Le président de la fédération Camerounaise de football revient sur le match perdu contre le Japon, il parle de l’ambiance dans le groupe, les choix de Paul Le Guen, et surtout ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Alexandre Song.
Quel est votre état d’esprit après la défaite ?
Je ne suis pas satisfait du résultat et je pense que nous avons pris les Japonais de haut et cela nous a été préjudiciable. Nous avons sans doute sous-estimé leurs capacités en début de match et vous avez vu qu’en secondé période nous nous sommes réveillés mais il était déjà trop tard. Il faut dire aussi que nous avons manqué de chance car eux comme nous avons eu deux occasions, à la différence qu’il en concrétisé une alors que nous avons touché du bois sur un tir de Mbia où leur gardien était totalement battu. Maintenant nous devons nous remettre de tout cela et essayer de recoller les morceaux.
Avez-vous l’impression que le mal est profond ?
(Un peu gêné) Je ne pense pas. Vous savez, en football tout va très vite. Autant une petite défaite peut tout gâcher, autant une victoire peut vous permettre de recoller les morceaux très rapidement. Cela dit, je pense, sur ce que j’ai pu voir, que le groupe est resté soudé et que quelques réglages devraient être apportés samedi par rapport au match du Japon. Et je pense qu’une victoire face au Danemark permettrait d’arranger beaucoup de choses.
Les critiques sur les choix tactiques du sélectionneur, celles qui viennent du pays notamment, font très mal et on a comme l’impression que votre leitmotiv c’est de protéger avant tout les joueurs et le staff…
C’est mon devoir de protéger tout ce monde, même si moi aussi j’ai des avis personnels sur la question. Je suis tout de même l’artisan de la venue de Paul Le Guen et je me dois de le protéger du mieux que je peux. Mais comme je vous l’ai dit tout à l’heure, mes compatriotes sont très versatiles et une victoire peut tout changer. Comme tout passionné de football, les Camerounais ont tendance à être un peu excessifs et il faut savoir gérer tout cela. Ce n’est pas la première fois que nous sommes dos au mur et nous avons très souvent su nous en sortir. Et j’espère que les joueurs eux-mêmes vont se prendre en main pour essayer de nous sortir de là.
On sait que le gouvernement camerounais a investi d’importants moyens financiers dans cette campagne. Avez-vous reçu une quelconque pression des instances politiques du pays après cette défaite ?
Non, pas du tout. En tout cas, en ce qui me concerne, personne ne m’a contacté. Même si j’imagine qu’au pays tout le monde est abattu, y compris les autorités politiques auxquelles vous faites allusion. Tous sont avant tout supporters et je sais que personne n’est content du résultat et surtout de la manière dont les Lions ont joué lundi. Mais ce n’est pas le moment de tout remettre en cause et notre mécontentement au terme du premier match doit laisser place à des pensées positives dans l’optique du match de samedi face au Danemark.
Vous êtes un amateur de football, vous connaissez le football. Est-ce que ça vous plaît de voir des gens comme Alexandre Song rester sur le banc sur un match aussi important au bénéfice de jeunes qui découvrent la haute compétition ?
(Très gêné) Écoutez, ça c’est le problème de l’entraîneur et je n’interfère pas dans ce qu’il fait ni dans ses choix tactiques. Moi ce qui m’intéresse c’est que le résultat soit bon, même si ce sont des unijambistes qui sont alignés. Et c’est pourquoi je suis convaincu que M. Le Guen est conscient que nous ne sommes pas contents du résultat de lundi et je suis sûr et certain que pour samedi il y aura des réajustements tactiques nécessaires pour obtenir un bon résultat.
Vous qui êtes au quotidien avec l’équipe, avez-vous l’impression que la défaite face au Japon a été évacuée et que tout le monde est désormais concentré sur le match face au Danemark ?
Honnêtement je le pense. Il suffit de voir comment les joueurs et le staff se comportent depuis cette défaite. Je dois vous avouer qu’il y a eu des discussions à la fois entre les joueurs eux-mêmes, entre les joueurs et le staff et entre le staff et les responsables de la Fécafoot. Toutes choses qui sont de nature à détendre l’atmosphère et à permettre aux joueurs de s’exprimer davantage et je pense que tout le monde est conscient de l’occasion qu’on a loupée face au Japon et il ne faut pas que cela se répète pour le second match.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Durban