Comme plusieurs camerounais sous le coup de la déception, l’homme fort du futsal dans la région du centre pointe du doigt la préparation approximative des lions indomptables. Nyassa Soleil estime qu’au niveau de l’équipe nationale du Cameroun, Le Guen ne peut pas faire l’affaire.
– La déception?
– Une déception attendue. Même quand on a une grande équipe, on se donne quand même une dizaine de jours pour roder les automatismes. Comme j’ai vu les joueurs jubiler au Cameroun pendant les périodes de fête, leur donner autant de jours de vacances ne pouvait que peser sur eux.
– La responsabilité à la méthode Le Guen?
– Le Guen a tout simplement eu la grosse tête. Il est arrivé et a appliqué tout ce qui manquait aux lions à savoir la discipline. Ayant obtenu les résultats, il a pensé que tout était acquis. À ses yeux compte plus la coupe du monde que la coupe d’Afrique des nations. Il l’a d’ailleurs bien précisé pendant un de ses passages à Yaoundé. Je ne pense pas qu’il y a une spéciale méthode Le Guen. C’est plus de la vacance d’un entraîneur et son manque d’estime pour cette équipe qui a eu cette conséquence contre le Gabon.
– Faites vous allusions à son autre mission de consultant sur Canal + ?
– C’est justement le véritable problème de ce monsieur. Il a privilégié son travail avec la chaîne de télévision française. Il a donné peu de temps à cette équipe et, il a préparé son contrat juste pour la coupe du monde avant de retrouver l’Europe. Le fait d’avoir qualifié l’équipe ne voulait pas dire qu’il a le droit de faire de cette équipe tout ce qu’il veut. Nous ne sommes qu’au début des souffrances. Le fait de concentrer son temps et son énergie ailleurs peu avoir un lien direct avec ce manquement dans la formation d’un esprit de groupe qui fait notre force dans les compétitions.
– La densité du milieu de terrain Gabonais a- t-elle constitué la clé du succès?
– Alain Giresse qui effectue un travail très minutieux préparait son petit coup. Il savait bien que effectuer un changement tactique allait donner une physionomie différente des deux précédentes rencontres de Libreville et Yaoundé. Il a avec également avec l’aide de la réussite déséquilibré le système Le Guen mis en difficulté. Nous avons vu également que le breton a paniqué et n’a pas toujours apporté la solution qu’il fallait. Le véritable problème des lions réside dans la préparation. Ils ont passé le temps à faire la fête et j’ai bien peur qu’ils ne puissent suivre le rythme imposé par d’autres nations bien affûtées. Ceux qui résident par exemple à Yaoundé comme moi savent qu’ils étaient tout le temps dans les boites de nuit. 7jours de congés pour 4 jours de stage n’est pas un bon ratio pour l’état physique d’une équipe comme la notre.
– Vous êtes de ceux qui ont bataillé pour la sélection de Marvin Matip, pensez-vous maintenant que son petit frère reviendra sur sa décision?
– Sous Otto Pfister, on a parlé de rajeunissement de l’équipe du Cameroun. Le Guen est arrivé et il a continué avec les mêmes. La preuve est que Bassong après juste un match a été pratiquement oublié. J’estime qu’au niveau de l’équipe nationale du Cameroun, Le Guen ne peut pas faire l’affaire.
Propos recueillis par Stephen Sunou