« Je ne comprends pas pourquoi il s’en prend à moi, je n’ai aucun antécédent avec Samuel Eto’o, j’entends porter plainte pour savoir vraiment ce qu’il me reproche, je n’ai pas voulu répondre parce que mon éducation ne me permet pas de faire certaines choses ». Après l’orage, notre confrère Philippe Boney, marqué physiquement par la sortie musclée de notre avant-centre star, est toujours incrédule. La seconde crise du vice capitaine des Lions avec la presse Camerounaise aura été largement plus violente que celle de 2005, où il avait affirmé « regretter d’être Camerounais ».
La tension était omniprésente ce vendredi lors de la conférence de presse organisée à l’occasion de la rencontre contre le Cap Vert comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde et de la CAN 2010. Otto Pfister, le sélectionneur, n’a accepté de se rendre au Hilton, lieu du rendez-vous qu’au dernier moment. Il prônait le boycott en représailles du traitement de la presse qu’il jugeait partisan dans l’affaire « Taninche ». Samuel Eto’o n’avait pas l’air de bonne humeur puisqu’il refusait d’être filmé depuis sa sortie de voiture. Les autres acteurs de la conférence étaient les deux adjoints du sélectionneur Thomas Nkono et Gweha Ikouam ainsi que Rigobert Song et Carlos Kameni. De l’autre côté, des journalistes qui en voulaient aux Lions Indomptables pour leur manque de collaboration durant la semaine écoulée.
C’est Steve Djouguela, journaliste à Mutations et Ndamba qui prit la parole après la mise en place de Jean-Jacques Mouandjo de la cellule de communication de la Fecafoot. « Nous ne pouvons pas digérer la manière avec la quelle la presse est traitée depuis le début du stage, mardi dernier alors que la séance était ouverte à la presse, plusieurs joueurs après l’entraînement n’ont même pas attendus 15’ comme on nous a promis pour répondre à nos questions, pour cette raison et pour bien d’autres nous ne souhaitons pas prendre part à cette conférence de presse, sur ce, nous vous souhaitons un bon match demain ». Discours suivi d’actes puisqu’il prit la porte suivi par les confrères. Cet acte eut le don de mettre Samuel Eto’o en colère, « Vous nous faites venir et vous sortez de la salle, conards, bâtards, espèces de vaurien, fils de p… ». Perdant le contrôle de ses nerfs, il va renchérir « vous de la Fecafoot, si ces journalistes viennent encore au stade quand les Lions jouent je ne porterai plus jamais le maillot du Cameroun ».
C’est alors que la partie devient plus physique, le « 9 » agrippe Philippe Boney de la RTS, lui rappelle « ce qu’il lui a déjà fait » et après avoir échappé à la vigilance de tout le monde, assène un coup de tête au journaliste, suivi de coups de poings. Les hommes de main d’Eto’o vont alors rentrer dans la danse en distribuant coups de poing, et confisquant les caméras de New TV, télévision. Kameni et Nkono confisquent celles de STV et les téléphones portables utilisés pour immortaliser l’évènement. Seul Rigobert Song essaie de ramener tout le monde au calme, tandis que le sélectionneur s’esquive.
Aux dernières nouvelles, les caméras ont été rendues par les hommes du « Pichichi », mais sans les bandes.