Pourquoi le camerounais a-t-il maille à partir avec l’argent ? Pourquoi malgré les années, ceux qui ont en charge les primes des Lions ne font-ils jamais les choses de manière un tout petit peu professionnelle ? Comme il est de tradition, à chaque compétition, sa grille de primes : la prime olympique (lors du stage préparatoire à une compétition), la prime de participation à la compétition, la prime par match gagné, la prime de match nul, la prime de qualification (du premier au second tour par exemple) et la prime de victoire à une finale.
Comme on aime se comparer au pays colonisateur, allons-y nous aussi. En France, c’est depuis le 25 mai dernier que la fédération a annoncé que les Bleus toucheront entre 240 000 et 300 00 euros (200 millions Fcfa) par joueur en cas de victoire à la Coupe du monde en Afrique du Sud. Les Espagnols, quant à eux, ont non seulement doublé la mise communiquée bien des semaines avant : 550. 000 euros (près de 360 millions Fcfa) par joueur en cas du sacre.
Au Cameroun, c’est le black out total ! Tout au plus apprend-t-on que dans la nuit du 31 mai au 1er juin, joueurs, encadrement technique, président de la Fécafoot, ministre des Sports se sont réunis à Covilha au Portugal pour aplanir toutes les différences. Par la suite,une délégation de six joueurs a rencontré le ministre des Sports pour discuter des primes des Lions.
Si dans un premier temps les Lions auraient jugé insuffisant le montant promis par le Minsep avant que les deux parties ne trouvent un accord, le montant arrêté n’est pas encore rendu public, même si certaines sources évoquent avec insistance la somme de 30 millions Fcfa comme prime de participation.
Interrogé par un confrère, l’entraîneur des Lions a déclaréé : « j’ai demandé à la fois au ministère et à la fédération que ce sujet de prime soit réglé le plus rapidement possible avant le Mondial ».
Une situation qui intrigue. Ailleurs, les primes sont connues des joueurs bien des semaines auparavant et le contribuable qui paie cet argent est informé par voie de presse. Chez nous, c’est exactement l’inverse. On attend la dernière ligne droite pour négocier. Et le montant n’arrive dans la presse que sous forme de rumeurs.
Question : Pourquoi attendre la dernière ligne droite, au moment où la seule chose qu’on attende d’un joueur, c’est la concentration, pour parler d’argent ? Le professionnalisme, on l’imagine, s’inscrit tout aussi bien en amont comme qu’en aval. Autant on exige des joueurs du professionnalisme autant ceux qui sont en charge des Lions doivent briller par un professionnalisme comme le font leurs collègues européens.
Il est à espérer, en tout cas, que les vieux démons des primes qui nous ont fait loupé la Coupe du monde Corée-Japon ne vont pas revenir nous hanter. On se souvient qu’en 2002, à une dizaine de jours du début du Mondial, les Lions Indomptables étaient restés bloqués à Paris, refusant d’embarquer à bord du Boeing 757 de la Camair spécialement affrété. Motif ? Non paiement de primes de participation de …. 30 millions de FCFA par joueur. La crise de confiance avait atteint son paroxysme au point où certains avaient exigé de l’argent frais, en espèces sonnantes et trébuchantes et non des …chèques. L’affaire avait fait grand bruit avec les conséquences que l’on sait.