed, bien que confiant qu’ils sortiront vainqueurs des élections du 24 mai prochain, a tout de même invité les membres de l’assemblée générale à rester vigilants dans la mesure où il s’agit d’un scrutin à vote secret. C’était l’occasion pour Charles Emedec, président de la ligue régionale de football de l’Ouest, et Justin Fezeu le doyen d’âge, de le rassurer qu’il peut dormir tranquille sur ses lauriers et compter sur les voix de l’Ouest qui est restée fidèle à l’équipe. Cependant, quelques doléances ont été portées à la connaissance du président sortant et entrant de la Fécafoot.
Avant la séance de travail qui a eu lieu dans un hôtel de la place, il a tenu à rencontrer les autorités de la ville au nombre desquelles le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam. Emmanuel Nzeté lui a en retour signifié le soutien de la population de Bafoussam au regard des efforts déployés pour le développement du football camerounais. Cette descente sur le terrain à Bafoussam lui a également permis de visiter le terrain acheté pour la construction du siège de la ligue régionale de football de l’Ouest. Depuis quelques années déjà, de rumeurs persistantes faisaient état du détournement d’un montant de 25 millions, alloué à la ligue par la Fécafoot, pour l’achat d’un siège.
Blaise Nwafo à Bafoussam