Aucun dispositif sécuritaire n’avait été mis en place pour accueillir les Lions Indomptables à l’aéroport Léon Mba de Libreville. La situation était incontrôlable avec les nombreux supporters qui ont accouru pour les accueillir. La délégation a dû attendre plus de dux heures avant de sortir de l’aéroport.
Les forces de l’ordre Gabonaises préoccupées par la situation quelque peu tendue dans la ville de Libreville après la proclamation des résultas des élections présidentielles la veille, n’ont pas assuré la sécurité des Lions. Dans ce cafouillage, plusieurs joueurs ont perdu leurs effets personnels, notamment des montres, des survêtements. Pour sortir de l’aéroport, il a fallu la contribution de certains de nos compatriotes résidents à Libreville qui ont mis à contribution leurs muscles pour que Samuel Eto’o et ses camarades quittent l’aéroport. Il faut également signaler que le départ de Yaoundé a accusé deux heures de retard pour la simple raison que l’avion qui devait transporter la délégation Camerounaise a traîné à Garoua dans le nord du pays.
Après être sorti de l’aéroport Léon Mba, il fallait retrouver rapidement le stade Omnisports Président Omar Bongo de Libreville théâtre du match pour la traditionnelle séance de reconnaissance de l’aire de jeu du match imposée par la FIFA. Alors que les Lions sont sur le gazon entrain de s’échauffer sous la houlette de l’entraîneur principal Paul Le Guen, les compatriotes qui étaient déjà nombreux à l’aéroport vont remplir les gradins, et vont immédiatement commencer à chanter l’hymne national. Les joueurs qui étaient pourtant entrain de courir, vont spontanément s’arrêter jusqu’à ce que les supporters finissent de chanter l’hymne. Paul Le Guen et Yves Colleu ont été très surpris de cette communion entre les supporters et les joueurs à travers l’hymne national.
Les Gabonais ont utilisé toutes les méthodes pour déstabiliser l’équipe Camerounaise avant le match de ce samedi. Pour transporter la sélection Camerounaise, la fédération Gabonaise de football a mis à la disposition de la sélection Camerounaise un vieux coaster de 30 places de 25 ans d’âge. Joueurs et encadreurs n’ont d’ailleurs pas pu trouver tous une place dans ce bus. Le plus grave est que ceux qui ont de longues jambes n’ont pas pu s’asseoir. C’est le cas du portier Idriss Carlos Kameni qui a été obligé de rester debout dans le bus durant tout le séjour de l’équipe camerounaise à Libreville.
Les journalistes Camerounais venus couvrir ce match ont connu toutes les misères à Libreville. Alors que les joueurs et autres officiels ont obtenu le droit de sortir de l’aéroport, les journalistes ont été bloqués. Les responsables de la police voulaient s’assurer que les journalistes Camerounais venaient à Libreville uniquement pour le match et qu’ils n’allaient pas en profiter pour parler des élections présidentielles. Après plus de deux heures de séquestration, il a fallu que le ministère des sports et de la jeunesse du Gabon délivre un laisser passer pour justifier que les journalistes qui se sont au préalable accrédités pour ce match sont au Gabon uniquement pour le match. Il faut dire que les journalistes de la presse technologique ont été surpris d’apprendre que Internet a été coupé dans tout le pays toujours pour des raisons électorales. Les médias tel que Camfoot.com n’ont donc pas pu couvrir la rencontre telle que planifiée.
Le calvaire des journalistes ne s’est pas arrêté à l’aéroport. La fédération Gabonaise de football n’a mis à la disposition de la délégation Camerounaise que dix badges alors que vingt six journalistes Camerounais avaient été accrédités et avaient effectué le déplacement. Linus Pascal Fouda, le Team Presse des Lions indomptables en l’absence du responsable de la communication de la Fecafoot Junior Binyam s’est battu comme un beau diable pour obtenir dix badges supplémentaires. Ce n’est finalement qu’à dix minutes du coup d’envoi du match que ces dix autres badges ont été remis à la délégation.
Le bus des Lions est arrivé à l’aéroport hier sans Samuel Eto’o après le match. Et cette rumeur a alimenté la ville de Libreville et était au centre des discussions. C’est que le Pichichi serait allé rendre une brève visite au nouveau président fraîchement élu. Samuel a rejoint par après ses coéquipiers pour le retour à Yaoundé.
Si l’on était fixé sur le cas de Alexandre Song qui ne pouvait pas jouer parce que purgeant son dernier match de suspension, personne ne pouvait deviner que les trois joueurs que Paul Le Guen laisserait dans la tribune. Ce n’est que quand les joueurs se sont retrouvés sur l’aire de jeu que l’on a compris que Aurélien Chedjou Fongang, Gilles Augustin Binya et Albert Meyong Zé n’étaient pas sur la liste des dix huit joueurs retenus pour le match. Faute de place dans les gradins, c’est finalement dans la zone réservée à la presse que les trois joueurs et Alexandre Song ont regardé le match. Ils ont été rejoints par Pr Guillaume Atchou et Daniel Tecky de l’encadrement médical des Lions indomptables, ces deux derniers ont laissé leur place sur le banc de touche au Dr Guillardo et à Joël Le Hir.
Une partie de la tribune du stade Omnisports Président Omar Bongo Ondimba n’a pas été occupé par les spectateurs lors de ce derby. La partie du stade située en face de la tribune d’honneur et baptisée tribune Mounbamba Bernard n’a pas été occupée par les spectateurs parce qu’elle présente des dangers à certains endroits. La mission de la FIFA venue inspecter le stade a exigée que cette partie soit isolée. Cette situation a réduit la capacité du stade et seuls quatorze mille billets ont été imprimés pour ce match, une situation qui a pénalisé les milliers de supporters Camerounais de Libreville qui n’ont pas pu obtenir les billets d’entrée au stade.
Jean II Makoun a perdu son père vendredi aux environs de 6 heures et 30 minutes.La famille a donc décidé de ne pas l’en informer à cause de l’importance du match. Dans l’entourage des Lions, on a voulu jouer le jeu. Cependant, la cachoterie n’a pas duré bien longtemps puisque des amis souhaitant lui faire des condoléances ont attiré son attention. Le staff technique des Lions hésitait aussi à l’aligner après qu’il ait été mis au courant. Jean II a lui même tranché.
Les Lions indomptables du Cameroun sont partis de l’hôtel pour le stade avec les bagages en main. Il n’était plus question d’y retourner après le match crucial contre les panthères. Les fans ont pourtant accouru à leur hôtel situé au bord de la mer pour féliciter leur héros après la rencontre.
Rassemblées par Guy Nsigué à Libreville (Gabon)