Pourquoi, diantre, le Japon fait-il tant peur ? Il est vrai que les Japonais ne sont pas des foudres de guerre, mais le doute persiste. Surtout que depuis le début de la Coupe du monde, la vitesse du jeu est très impressionnante. Lorsqu’on sait que traditionnellement, les Japonais jouent très rapidement, on imagine que nos adversaires iront à la vitesse de l’éclair ce lundi. De quoi donner du fil à retordre à Paul Le Guen.
En trois semaines, le sélectionneur a eu le temps d’étudier, de scruter à la loupe chacun de ses 23 joueurs. Il a pris des décisions graves, mais aussi courageuses et les a rendu publiques samedi matin lors de sa conférence.
Primo : Souleymanou Hamidou est le gardien titulaire.
Secundo : Alexandre Song n’est pas sûr de débuter le match contre le Japon. Traduction : le libéro camerounais qui faisait partie des meubles, ne sera pas … titulaire. Ce dernier paye sans doute sa méforme, mais probablement son indiscipline tactique qui montait crescendo. Alex Song manquerait du rythme et des matches, puisqu’ayant fini le dernier mois du championnat anglais à l’infirmerie. Par ces contre-pieds, Paul confirme ce qu’il avait dit : « il n’y a pas de chèque en blanc pour un seul joueur » !
Selon des informations qui transpirent après trois semaines de regroupement, le onze entrant de Paul Le Guen semble bien arrêté à moins de changement de dernière minute.
Dans les buts, le technicien français l’a dit, c’est Souleymanou Hamidou qui est préféré à Idriss Carlos Kameni.
Comme d’habitude, le fameux 4-3-3 avec une défense à plat sera de vigueur.
Dans ce dernier compartiment, on devrait avoir à gauche, Assou Ekotto qui y a excellé. Au centre, le tandem Bassong – Nkoulou. A droite, la confiance devrait être renouvelé à Stéphane Mbia (qui était pourtant pressenti être dans l’axe) qui, lui aussi, ne cesse d’entretenir des mystères. Concernant la possibilité de jouer arrière droit face au Japon, Mbia a déclaré qu’ «à ce poste, il faudrait voir si j’arrive à courir assez», a-t-il confié. Mais c’est aussi le côté le plus dangereux des Japonais. Le couloir gauche japonais—notre couloir droit—sera occupé par Yuto Nagatomo, qu’on présente comme étant le meilleur joueur nippon de l’heure. Anglais et Hollandais l’ont appris à leur dépend pendant les matches amicaux préparatoires à la Coupe du monde.
Comme d’habitude, on aura un milieu du terrain en pyramide inversée (triangle renversé). Comme libéro du milieu du terrain, si l’absence de Alexandre Song se confirme, c’est Joël Matip qui devrait occuper ce poste. A l’angle droit de cette pyramide, on devrait avoir Makoun et Enoh Eyong à gauche.
L’attaque à trois devrait être constitué de Webo à droite, Choupo-Moting en pointe et Samuel Eto’o à gauche. Achille Webo, avec son match plein contre la Serbie, serait préféré à Achille Emana.
Une pression intense sur la défense nipponne permettra de faire céder la digue, elle qui est habituée à inscrire des buts dans son propre camp.
Voilà pour ce qui est des dispositions, qui peuvent d’ailleurs être revues même à la dernière minute.
Au niveau des statistiques, sur les trois rencontres officielles entre le Cameroun et le Japon, les Nippons ont une fiche positive avec deux victoires contre un nul. Mais le Cameroun peut se bomber le torse puisque n’ayant perdu aucun premier match lors d’une phase finale de la Coupe du Monde (1 victoire et 4 nuls). Mais, le Japon qui vient de retrouver deux piliers, le meneur de jeu Shunsuke Nakamura et le capitaine Makoto Hasebe, qui reviennent de blessures ne voudront pas rater le très déterminant premier match. Quoi qu’il en soit, le Ghana, grâce à sa victoire sur la Serbie (1-0) a déjà montré la voie à Samuel Eto’o et ses co-équipiers.