Cette expression est celle d’un un client de « la camerounaise » venu communier avec des supporters ghanéens ayant pris possession de la Rocky Street juste après la victoire des Blacks Stars sur l’équipe nationale de football des États-Unis.
C’est à Yeoville que nous décidons de visionner le huitième de finale mettant aux prises le dernier représentant Africain aux États-Unis. Réputé être l’un des quartiers les plus chaud de Johannesbourg, Yeoville a retenu son souffle pour que quiconque ayant la moindre sympathie pour le football Africain assiste à la prestation de son dernier représentant sans en être inquiété. Sur le chemin menant chez « La Camerounaise », bar-restaurant situé derrière une petite allée donnant directement sur la Rocky street, nous rencontrons Roger Feutmba, ancien international Camerounais. Le joueur mythique des « Nassaras » est très affairé au téléphone, on l’entend évoquer la Serbie pour le probable transfert d’un joueur. Pour ne pas interrompe sa conversation, il nous fera un signe de la main pour un rendez-vous d’avant match qu’il ne respectera pas.
Le pari ghanéen
Nous sommes chez « La Camerounaise », la bière coule à flot, le ton des discussions est très dynamique et la fumée du barbecue cache à peine les visages des anges de la nuit. Un savant mélange du Camerounais, du Zimbabwéen et du Sud Africain qui donne une ambiance sulfureuse. On y mange spécialement du poisson braisé comme dans les rues de Douala. La discrétion et surtout la bienséance ne sont pas à l’ordre du jour. La sortie au premier tour des lions indomptables est restée aux travers des gorges, certains se réjouissant des pleurs de Samuel Eto’o à Nsimalen, d’autres regrettant l’absence dans le groupe de certains joueurs non sélectionnés.
Le début de la rencontre viendra jeter une petite accalmie dans les débats devenus violents. La bonne entame des Blacks Stars ne va en aucun cas écorcher le chauvinisme de certains fans des lions indomptables qui trouvent le Ghana moins bon. Un avis farouchement contredit par « Mola » qui ne doutera pas un instant de la qualification du dernier représentant Africain. Il va d’ailleurs joindre les actes à la parole en pariant R500 (environ 35 000 frs CFA, ndr) pour la victoire des ghanéens qui, d’après lui, jouent avec le « Hemle ». Survolté par l’enjeu, « Mola » restera sourd aux appels de la vendeuse de poisson qui lui réclame une ancienne facture. « Je ne savais pas que tu avais de l’argent Mola » lancera-t-elle plusieurs fois avec insistance. Pour avoir parié sur le Ghana, Mola sera le plus heureux au coup de sifflet final. Une joie qu’il manifestera quelques minutes plus tard. « Ne soyez pas jaloux, applaudissez-les! » dira-t-il aux autres Camerounais venus admirer le bal des supporters Ghanéens ayant pris possession de la Rocky Street juste après la victoire des Blacks Stars sur l’équipe nationale de football des États-Unis.