À l’occasion de Coupe du Monde de la FIFA, on ne compte plus les stars présentes en Afrique du Sud. Néanmoins, il y a très peu de stars comme Samuel Eto’o. Alors que de grands joueurs comme Lionel Messi, Kaka ou Wayne Rooney assument avec leurs coéquipiers la responsabilité de mener leur pays vers la victoire, le numéro neuf camerounais est non seulement le buteur attitré des Lions indomptables, mais aussi leur capitaine et le relais de Paul Le Guen sur le terrain. C’est à lui de motiver et de guider le groupe sur la route du succès.
Cette situation n’est un secret pour personne. Dès sa nomination à la tête de la sélection en juin 2009, Le Guen a confié les commandes du groupe à l’attaquant de l’Inter Milan sans la moindre hésitation. Cette décision a directement porté ses fruits puisque le Cameroun s’est qualifié pour le sixième tournoi mondial de son histoire.
À quelques heures de l’entrée en lice de son équipe, Le Guen ne cache pas qu’il espère voir un grand Eto’o en Afrique du Sud. Il a de bonnes raisons d’y croire. En effet, le joueur sort d’une nouvelle saison faste, au cours de laquelle il a contribué à la conquête d’un triplé historique pour l’Inter Milan (Scudetto, Coupe d’Italie et Ligue des champions).
« Lorsque je lui ai confié ces responsabilités, je voulais donner un signal fort au groupe. Aujourd’hui, Samuel Eto’o est un joueur emblématique, le plus important de notre sélection », déclare Le Guen à FIFA.com. C’est un grand champion et il en a conscience. De plus, il défend les couleurs de son pays avec fierté et il possède un bon esprit d’équipe. Il n’y a qu’à voir ce qu’il fait à l’Inter. »
Le joueur semble avoir bien compris quelle était sa mission. À la veille du coup d’envoi face au Japon, il se dit prêt à assumer toutes ces responsabilités. « Pour moi, être capitaine, cela signifie être le patron. Mais on n’a pas nécessairement besoin d’un brassard pour ça. J’essaie toujours d’être une espèce de représentant de l’entraîneur sur le terrain », explique Eto’o, qui retourne les compliments à son sélectionneur. « Il (Le Guen) a apporté beaucoup de tranquillité au groupe. Tout le mérite des progrès effectués par notre équipe lui revient. »
Séparation des pouvoirs
Bien qu’il porte les espoirs de toute une nation sur ses épaules, le meilleur buteur de son équipe dans les qualifications (9 buts) ne se sent pas sous pression. En joueur d’expérience, Eto’o assure que le Cameroun peut aller loin si les autres cadres de l’équipe répondent également présents.
« C’est vrai que j’ai inscrit beaucoup de buts, mais sans mes coéquipiers, je n’aurais pas pu le faire. Je ne peux pas prendre le ballon et tout faire tout seul. J’ai besoin qu’on me l’apporte. Mais je sais que je peux compter sur tout le monde », affirme le joueur. « Nous avons de bons joueurs, comme Choupo Moting, un jeune bourré de talent. Et d’autres plus expérimentés, comme Pierre Webo, Achille Emana, Mohamadou Idrissou ou encore Vincent (Aboubakar), que j’aime beaucoup. »
De la même manière, Le Guen a déjà averti le reste de l’effectif de cette séparation des pouvoirs et il sait qu’il peut compter sur ses joueurs pour soulager Eto’o d’une pression insoutenable. « C’est évidemment un joueur important, mais nous avons d’autres cordes à notre arc et j’ai l’intime conviction que nous sommes capables de montrer quelque chose pendant cette compétition. Nous allons prouver que nous ne dépendons pas uniquement de lui. »
Grands espoirs
Les débuts de Le Guen à la tête de la sélection camerounaise ont été couronnés de succès, avec un bon parcours en phase qualificative. Toutefois, une élimination précoce en Coupe d’Afrique des Nations et deux défaites en matches amicaux face au Portugal et à la Serbie ont quelque peu semé le doute quant au potentiel de cette équipe. Mais il en faut plus pour ébranler la confiance du sélectionneur.
« D’abord, il faut souligner que nous avons joué toutes ces rencontres à l’extérieur. Nous avons aussi décroché un nul contre l’Italie. Je ne pense pas que l’on puisse condamner tout le travail accompli sur l’autel de ces matches amicaux, car la victoire n’était pas toujours notre seule priorité. Par exemple, Eto’o n’a joué que 20 minutes face au Portugal, mais peu importe. Ce que je voulais, c’était une bonne préparation. Et c’est ce que nous avons eu », précise Le Guen.
Par ailleurs, les joueurs et la délégation bénéficient d’un soutien populaire sans faille depuis leur arrivée en Afrique du Sud. Le Français espère pouvoir leur rendre la pareille. « Le pays attend beaucoup de l’équipe. Il y a un lien très fort entre le public et la sélection. Ils espèrent tous une victoire ; ils en rêvent. Rien que pour ça, nous devons avoir l’ambition d’aller loin », ajoute-t-il.
À l’instar de son entraîneur, le Meilleur joueur africain de 2003, 2004 et 2005 espère pouvoir réaliser le rêve de millions de Camerounais sur le terrain et montrer que les Lions indomptables peuvent encore surprendre. « J’espère que nous serons à la hauteur de leurs attentes et que nous irons le plus loin possible, plus loin qu’en 2002. Je suis impatient de commencer le tournoi et de vivre de nouveaux moments inoubliables », conclut Samuel Eto’o.