Alexandre Song Billong n’a pas été aligné contre le Japon. Certains évoquent des problèmes d’ego et d’indiscipline caractérisés. D’autres prennent en compte les déclarations de l’entraîneur Paul Le Guen, qui juge le joueur trop juste et insuffisant après sa blessure en fin de saison. Une troisième opinion enfin, soutient mordicus qu’Alex Song a été rayé de la liste après une altercation avec Samuel Eto’o. L’opinion veut comprendre.
Durban, mercredi 16 juin 2010, au sujet de la non titularisation d’Alexandre Song, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoo), Iya Mohammed affirme que «c’est le problème de l’entraîneur et je n’interfère pas dans ce qu’il fait ni dans ses choix tactiques. Ce qui m’intéresse c’est que le résultat soit bon, même si ce sont des unijambistes qui sont alignés. Et c’est pourquoi je suis convaincu que M. Le Guen est conscient que nous ne sommes pas contents du résultat de lundi et je suis sûr et certain que pour samedi il y aura des réajustements tactiques nécessaires pour obtenir un bon résultat».
Pour le secrétaire général de la Fécafoot, «il n’y a pas de problème Alexandre Song au sein des Lions. Pour le match contre le Japon l’entraîneur a estimé que Alexandre Song n’était pas dans les bonnes dispositions physiques et psychologiques pour donner le meilleur de lui-même ». Quant à la prétendue bagarre, Tombi à Roko Sidiki a donné une réponse ambiguë: «Il n’y a jamais eu d’éclats de voix entre les deux. Il n’y a jamais eu de bagarre. C’est vrai que les Camerounais aiment bien quand il y a la pagaille. Je suis avec l’équipe depuis que je suis arrivé. Je n’ai pas entendu d’éclats de voix entre les deux. Maintenant, s’il y a les gens qui lisent les lettres dans les enveloppes, je ne suis pas très doué dans ce domaine. Il faut calmer le jeu. Les gens peuvent avoir leurs humeurs, on ne peut pas obliger certains à s’entendre. Peut être qu’il y a des petits problèmes entre les deux, mais ça ne se voit pas à vue d’œil», déclare le Sg de la Fécafoot.
Cette version coïncide avec celle de l’Agence France presse (Afp) qui cite dans ses colonnes le président de la Fécafoot : «Quels que soient les problèmes entre les joueurs, je ne pense pas qu’un seul ait envie de trahir le pays, de ne pas faire son boulot». Iya Mohammed a par ailleurs ajouté «qu’on n’a pas besoin d’être ami pour jouer au foot et on ne leur demande pas de partir ensemble en vacances. Mais en supposant que des clans existent réellement, l’équipe est au-dessus des problèmes personnels».
Si les critères sportifs peuvent suffire à expliquer sa non titularisation, force est de constater que d’autres éléments, notamment l’état d’esprit condamnable du joueur n’auront pas plaidé pour lui. L’on se souvient qu’en mars dernier, face à l’Italie à Monaco, il avait ouvertement montré son mécontentement de la non convocation de son oncle Rigobert Song. Alors qu’il devait initialement jouer avec son habituel dossard, le N°6, il avait exigé le N°4, celui de son oncle, non sans avoir balancé un cinglant «donnez moi ce numéro 4, même comme on ne veut plus nous (mis pour Rigobert) voir dans cette équipe». De plus, ses rapports avec plusieurs joueurs de la sélection nationale seraient plutôt tendus et son attitude sur et en dehors du terrain serait loin d’être irréprochable. Comme lorsqu’il demande à un de ses coéquipiers, plus ancien que lui en sélection nationale, de se lever de «sa» place dans le bus.
Au moins les spécialistes du football s’accordent sur une chose: Alexandre Song Billong reste une pièce maîtresse du dispositif des Lions indomptables. Pour preuve, son absence face au Japon, le 14 juin, au Free State stadium de Bloemfontein, a laissé un grand vide dans l’entrejeu camerounais. Vide que n’auront pas réussi à combler Joël Matip, Jean II Makoun et un étonnamment fébrile Enoh Eyong Tarkang. Les autorités camerounaises présentes à Durban ont tenu une séance de travail avec l’encadrement technique. Selon certaines sources proches de l’équipe, le joueur au centre de toutes les polémiques pourrait débuter le match, samedi, contre le Danemark, à Pretoria.
Jean Robert Frédéric Fouda, envoyé spécial à Durban