Quelle sera l’issue de la rencontre qui opposera cet après midi les lions indomptables du Cameroun à la modeste formation de l’île Maurice ? Telle est la question qui turlupine les habitants de Port Louis. Si les plus optimistes croient à une possible victoire des locaux sur les visiteurs, la majorité des mauriciens sont d’avis qu’il faudra opérer un miracle pour venir à bout des hommes de Otto Pfister.
Port Louis, Dimanche 8 juin 2008 à 7H00 du matin. Le silence est d’or dans le quartier général des lions situé à une heure de voiture du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport. Seuls les chants d’oiseaux se font entendre sous les nombreux cocotiers qui arborent les alentours du luxueux Sofitel Impérial. Sur le coté Sud de l’hôtel, la beauté de la plage rivalise avec celle des hôtesses préparant dans une ambiance ludique le petit déjeuner au rez de chaussé. Combinée à l’espace vert, l’odeur du café et des croissants chauds qui s’échappent de la cuisine offrent une atmosphère paradisiaque loin des paris audacieux de nombreux fans mauriciens qui rêvent d’en découdre avec l’équipe nationale du Cameroun dans l’après-midi. Arrivés Vendredi dans la soirée, Rigobert Song et ses coéquipiers ont eu le temps de se remettre de la folle semaine « Yaoundéenne » émaillée par l’incident du Hilton (altercation entre Eto’o fils et Boney Philippe ndlr).
Moudin, un des maîtres d’hôtel, ne veut pas se faire de fausses illusions. « Les lions vont gagner cette après midi » nous laisse entendre cet homme d’une quarantaine d’années aux origines indiennes avant de renchérir : « les camerounais sont costauds et jouent le haut niveaux dans les championnats Européens ». Un avis que ne partage pas Pierre, employé dans une société de transformation de la canne à sucre que nous avons rencontré dans un bus de la compagnie de transport Perle du Sud. « Le Cameroun est favoris mais nous n’allons pas nous laisser faire à domicile … on va soutenir notre équipe jusqu’à la fin» lance t-il fièrement.
Jusqu’au coup de sifflet final …
Les 1,3 millions d’habitants qui peuplent cette île située dans l’océan Indien resteront comme un seul homme derrière leur équipe fanion. Le match nul (1-1) obtenu contre la Tanzanie lors du premier match des éliminatoires couplées CAN/Coupe du monde 2010 n’étant surtout pas un facteur de découragement pour les mauriciens dont le cœur ne bat que pour le football.
Mieux, une victoire miraculeuse contre le vice champion d’Afrique viendrait inaugurer de la plus belle manière la saison de coupe de la canne à sucre qui démarre la semaine prochaine. En effet, pendant tout le mois de Juin, l’île vibre au rythme des machettes et autres tronçonneuses qui s’acharnent sur d’immenses plantations de canne à sucre, deuxième source de revenue après le tourisme. Une défaite des locaux ne viendra pas écorcher l’hospitalité légendaire de ce peuple aux origines multiples qui, grâce à sa mixité ethnique lui confère une identité culturelle unique. Seule la pluie pourra gâcher la fête en s’invitant pendant le match prévu pour débuter à partir de 15H00, heure locale. À 12H00 précise, une conférence de presse sera donnée sous le regard des trois mamelles (un massif atypique à l’ouest de l’île Maurice dont les trois sommets avoisinent les 600 m ndlr) qui offrent une vue panoramique dans toute sa splendeur.
Stephen Sunou à Port Louis (Île Maurice)