A quelques mètres de Safa House, le nouveau siège de la Fédération sud-africaine de football qui héberge également le Comité d’organisation local de la Coupe du monde, ainsi que les bureaux de la Fifa, le pays de Nelson Mandela a construit un véritable bijou architectural.
C’est à Johannesburg, poumon économique de la République sud-africaine, que se jouera le plus grand nombre de rencontres durant la coupe du monde 2010. En plus d’Ellis Park, d’une capacité de 62 000 places, le Soccer City Stadium situé dans cette ville de plus huit millions d’habitants, sera l’une des principales infrastructures de la Coupe du monde. Des travaux de rénovation commencés en janvier 2007 ont permis d’augmenter la capacité à 94.700 places et de construire un toit circulaire aux tribunes. C’est l’une des enceintes de football les plus artistiques et impressionnantes du continent africain, qui sera le cadre du match d’ouverture entre l’Afrique du Sud et le Mexique, le 11 juin 2010 et de la finale du 11 juillet. Elle va accueillir au total seize (16) rencontres, à l’instar de Brésil – Côte d’Ivoire, Pays-Bas – Danemark, Ghana -Allemagne, un seizième de finale et un quart de finale.
Situé à Johannesburg, soit la plus haute altitude des stades retenus pour la phase finale (1753 mètres), le Soccer City Stadium a notamment accueilli la finale de la Coupe d’Afrique des nations qui avait vu, en 1996, le triomphe des Bafana Bafana face à la Tunisie, 2-0. Inspiré de la forme de la calebasse, traditionnel pot sud-africain, le Soccer City Stadium de Johannesburg, en plus de son esthétique, exerce un attrait fascinant de nuit lorsqu’il est entièrement illuminé. Au programme des travaux, l’élargissement du niveau haut des tribunes, la pose d’un toit circulaire, de nouveaux vestiaires, de nouveaux projecteurs et autres. Le toit et la façade sont supportés par 120 poteaux inclinés en béton. Inspirée d’une calebasse africaine, la façade est constituée de dalles de six couleurs et trois textures différentes ponctuées de panneaux vitrés et d’ouvertures.
Le Soccer City Stadium a été construit dans une agglomération où la folie du football est la plus exacerbée : le township de Soweto. Ce qui contribuera à faire un lieu d’activité et d’animation incessante durant tout le tournoi. Situé à quelques pas de Safa House, le nouveau siège de la Fédération sud-africaine de football qui héberge également le Comité d’organisation local de la Coupe du monde, ainsi que les bureaux de la Fifa, le Soccer City peut légitimement prétendre au titre de temple sud-africain du football.
Qu’à cela ne tienne, les ouvriers, essentiellement des Noirs sud africains, zimbabwéens, mozambicains, et des ressortissants de Swaziland, du Lesotho et du Botswana… dénoncent les mauvaises conditions de travail. Dans huit autres villes sud africaines, notamment Bloemfontein, Cape Town, Durban, Nelspruit, Polokwane, Port Elizabeth, Pretoria, et Rustenburg, plus de 20 000 ouvriers participent à la construction des 10 stades à un coût qui dépassera 7,3 milliards de rands, plus de 420 milliards de FCFA.
La Fifa a décidé de se montrer généreuse avec eux et offrira donc à chacun deux places pour la première rencontre de la Coupe du monde qui se jouera dans le stade qu’ils ont aidé à construire. Un bémol cependant: les ouvriers ayant travaillé sur le chantier du Soccer City ne pourront pas assister au match d’ouverture. Ils bénéficieront donc de places pour le deuxième match du mondial disputé dans cette enceinte. Ces places font partie d’un fonds de 120 000 billets réservés à la Fifa, au Comité d’organisation et aux 6 partenaires officiels que sont Adidas, Coca-cola, Emirates, Hyundai, Sony et Visa.
Jean Robert Frédéric Fouda, envoyé spécial à Johannesburg