Roger Milla revient pour l’AFP sur ses souvenirs de Coupe du monde, avec notamment la danse et les buts qui l’ont rendu célèbre lors du Mondial-1990, et égratigne au passage le sélectionneur actuel du Cameroun, le Français Paul Le Guen, et son capitaine Samuel Eto’o.
Comment vous est venue l’idée de célébrer vos buts par une danse, qu’on décrit souvent comme une makossa?
Ce n’est pas une makossa, c’est la Milla-danse! C’est un mélange de plusieurs danses camerounaises, pas seulement de la makossa. Je l’ai fait spontanément, ce n’était pas du tout préparé. Depuis, les célébrations n’ont rien à voir. On fait des sauts, on imite des machines, mais c’est calculé, préparé. Et ce ne sont plus des danses.
Que vous reste-t-il des Coupes du monde 1990 et 1994?
Pour 1990, il reste de la joie, parce qu’on a fait ce qu’il fallait faire. Mais aussi de la tristesse parce qu’un seul individu, l’arbitre, nous a fessés (en quart de finale contre l’Angleterre, défaite 3-2 a.p. avec notamment deux penalties, ndlr). Avec le groupe de l’époque, on se revoit de temps en temps. Nous nous sommes revus dimanche dernier pour le cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun. 1994, c’est un échec parce qu’au niveau organisationnel, c’était un désastre. On est partis là-bas en rangs dispersés. Mon but contre la Russie a soulagé un peu le peuple camerounais.
Comment voyez-vous le Cameroun au Mondial-2010?
Je ne suis pas intéressé… Je n’étais pas d’accord avec la liste des 30 de Paul Le Guen. Les gens sont amers, ils ne sont pas sûrs de Le Guen. La CAN-2010 en Angola a été une grosse déception (élimination en quart de finale, ndlr). Samuel Eto’o? Pour l’instant, il a apporté beaucoup à Barcelone et à l’Inter Milan, mais jamais rien à l’équipe du Cameroun. Il n’a pas encore répondu aux attentes. C’est aussi une question de discipline: il a un peu malmené les autres joueurs, on n’avait jamais vu ça en équipe nationale! Le Cameroun attend qu’il réagisse.