« Ce que je sais de plus sur la morale et les obligations de l’homme, c’est au football (et aux footballeurs) que je le dois ». Cette citation du célèbre écrivain français Albert Camus devrait peut être figurer sur le maillot des joueurs de football, ou être affichée dans les vestiaires afin de leur rappeler l’image qu’ils sont censés véhiculer.
Au regard de ce qui s’est passé vendredi dernier, certains sont loin de le savoir. En effet, s’il est vrai que Samuel Eto’o est sans conteste un joueur exceptionnel et le modèle de milliers de jeunes Africains qui s’identifient à lui, alors danger. On connaissait l’habileté du footballeur de la tête devant le but adverse. On le sait désormais également prompt à placer des coups de tête lors des conférences de presse. Aussi, nous devrions bientôt assister à une recrudescence de coup de tête de jeunes dans les rues et même sur les terrains. Un remake du « coup de boule » à la Zidane. Eto’o en nous gratifiant de ce spectacle n’ignorait sans doute pas que ce geste du meneur de jeu français lors de la finale de la coupe du monde 2006 était devenu le tube de l’été. Un refrain vendu à des millions d’exemplaires. Et dire que nous pensions que les joueurs de la trempe de « Papa Eto’o » étaient devenus plus que de simples footballeurs, des modèles. Mais soit, passons. Les mauvaises langues diront que son « New-Bell natal » l’a rattrapé, si toutefois il s’en était un jour séparé. Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier son geste, qui aura sans nul doute des répercutions. Pourtant, le coach Otto Pfister a lui-même admis au micro de Radio France internationale qu’il n’a noté aucune violence physique ou morale du coté des journalistes au moment où s’est produit cet évènement. La presse espagnole a repris l’information, Marca qualifiant le geste d’Eto’o « à la Zidane», en référence au coup de boule donné par le Français à Marco Materazzi en finale du Mondial 2006. L’image d’Eto’o déjà vacillante cette fin de saison s’est écornée en Catalogne.
Le coach à la PJ
Du coach parlons-en. Spécificité camerounaise, ce n’est pas tous les jours qu’un technicien doit répondre à une convocation en pleine préparation des éliminatoires de la Coupe du Monde. Une fois de plus les Lions ont donné de la voix contre selon eux «une manœuvre de déstabilisation du staff technique», qui intervient au moment où ils ont le plus besoin de concentration. Si Fernand Taniche, un Camerounais qui affirme avoir négocié le recrutement de l’Allemand par le Cameroun et réclame de ce fait ses commissions voulait faire parler de lui c’est réussi. Même si la teneur de l’audition de M. Pfister n’a pas été révélée, l’on sait néanmoins qu’en mars dernier, une sommation par voie d’huissier de M. Taniche lui a été servie, réclamant 20% des 102 millions FCFA qu’il aurait empochés lors de la signature de son contrat avec le Cameroun, en octobre 2007. En réponse à ces allégations le ministre des Sports et de l’Education physique, Augustin Edjoa, avait alors affirmé qu’«aucun intermédiaire n’a influencé le choix définitif qui s’est porté sur M. Pfister». Or, Fernand Taniche affirme sur tous les toits avoir été l’homme qui a permis le recrutement de l’entraîneur-sélectionneur. Affaire à suivre.
A part ça ? Les Lions nous ont livré un match moyen face au modeste Cap-Vert. Pas de quoi figurer dans les annales, mais l’essentiel, c’est-à-dire les trois points de la victoire ont été assurés.