Après avoir largement dominés les Pharaons d’Egypte durant 90 minutes, les Lions indomptables se sont finalement inclinés durant les prolongations, face à un adversaire rusé certes, mais surtout à cause des erreurs directes et d’un arbitrage en dessous du niveau continental.
C’est le meilleur match des Lions indomptables du Cameroun à cette 27ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football en Angola, et même sur l’ensemble des rencontres disputées par l’entraîneur Paul Le Guen, sur le banc de touche de l’équipe nationale, depuis son arrivée en juillet 2009. Une rigueur défensive en début de match, comme on ne voit pas depuis trois matches, un milieu de terrain solidaire, organisé et entreprenant, une attaque percutante. A la trentième minute de jeu, les statistiques sont largement en faveur du Cameroun: neuf corners contre un. Et, au tableau d’affichage, 1 but à 0, pour les Lions indomptables, sur corner direct d’Achille Emana, à la 26′. En fait, c’est le capitaine égyptien, Hassan Ahmed qui dévie le ballon dans ses filets. Le Cameroun marche royalement sur l’Egypte, double tenante du titre.
Le N°10 camerounais tenait peut-être à prouver que sa mise sur le banc de touche lors de la troisième journée de poule contre la Tunisie, était une décision injuste. C’est toujours le même Achille Emana qui, à la 42′, sonne la révolte, d’un tir puissant des 35 mètres, que Essam El Hadary, le gardien égyptien, relâche, avant de se ressaissir. Les supporters camerounais redonnent de la voix. Voilà cinq minutes qu’ils sont assommés, abattus par l’égalisation des Pharaons d’Egypte, d’un tir canon des 35 mètres, du capitaine Hassan Kamel Ahmed. Idriss Carlos Kameni, désigné N°1 par l’entraîneur Paul Le Guen, n’y voit que du feu. Le Cameroun est de plus en plus vulnérable sur un compartiment qui était son point fort. Mais, elle est bien lointaine maintenant, l’époque des gardiens mythiques et spectaculaires, tels Thomas Nkono, Joseph Antoine Bell, etc.
Face aux Panthères du Gabon, le gardien camerounais a encaissé à la 17′. Les Chipolopolos de Zambie ont trouvé la faille dès la huitième minute, et les Aigles de Carthage de Tunisie ont fait mieux, dès la cinquantième seconde. Qu’on l’aime ou pas, le coach Paul Le Guen a tranché au cours de la conférence de presse d’avant match, samedi, à Benguela. Quelques jours avant, le technicien français qualifiait de « complètement stupide » la question posée à ce sujet par un journaliste d’une chaîne de télévision privée de Douala. L’égalisation égyptienne vient pourtant relancer la polémique au sujet de la titularisation de ce gardien de but, au moment ou il y a du répondant sur le banc de touche, avec notamment Souleymanou Hamidou et Ndy Assembe, excellent à Valenciennes en ligue 1 française.
La deuxième mi-temps est à l’image de la première, intense. A la seule différence que les vingt-deux acteurs ne trouvent plus le chemin des buts. Achille Wébo prendra la place d’Achille Emana. Les Pharaons, visiblement émoussés, défendront leur cage tant bien que mal. Les corners camerounais se multiplient. Idrissou dévie comme il peut, sans succès. Il va falloir jouer les prolongations.
Et comme on le craignait, les Pharaons reprennent du poil de la bête, d’entrée de jeu. Une boude de Géremi Njitap à la 92ème minute, permet à Gedo de donner l’avantage à son équipe. Les Lions n’ont pas le temps de réagir. Paul Le Guen reste scotché sur son banc de touche.
Car, dans la foulée, Hassan Kamel Ahmed, d’un coup franc des 30 mètres, porte à 3-1, le score. En fait, il n’y a pas but, car le ballon ne franchit pas la ligne. L’arbitre central sud africain, Damon Jérôme valide, malgré les protestations camerounaises. Le sort est contre les Lions indomptables. Samuel Eto’o qui souhaitait que la Caf désigne un arbitre compétent, différent de l’Ivoirien Doue Normandiez qui a arbitré jeudi le match contre la Tunisie, est servi. Le capitaine égyptien réussit un triplé, dont un but contre son camp. On comprend pourquoi il a été désigné homme du match. « Allah est grand », semblent dire les Egyptiens, face contre terre pour certains, les doigts levés au ciel pour d’autres.
Les Lions sont domptés. Aurélien Chedjou commet une ultime bourde indigne d’un professionnel. Le jeune joueur est exclu. C’est la deuxième fois qu’il met à mal la défense camerounaise dans cette compétition. Après avoir trompé de la tête son gardien lors du match contre la Tunisie. C’est les larmes aux yeux qu’il abandonne ses camarades sur la pelouse. Il aura bu jusqu’à la lys.
Le Cameroun est éliminé de la Can 2010. L’Egypte, sa bête noire, affrontera l’Algérie en demi-finale, un remake du match d’appui qualificatif pour la Coupe du monde sud-africaine. Ça va chauffer.
Jean Robert Frédéric Fouda, envoyé spécial à Benguela (Angola)