Sélectionneur des Lions Indomptables depuis six mois, le Breton présente son équipe. À cinq mois du Mondial, l’ex-entraîneur rennais est dans les starting-blocks.
Quelles sont les ambitions du Cameroun en Angola ?
Elles sont doubles : faire un bon résultat et bien préparer la Coupe du monde qui viendra quatre mois après. Ce n’est pas incompatible…
Le Cameroun est un des favoris de cette CAN 2010…
Pas « le » favori, la Côte d’Ivoire a un plus gros potentiel, le Ghana aussi. Le Cameroun est un outsider.
Avec quand même la finale ou les demi-finales dans le viseur ?
On en a parlé comme ça. Le Cameroun est dans une période appréciable, car il a eu très peur de ne pas aller à la Coupe du monde et même de manquer la CAN. Alors, il apprécie vraiment le moment présent. Moi, je veux surtout maintenir la dynamique actuelle. Faire un résultat, c’est évidemment important, mais surtout il faut continuer à progresser.
Depuis votre arrivée, le Cameroun s’est requinqué…
Oui sur les résultats puisque l’on reste sur une série de cinq victoires (NDLR : les quatre de qualification et un amical) et un match nul, en amical avec une équipe B contre l’Angola.
Quelle a été votre préparation pour la CAN ?
J’ai décidé de laisser le plus longtemps possible les joueurs dans leurs clubs. Ils ont été regroupés en début de semaine à Yaoundé et nous sommes au Kenya depuis hier où nous jouerons un match amical samedi contre l’équipe nationale. J’ai malheureusement perdu deux joueurs : le défenseur Benoît Assou-Ekoto (ex-Lens, aujourd’hui à Tottenham) qui s’est blessé et Joël Matip, un milieu qui joue à Schalke 04 et qui possède la double nationalité camerouno-allemande : il n’a pas pu obtenir les documents administratifs nécessaires, c’est dommage.
Quels sont vos joueurs cadres ?
Kameni, le gardien de l’Espanyol Barcelone, Geremi (Newcastle), Rigobert et Alexandre Song (Trabzonspor, Arsenal), Nkoulou (Monaco), N’Guémo (ex-Nancy, Celtic Glasgow), Makoun (Lyon), Emana (ex-Toulouse, Betis Séville), Webo (Majorque) et Eto’o (Inter Milan).
Dont vous avez fait votre capitaine. On dit que c’est la clé de votre réussite…
J’ai voulu l’impliquer davantage dans la sélection. Cela a marché parce que Rigobert Song, le précédent capitaine, a joué le jeu, en restant avec l’équipe. Je me base sur l’équipe qui s’est qualifiée, mais j’ai aussi un banc intéressant, avec M’Bia, Eyong ou Mandjeck un très bon jeune, qui joue à Kaiserslautern. J’ai 15-16 joueurs de très haut niveau, avec un renouvellement par rapport aux dernières années.
Que pensez-vous de vos trois adversaires du premier tour ?
Le Gabon (le 13 janvier), on connaît bien puisqu’on a joué contre lui en éliminatoires : gros potentiel offensif, avec Aubameyang, Cousin et Méyé qu’on va découvrir. C’est vraiment une équipe dangereuse pour nous. La Zambie (le 17) on connaît moins… La Tunisie (le 21) est aussi une équipe dangereuse, elle n’ira pas au Mondial mais elle n’en a été éliminée que d’extrême justesse par l’Egypte…
On vous connaissait entraîneur de clubs. Sélectionneur c’est différent ?
C’est un changement de vie ! C’est aussi un changement professionnel, mais je m’adapte…
Serez-vous toujours à la tête du Cameroun au Mondial en cas de mauvaise CAN ?
J’ai un contrat jusqu’à fin août… Je sais que tout est possible dans le foot, mais j’évite de me poser cette question. En fait, ça ne me préoccupe pas beaucoup.
Propos recueillis par Jérôme BERGOT