Philippe Redon, qui a été sélectionneur des Lions Indomptables jusqu’en janvier 1992, était à Yaoundé la semaine dernière pour animer un stage d’entraîneur organisé par la FIFA. Nous l’avons rencontré et évoqué ensemble son actualité ainsi que les souvenirs de son séjour sur le banc de touche de l’équipe nationale.
« Gagner en Afrique avec l’Afrique »
«C’est un concept qui a été crée par la FIFA pour préparer au mieux les entraîneurs qui eux même auront à préparer les joueurs qui vont être sélectionnés pour représenter les différentes nations africaine lors de la coupe du monde 2010.
Au niveau du terrain, c’est vrai qu’on va parler du rôle de l’entraîneur qui est de plus en plus important et qui est de plus en plus la cible, mais quelqu’un d’incontournable. Je crois qu’il faut le respecter et le mettre en valeur et puis ensuite on ira dans un match de haut niveau pour savoir quels sont les ingrédients requis pour performer dans un match de haut niveau et en fonction de çà une fois qu’on aura trouvé les exigences des matches de haut niveau tant sur le plan technique, athlétique que mental, ensuite on pourra travailler à l’entraînement pour pouvoir préparer les joueurs à ce qui les attends dans ces matches».
Le retour au Cameroun
«Ça fait près de 17 ans que je ne suis pas venu au Cameroun où j’ai passé de bons moments où j’ai dirigé les Lions Indomptables, les Lions espoirs et même Union de Douala qui m’avait demandé de leur donner un coup de main en ligue des champions, donc j’ai gardé beaucoup de relations, personnellement je n’ai jamais oublié le Cameroun, j’espère qu’on va me garder un peu d’affection. D’abord j’étais content de revenir au Cameroun retrouver des amis, j’en ai toujours, je ne suis pas quelqu’un d’expansif mais intérieurement j’ai été heureux de pouvoir revenir au Cameroun que j’ai laissé après la Can 1992.»
Cameroun forever….
«Après la défaite à la Can 1992, en demi-finale aux tirs aux buts il s’est passé des choses que je n’ai pas beaucoup appréciées, et j’ai pris la décision de ne pas rester au Cameroun.
A cette époque, seuls quelques joueurs évoluaient en Europe. Aujourd’hui, la différence est visible. Vous n’avez qu’à regarder les clubs dans lesquels jouent les Camerounais, à commencer par Samuel Eto’o qui joue à Barcelone.
Des regrets ? On ne refait pas l’histoire. Vous savez lorsque vous avez une équipe nationale comme le Cameroun, le nom de l’entraîneur a peu d’importance pour moi. Lorsque le Cameroun gagne ou perd, on oublie le nom du sélectionneur après, et c’est tant mieux. L’important, c’est le Cameroun. C’est la patrie et les joueurs qui défendent la patrie se doivent de gagner, qui s’asseoit après sur le banc n’est pas important.»
Son actualité…
« J’ai été pendant cinq ans au stade Rennais où j’ai occupé différentes fonctions. J’ai continué avec mes propres stages et j’ai été consultant pour TV5. Si mon amour du Cameroun transparaît dans mes analyses ? Bien sûr. J’aime le Cameroun, tout le monde a vu çà. Il faut que je fasse attention d’ailleurs parce que de fois j’aime un peu trop le Cameroun. Le Cameroun m’a donné beaucoup, le Cameroun m’a beaucoup apporté, j’ai des bonnes relations avec les gens qui m’ont côtoyé, le peuple Camerounais me l’a bien rendu. Vous savez ? Sélectionneur du Cameroun n’est pas facile, mais globalement je suis reparti enrichi de cette expérience. »
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé