C’est le principal objectif des Lions indomptables. Les Camerounais qui n’auront pas franchi le premier tour de la 19ème Coupe du Monde de football en Afrique du Sud, feront leurs adieux à la compétition jeudi, face aux Pays-bas. Une opération rachat.
Ce qui reste à faire, affirme Stéphane Mbia Etoundi, l’arrière droit camerounais, «c’est garder une bonne image auprès de notre peuple, de notre pays, il faut essayer de gagner le prochain match, tout simplement». Et pour Geremi Njitap, l’un des cadres des Lions indomptables, c’est le même refrain : sauver la face le 24 juin, au Cap, en battant les Oranjes des Pays-bas: «Nous sommes éliminés et c’est dur à avaler. Il faut terminer dans la dignité surtout pour le peuple camerounais, même si c’est difficile», confie le milieu de terrain.
Les Lions indomptables sont sûrement à leur place. Bien au fond. En deux matches, l’équipe nationale n’a pas eu les crocs suffisamment aiguisés pour survivre à Afrique du Sud 2010. Le capitaine Samuel Eto’o Fils et ses coéquipiers sont surtout tombés sur deux os, le Japon tout d’abord (1:0), puis le Danemark (2:1). La troisième et dernière journée offre l’occasion aux quadruples champions d’Afrique et sextuples mondialistes, de montrer une image plus reluisante du football camerounais.
On s’attendait à ce que le dernier match contre les Pays-bas soit la finale de ce groupe, finalement il sera sans enjeu. Comment on arrive à se motiver pour un tel match ? Interviewé par Camfoot au terme de la séance de la séance d’entraînement de lundi, à Durban, le gardien de buts international camerounais, Souleymanou Hamidou a confirmé que l’équipe était motivée, et surtout, entend sortir de la compétition la tête haute: «Ce match contre les Pays-bas reste toujours une finale. Nous avons tout raté jusqu’ici. Le moment est venu de se rattraper et sortir de la compétition sur une note positive. Les Lions n’ont pas eu de bons résultats jusqu’ici, maintenant nous avons une dernière chance. Comme face au Danemark, nous mettrons en place la même animation offensive contre les Pays-bas».
Avec des joueurs prometteurs, comme l’attaquant Vincent Aboubakar, le benjamin du groupe, l’objectif est de prendre les trois points, même si une victoire, aussi large qu’elle puisse être, ne changera rien au triste sort des Lions indomptables. Cette rencontre s’annonce pourtant très ouverte et palpitante, parce que l’adversaire du jour, qui recèle des joueurs évoluant dans les meilleurs championnats européens, veut réaliser un parcours sans faute au premier tour. Tous les spécialistes sont unanimes : le Cameroun a intérêt à montrer un beau visage lors de son dernier match, question de valider le travail effectué par Paul Le Guen depuis un an.
Gare cependant au syndrome de la World Cup 94 aux Etats-Unis. Les Lions indomptables qui espéraient sortir de la Coupe du monde en héros, après un nul face à la Suède (2-2) et une défaite devant le Brésil (3-0), avaient finalement reçu une véritable douche froide contre la Russie, 6-1. Salenko, sorti de nulle part, avait inscrit cinq buts à Jacques Songo’o.
A moins de 48 heures du match, la tension est montée d’un cran au quartier général des Lions à Durban. La presse a été autorisée à assister aux entraînements de mardi. Mais sous très haute surveillance policier. Appareils photos, caméras et autres instruments numériques étaient proscrits aux alentours du stade. La bataille psychologique a commencé. Les Camerounais croisent les doigts. En espérant que l’histoire de 1994 ne se répétera pas à Captown.
Jean Robert Frédéric Fouda, envoyé spécial à Durban