Qu’avez-vous à dire sur la prestation de l’équipe nationale du Cameroun qui se trouve actuellement en Angola?
Je constate qu’en ce moment, rien ne sourit à notre équipe nationale. C’est vrai qu’on est arrivé à se qualifier pour les quarts de finale, mais on n’a jamais vu les Lions Indomptables jouer aussi mal. J’espère qu’avant ce match contre l’Egypte, les choses seront mises à jour et que cette équipe va retrouver sa sérénité afin qu’elle rivalise normalement avec les pays qu’elle va rencontrer.
Est-ce que le problème de cette équipe ne vient pas de l’encadrement technique qui semble ne pas maîtriser son effectif ?
Je n’ai aucun droit de parler de cet encadrement technique. C’est un groupe de personnes qui ont été choisies et elles sont en train de faire leur travail. Je préfère faire mon évaluation après la Can. Pour l’instant, je ne peux pas dévoiler mes critiques, car, ce n’est pas de mon ressort. Je préfère suivre la Can comme tout le monde et à la fin de la compétition, je pourrais discuter de l’encadrement technique avec qui de droit.
D’après vous, d’où vient le problème, pourquoi cette équipe peine-t-elle à décoller à chaque rencontre ?
Elle peine parce qu’elle n’est pas physiquement prête, elle n’est pas non plus tactiquement prête. Mais je ne pense pas que ce soit tout, car, nous connaissons Paul Le Guen, c’est un entraîneur qui a fait ses preuves en club, nous connaissons les joueurs qui sont là-bas. Je pense qu’il y a autre choses qui fait que cette équipe n’ait pas sa sérénité.
Ça peut être quoi, d’après vous ?
Ce n’est pas seulement l’encadrement technique qui peut être fautif. Il peut se trouver qu’entre les joueurs, il n’y a pas d’entente. Ceci peut jouer sur certains d’entre eux et détruire le système de l’équipe. Plusieurs personnes semblent l’oublier. Je ne pense pas que tous ces joueurs qui sont en Angola parlent le même langage, je ne le pense pas. Ce sont des choses qu’il faut revoir et en discuter. Il est quand même inadmissible que dans une équipe, des gens ne puissent pas se parler. A notre époque, quand j’avais quelque chose contre Nkono, Bell ou n’importe qui, je partais vers le concerné et je le lui faisais savoir, et on décidait de trouver la paix pour que les choses avancent. Or aujourd’hui, on voit des joueurs qui ne se parlent pas. Je ne sais pas comment ils vont parvenir à marquer des buts sur le terrain.
Quel est le problème ?
Il faut dire que plusieurs joueurs sont frustrés dans cette équipe, et c’est ce qui met installe climat malsain entre eux. Quand on va dans une compétition, tout le monde doit avoir le même esprit, tout le monde doit avoir un esprit sain, car, ce n’est que comme ça qu’on peut espérer aller loin.
Qu’avez-vous à dire sur Alexandre Ribeiro, le coordonateur de cette équipe, dont le comportement est quelque peu critiqué ?
C’est quelqu’un que je ne connais pas. Ça fait six ans que j’ai demandé au président de la Fédération [Fédération camerounaise de football, ndlr] de ne pas maintenir Ribeiro dans cette équipe. Mais là, il s’agissait de Ribeiro père, pas le fils qui est actuellement en poste. Un étranger qui vient dans notre équipe nationale pour prendre de l’argent, alors que c’est lui qui doit faire entrer de l’argent, c’est inconcevable et je ne suis pas d’accord. Ribeiro est là pour trouver des matchs à cette équipe, mais je ne vois pas ce qu’il a fait depuis qu’il est là. Son travail à son poste nous a rapporté combien ? C’est ça son travail. Il ne le fait pas. Au contraire, il mange dans les hôtels pour 1000 Euros, il fait venir des femmes dans les chambres. Non ! Il faut qu’on arrête cela. Pour moi, Alexandre Ribeiro, le coordonateur des Lions est un voyou. C’est vraiment le mot. Ce n’est pas une insulte ; ceux qui disent être des licenciés et autres comprennent bien ce que je veux dire.
L’avion spécial qui transporte les Lions Indomptables est loué à 300 millions de Fcfa…
C’est encore une manière d’être voyou. On n’a pas besoin de ça. Nous ne sommes pas le Brésil, ni l’Allemagne, ni l’Italie. Nous n’avons pas assez de moyens. Pour que le chef de l’Etat sorte de l’argent pour faire voyager cette équipe, il souffre lui-même. On ne peut pas louer un avion à 300 millions de Fcfa pour les Lions, c’est inadmissible. Ce n’est pas par jalousie que je le dis, mais c’est inadmissible. 300 millions de Fcfa pour un avion qui va se promener, parfois vide, c’est trop. Ne nous comparons pas aux nations occidentales, car, elles ont les moyens.
Paul Le Guen touche 35 millions de Fcfa par mois et 71 millions de Fcfa pour tout son staff. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?
Je ne rentre pas dans son salaire parce que je ne le maîtrise pas. Tout ce que je déplore, c’est qu’un Camerounais ne soit pas son adjoint. Avec un Camerounais comme adjoint, je pense qu’il va souvent se ressaisir. Je suis déçu que le staff de l’équipe nationale ne soit constitué que de Blancs. Je n’ai rien contre les Blancs. J’ai d’ailleurs joué contre Paul Le Guen en France et quand j’ai appris qu’il venait entraîner les Lions, j’ai été content, car, je savais qu’il allait apporter une discipline de fer. Mais je sens que ce n’est plus ça, on dirait qu’il est entré dans le système. C’est troublant et ça dérange les Camerounais.
Faites-vous partie de cette équipe ?
Je ne fais pas partie de cette équipe. Certains de vos confrères le disent souvent parce qu’on leur a donné 10. 000 Fcfa, mais c’est faux, je ne fais pas partie de cette équipe. Je n’ai aucun poste au sein de cette équipe. Quand le ministre me demande d’être avec lui, je le fais ; quand il me demande de prendre la parole pour donner un conseil aux joueurs, je le fais.
Pourquoi n’en faites-vous pas partie ?
Ce n’est pas à moi de vous le dire. Mais je suis surpris de lire que si je ne suis pas à l’équipe nationale, c’est parce que c’est un certain joueur de cette équipe qui m’en empêche. C’est normal que certains ne veuillent pas me sentir au sein de cette équipe, car, je serai forcément un trouble-fête pour nombreux d’entre eux. Je pourrai, par exemple, leur empêcher de faire venir des femmes dans les hôtels où ils vivent pendant la compétition. Je pense que c’est de mon droit : je suis un ancien Lion, je suis ambassadeur itinérant de la présidence de la République. J’ai le droit de regard dans cette équipe. S’il y en a qui ne sont pas contents, c’est leur affaire. Le peuple a besoin de résultats.
Nous jouons contre l’Egypte aujourd’hui, qu’est-ce qu’il peut falloir pour venir à bout de ce bourreau ?
Nous connaissons cette équipe ; ce n’est pas qu’elle nous menace. Je pense que c’est nous même qui leur donnons souvent le bâton pour être bastonné. Nous savons comment joue l’Egypte. Et si nous jouons comme il faut, je pense que nous pouvons gagner ce match. Il faut vraiment que les Lions occupent leur milieu de terrain. C’est de là que partent toutes leurs actions. Il faut aussi rester vigilant vis-à-vis de Mohamed Zidan, leur attaquant virevoltant, qui nous a souvent posé des problèmes. Si tout cela est mis en place, nous avons toutes nos chances.
Avec quelle défense faut-il rencontrer l’Egypte d’après vous ?
Je ne suis pas l’entraîneur, les entraîneurs ont tous les joueurs sur place en Angola, et c’est à eux de choisir la meilleure défense. Je voudrais aussi dire que, tout le temps, certains accusent la défense, alors que la première défense d’une équipe c’est son attaque. Si nous défendons bien et que tous les trois compartiments, à savoir l’attaque, le milieu et la défense fonctionnent bien, nous avons toutes les chances de gagner ce match.