Au pied de l’ascenseur du Praa Morena, quelques journalistes camerounais, des proches et des admirateurs des joueurs de la sélection nationale de football font le pied de grue. Ils sont là, soit pour demander des gadgets, notamment des maillots et autres accessoires d’équipements sportifs, soit pour réaliser des interviews. Sur ce dernier aspect, il faut avoir de la veine pour que l’un d’eux accepte de délier sa langue. Certes, Aurélien Chedjou, Enoh Eyong Tarkang ou encore Henri Bedimo Nsame se prêtent au jeu. Idem pour Yves Colleu, l’entraîneur national adjoint des Lions indomptables, qui indiquera d’ailleurs leur déception et leur tristesse, parce que le fait de bien jouer n’aura pas suffi à ses poulains pour s’imposer devant les Pharaons d’Egypte.
Or, certains de ceux-ci, à l’instar de Paul Alo’o Efoulou décline tout simplement l’invitation.
En ce milieu de matinée du mardi 26 janvier 2010, il n’y a pas que la presse sportive camerounaise, qui sollicite des entretiens avec les poulains de Paul Le Guen, le sélectionneur national. On retrouve également les envoyés spéciaux d’Eurosport et du quotidien sportif l’Equipe. Le premier groupe a d’ailleurs installé son arsenal à la terrasse de cet hôtel situé au cœur de Benguela. Idrissou Mohamadou ou encore Landry Nguemo répondent à leurs questions. Puis, la séance est interrompue parce qu’il est l’heure du déjeuner. C’est à ce moment qu’il y a plus de monde autour de l’ascenseur, il faut surtout être vu par le joueur sollicité afin d’avoir un échange avec lui. C’est le passage obligatoire de tous avant de prendre la direction du restaurant.
Paul Le Guen
A la terrasse, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Iya Mohammed est en conversation avec le Secrétaire général de cette association sportive, Sidiki Tombi à Roko, ainsi que quelques membres de celle-ci. Elle sera interrompue avec l’arrivée de Théophile Ndong Edda, l’envoyé spécial d’Africa N°1 à la 27ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (Can), qui réalisera une interview bilan avec lui. Les deux vont d’ailleurs s’éloigner pendant un moment. En revenant s’asseoir, Iya Mohammed lâchera : «C’est dur !». Il faisait certainement allusion à la rencontre de la veille, le lundi 25 janvier. Celle-ci doit lui être restée en travers de la gorge. Comme à celle de beaucoup d’autres.
D’autant plus que les Lions indomptables n’ont pas su concrétiser la domination face à l’Egypte (1-3) et quittent la compétition à l’étape des quarts de finale. Quelques minutes plus tard, il se pliera au même exercice avec Madeleine Soppi Kotto, le chef de service des Sports et Loisirs du poste national de la Cameroon radio television (Crtv). Dans le couloir qui mène à l’ascenseur, le technicien français Paul Le Guen, tient dans ses mains, un ordinateur portable. Il adresse d’ailleurs un salut poli aux personnes rencontrées. Après un tour dans la chambre, il prendra également place à la terrasse et discutera avec certains journalistes de l’Equipe et d’Eurosport. Il sera rejoint par certains membres du staff technicien, notamment Yves Colleu. C’est ici que certains admirateurs viendront le trouver pour quelques photos. Il ne se fera d’ailleurs pas prier, avec le sourire avec en plus.
Assis dans l’un des fauteuils douillets du Praa Morena, Linus Pascal Fouda, le Team Press Officer profite du wifi pour ouvrir sa boite électronique. Enoh Eyong Tarkang vient d’ailleurs le retrouver en indiquant qu’il doit d’abord rentrer à Yaoundé retrouver sa maman afin de regagner la Hollande. Il en profite pour revenir sur cette élimination précoce. «Tu as fait un ton match. C’est un sport collectif, donc, quand on gagne, on le fait tous. Et c’est pareil pour la défaite. Il faut savoir que ce sont les situations de ce genre, qui te rendront forts», tente de le remonter Linus Pascal Fouda. Devant lui passe Idrissou Mohamadou, ainsi qu’Henri Bedimo Nsame. Tandis que d’autres membres du staff technique vont chercher les chariots appropriés pour faire descendre les valises, car il est question que toute la délégation camerounaise qui y séjourne quitte l’hôtel dans la journée. «Une fois qu’on est éliminé, on sort automatiquement du système de la Confédération africaine de football (Caf). Si on continue à rester là, on devra payer», explique le Team Press Officer.
Fifa
Si selon le règlement de la Fifa les joueurs ont 48h pour rejoindre leurs clubs après la compétition, les responsables de ceux-ci ne l’entendent pas de cette oreille. C’est ainsi que Samuel Eto’o Fils a été parmi les premières personnes à quitter l’hôtel. Selon Linus Pascal Fouda, José Mourinho a d’ailleurs demandé que le capitaine des Lions indomptables assiste à la séance d’entraînement de l’Inter de Milan, hier après-midi. Ce qui n’a vraisemblablement pas été possible. A coté, du «Pichichi», il y avait également Idriss Carlos Kameni, Rigobert Song Bahanag, Gérémi Sorel Njitap Fotso et Achille Webo. Même s’il a pris la direction de Yaoundé, Enoh Eyong Tarkang a reçu le sms de son club, lui demandant de rentrer le plus rapidement possible à Amsterdam. Il en est probablement de même pour ses autres coéquipiers qui ont pris place à bord du vol spécial, qui a quitté Benguela dans la nuit pour la capitale camerounaise.
On y retrouvait notamment Somen à Tchoyi, Aurélien Chedjou, Stéphane Bikey Amougou, Georges Constant Mandjeck, Stéphane Mbia, Nicolas Nkoulou, Idrissou Mohamadou, Landry Nguemo, Jean II Makoun, Henri Bedimo Nsame, Alexandre Song et Gilles Augustin Binya. Sans oublier le staff technique et médical au premier rang duquel Paul Le Guen et ses deux adjoints Yves Colleu et Thomas Nkono.
Bien avant que le groupe ne se disperse, le ministre des Sports et de l’Education physique leur a rendu visite, peu avant 9h. Au cours de cet échange, Michel Zoah a rassuré Paul Le Guen sur le soutien du gouvernement. Il lui a notamment demandé de continuer dans cette lancée. Tout en lui donnant comme conseil de prendre le temps d’écouter et de discuter avec ses interlocuteurs. Michel Zoah a également demandé aux adjoints de Paul Le Guen de l’aider davantage. Surtout que la coupe du monde en juin prochain en Afrique du Sud pointe à l’horizon et il y sera question de faire mieux qu’en 1990.
Priscille G. Moadougou, à Benguela