C’est une image qui fera certainement le tour du monde. Samuel Eto’o, qui égalise (1-1) dès la reprise de la seconde mi-temps (47’) à la suite d’une belle combinaison avec Idrissou et Webo file tout droit vers le point de penalty pour jubiler son but.
Il sort par la suite sous son brassard un morceau d’étoffe blanc sur lequel on peut une écriture en noir sur blanc : « Dieu est grand » qu’il brandit devant une caméra qui ne se prie pour faire un zoom sur le message du capitaine des Lions indomptables. Tout à côté de lui, Eyong Enoh, soulève son maillot pour laisser voir un maillot blanc où on peut lire en noir sur blanc : « I love Jésus ». Devant les difficultés, la tanière des Lions indomptables s’est-elle christianisée ? Trop tôt, peut-être, pour répondre par l’affirmative. Mais, on constate que quelques joueurs de l’équipe nationale du Cameroun, qu’on imagine chrétiens, affiche clairement aujourd’hui leur conviction religieuse. Par contre, on ne comprendra jamais ce qui s’est passé dans la tête de Samuel Eto’o. En première mi-temps, le capitaine des Lions indomptables portaient un brassard bleu. Lors du retour à la seconde mi-temps, le brassard de l’attaquant camerounais était de couleur blanche. Que s’est-il passé entre temps ? Porte bonheur ? Est-ce le but inattendu de la première minute du Tunisien Chermiti, qui est à l’origine de ce changement de brassard ? On constate, en tout cas, que ce brassard blanc a porté chance au capitaine des Lions et ses co-équipiers qui se sont qualifiés sur le fil. Pendant ce temps, Idrissou et Hagui (le capitaine des Tunisiens) avaient un (triste) commun destin. A la suite d’un choc entre les deux joueurs en première mi-temps, le Tunisien a vu se lèvre inférieure s’éclater tandis que le Camerounais avait une entaille sous le cuir chevelu qui laissait couler beaucoup de sang. Les deux joueurs sont sortis au moins à deux reprises pour aller se faire soigner, mais visiblement, l’hémorragie coulait de part et d’autre, obligeant les médecins des deux équipes à refaire les pansements provisoires. Idrissou sera récompensé par cette persévérance. Il sera au départ des deux ballons qui ont abouti aux buts camerounais. Sur le second but, inscrit par Landry Nguemo, dont c’est l’un des rares buts, en sélection nationale, a particulièrement jubilé avec Stéphane Mbia (en chasuble), avec il a esquissé plusieurs pas de dance avant de repartir sur l’aire de jeu. Ngando Picket « arrête » son cœur Toujours sur le banc, on a vu des visages qui n’étaient pas habitués de ces lieux. Pour la première fois depuis la Can 1996, Rigobert Song, 34 matches consécutifs en huit Can et qui n’a jamais été remplaçant, ni remplacé était sur le banc de touche. Il fait les frais de sa supposée vieillesse, tant décriée par les fans des Lions lors de cette 27ème Can. A côté, Geremi Njitap, lui aussi, peu habitué à voir les matches à partir des bancs de touches des Lions indomptables. On cite aussi parmi ces chauffeurs de banc Achille Emana, Henri Bedimo, Achille Webo, etc. Ce qui fait que la moitié des titulaires de Paul Le Guen était sur le banc de touche. Une image qui prouve que l’ère des titres fonciers est révolue. Mais les jeunes qui sont entrés à leurs places feront-ils l’affaire. Même si certains sont entrés en seconde mi-temps (Bikey, Song et Webo), on peut tirer un coup de chapeau à ces remplaçants qui ont montré que le banc de touche camerounais regorge aussi des joueurs talentueux qui peuvent donner du sourire à Ngando Picket,. Alors qu’on chantait l’hymne national du Cameroun, la mascotte des Lions indomptables, bedaine en l’air badigeonné aux couleurs nationales, arborant un gros caleçon de même couleur, avait la main sur le cœur. Est-ce pour protéger cet organe des palpitations qui s’annonçaient ? Possible ! Mais une chose est sûre : si les Lions indomptables, malmenés par la Zambie, avant de s’imposer sur le fil, désillusionnés dès la 45ème seconde par la Tunisie avant de s’imposer dans la douleur dans un match à couper au couteau, cela veut tout simplement dire que « Dieu est grand ». Et Eto’o a raison de le rappeler. Eric Roland Kongou