À quelques heures du match de quart de finale entre l’Égypte et le Cameroun, les journalistes Camerounais présents en Angola pour la couverture de cette 27eme édition de la coupe d’Afrique des nations analysent sans complaisance les performances des Lions indomptables lors des trois derniers matches avant de plancher sur le match de demain contre le champion d’Afrique en titre l’Égypte.
Honoré Foimoukom : journaliste au quotidien privé Le Messager
«Il faut être réaliste, il faut pouvoir reconnaitre que sur le papier l’Égypte part favoris simplement parce que pendant cette compétition, l’Égypte a fait un carton plein au premier tour neuf points sur neuf possible, alors que le Cameroun a été poussif durant toutes les trois rencontres de ce premier tour , le Cameroun s’est en sorti avec quatre points et n’a eu la qualification qu’à l’issu de ce classement à trois. Sur le papier l’Égypte est favorite, mais maintenant il faut se dire qu’un match couperet comme celui-là ne se joue pas seulement sur les qualités techniques et individuelles des uns et des autres, mais aussi sur le plan psychologique, sur le mental, je pense que sur ce plan-là les Camerounais ont toujours démontré qu’ils ont un moral très fort, qu’ils ont un mental d’acier, je crois que l’équipe qui tirera son épingle du jeu sera celle qui sera la plus combative, la plus déterminée, celle qui aura démontré tout au long du match qu’elle a la capacité de résister. Tout en reconnaissance que le dernier mot revient à l’entraineur, nous pouvons quand même dire que l’Égypte étant un gros morceau, nous pensons qu’il faut tamiser, l’équipe que nous avons vu contre la Tunisie devait être remaniée, réintégrer quelques anciens qui ont été mis à la touche contre la Tunisie, je pense à Geremi Njitap et Rigobert Song Bahanag, pour moi ce sont de très bons éléments pour ce match, ils ont récupéré parce qu’il faut se dire qu’ils ne peuvent plus aller très vite comme il y a quelques années, ils ont récupéré contre la Tunisie, en les ramenant ils vont faire parler leur expérience parce qu’ils connaissent la haute compétition. Il faut un savant dosage, mais il faut donner plus de places aux anciens, aux expérimentés qui peuvent tenir tête aux Égyptiens.»
Sandeau Nlomtiti : journaliste à la Gazette Olympique
«Le match contre l’Égypte sera la rencontre de tous les défis. D’abord du côté des Lions qui doivent prouver qu’ils restent la meilleure équipe africaine du moins sur le papier. Malgré leur jeu très laborieux, les Camerounais devront se réconcilier avec leur public. En trois sorties, ils ont pris cinq buts et en ont marqué autant. Il faut donc montrer au public que cette équipe est un tout qui ne dépend pas que de la forme de Samuel Eto’o Fils et de Alexandre Dimitri Song. De leur côté, les Pharaons ont marqué sept buts pour un seul encaissé, trois victoires sur trois.
Beaucoup voyaient les Camerounais adversaires des Aigles du Nigeria en ¼ de finales. Il est évident que les Camerounais pouvaient facilement perdre du fait qu’ils allaient dormir sur leurs lauriers en se disant que c’est un adversaire facile. Face au défi qui les interpelle, il est certain qu’ils vont donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est ce défi qui laisse croire qu’avec les joueurs en place, bien qu’il y’ait un piètre gardien à la dimension de Kameni et des attaquants qu’on peut trouver dans toutes les écoles primaires de Yaoundé (Achille Webo et Somen à Tchoyi), s’ils sont bien utilisés et bénéficiant des erreurs des autres, ils feront un très bon résultat.
Il faut reconnaître qu’avec l’entraîneur des Lions tout est possible en mal. Contre la Tunisie, il a procédé à un classement digne du vaudou. Comment expliquer que les jeunes joueurs à qui il a fait croire pendant six mois qu’ils étaient moins performants que les « vieux » soient subitement jetés dans la fosse aux « Aigles » ? Toutes les erreurs lui sont imputables. Il est difficile d’attendre quelque chose de bon de Paul Le Guen. Car lorsqu’un entraîneur ne parvient pas à choisir des joueurs de bonne facture, alors qu’ils existent, lorsqu’il ne peut pas affirmer son autorité, cela s’appelle la navigation à vue.»
Eric Christian Kouam : journaliste à Radio Tiemeni Siantou
«Ce sera un match très difficile parce qu’au vu des réactions des uns et des autres on constate que l’Égypte fait peur aux Lions indomptables, tout le monde attendait le Nigeria, mais c’est l’Égypte qui va se présenter, je crois que pour gagner ce match les joueurs doivent faire preuve de solidarité, de courage comme lors des trois derniers matches lorsqu’ils étaient menés. Dans ce genre de match parlant du classement je pense qu’il faut faire confiance aux anciens, parce que selon moi ils ont l’expérience de ce genre de match, Geremi, Rigobert Song doivent reprendre leur place et mettre leur expérience au service de cette équipe, il faut une fois de plus faire confiance à Achille Emana et aligner Eto’o à son véritable poste, et mettre la pression sur le portier Camerounais Idriss Carlos Kameni qui joue sans pression, il faut lui mettre la pression en titularisant un autre gardien pourquoi pas, pour moi Aurélien Chedjou bien que n’étant pas latéral gauche, je crois qu’il peut faire l’affaire à ce poste au moins le temps de cette compétition parce que ce côté inquiète dangereusement.»
Priscille Ghislaine Moadougou : journaliste au quotidien privé Mutations
«Je crois que le match sera très difficile pour nous parce que depuis le début de la compétition nous n’avons pas encore présenté une équipe qui puisse rassurer les camerounais. Chaque fois l’entraineur procède à des changements profonds et structurels de son équipe il y a peut être quelques joueurs qui sont toujours là, Kameni, Eto’o et Alexandre Song mais pour le reste il change. A ce niveau-là on a comme impression que le coach du Cameroun tâtonne un peu, mais en face il y a une équipe qui est rompue à la tâche qui joue ensemble depuis un moment c’est une équipe qui a encore prouvé de quoi elle était capable lors du premier tour. Ça veut dire que ce sera une rencontre très difficile, mais comme on le dit souvent impossible n’est pas Camerounais, il faut que le coach revienne sur l’équipe qui a été conquérante, parce qu’on a vraiment besoin des conquérants, ce ne sera pas un match pour jeune, on aura besoin de beaucoup de personnes expérimentées sur le terrain pour pouvoir dominer cette équipe qui nous a gagné en 2008 aussi bien en match de poule qu’en finale, et comme dit l’adage, jamais deux sans trois, il faut faire attention sinon la balance penchera du côté de l’Égypte.»
Ufei Nseke : journaliste à la CRTV
(Photo logo)
«Quand on regarde les statistiques des matches entre l’Égypte et le Cameroun, on voit clairement que les Pharaons d’Égypte ont le plus grand nombre de victoires, mais comme on dit, les matches se suivent, mais ne se ressemble pas. Je suis très confiante pour le match de demain parce que lorsqu’on voit comment nos joueurs ont réagit lors des trois derniers matches, cela nous rassure, puisqu’ils sont confiants et savent ce qu’ils ont à faire. C’était un bon risque d’aligner les jeunes lors du dernier parce que tôt ou tard les anciens vont céder leurs places à la jeune génération parce qu’à un moment donné eux aussi ils ont pris le pouvoir dans cette équipe. Je crois même d’ailleurs qu’il fallait le faire un peu plus tôt pour qu’ils acquièrent l’expérience auprès des anciens pour que le passage de témoins soit moins douloureux, car ces anciens qui ont roulé leur bosse. Mais pour match de demain, je pense qu’il faut continuer à croire aux jeunes qui ont joué contre la Tunisie parce qu’ils ont bien joué.»
Faustin Njikam : journaliste à Tribune d’Afrique
«Le match sera très difficile à mon avis et la rencontre sera très ouverte parce qu’il sera question de marquer des buts pour avancer dans la compétition. Vous savez que le Cameroun a une revanche à prendre sur l’Égypte parce que depuis 1986, cette équipe d’Égypte a toujours posé des problèmes aux indomptables. Lundi après-midi il sera question de briser le signe indien, pour le faire, il faut beaucoup de foi, beaucoup de concentration à l’équipe Camerounaise qui a quelques soucis au niveau de sa ligne défensive, et de son entre jeu. Lors du dernier match, le coach a du opérer quelques réajustements, mais on a compris que jusque-là il y a encore quelques défaillances, mais je pense que les joueurs ont eu 72 heures depuis le dernier match pour se signaler. Je croire qu’il faut continuer à croire aux jeunes qui ont joué contre la Tunisie, mais il faut changer à pas réglé, on ne peut pas venir à la compétition comme celle-ci essayer une équipe, on vient avec une équipe qui est stable. Je suis d’accord qu’il y ait des changements, mais ça doit se faire à pas régler à pas réglé , parce que lorsque vous lancez dans la bataille des joueurs qui ne sont pas encore rompus à une telle compétition et qui font leur premiers pas en sélection par des matches difficiles c’est très difficile. En face nous avons une équipe très homogène et très compacte c’est pourquoi il faut non seulement une jeunesse audacieuse, mais aussi une vieille garde expérimentée pour pouvoir mettre fin aux ambitions de l’Égypte de remporter pour la 3eme fois consécutive le trophée de la Can.»
Propos recueillis par Guy Nsigué à Benguela (Angola)