L’attaquant camerounais s’est illustré dans un domaine où très peu de personnes le savaient compétents. Bilan, coups et blessures sur la personne d’un journaliste et injures grossières à l’endroit des hommes de médias. Thomas Nkono et Idriss carlos Kameni ne sont pas restés les bras croisés.
Il est des comportements que l’on pensait avoir disparu dans le monde civilisé. Il est des attitudes que l’on pense pouvoir éradiquer au contact de la modernité, des strass et des paillettes, comme c’est le cas pour ces privilégiés que sont les footballeurs. Il est des paroles que l’on ne s’attend absolument pas à entendre de la bouche de ces personnes-là qui doivent être des modèles, des idoles d’une ou de plusieurs générations. Hélas, trois fois hélas. Que voulez-vous ? Vous avez beau être multimilliardaire, être adulé de millions de jeunes, être un exemple de réussite sociale, votre naturel vous rattrapera toujours bien assez tôt.
Cet après midi, lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant match, Otto Pfister était entouré de Samuel Eto’o, Rigobert Song, Idriss Carlos Kameni, Gweha Ikouam Fils et Thomas Nkono. Frustrés depuis trop longtemps par sa majesté Eto’o et ses compères, les hommes des médias camerounais ont décidé, d’une seule voix, d’exprimer leur « ras le bol » vis-à-vis de ces Lions qui préfèrent s’exprimer aux micros des confrères européens. « Pour vous signifier notre mécontentement, nous avons décidé de boycotter cette conférence de presse et nous nous retirons de la salle », dira le porte-parole des journalistes. Comme un seul homme, laissant de côté la guéguerre médias d’Etat – médias privés, les hommes des médias ont vidé la salle réservée pour cette conférence de presse.
Coup de tête
Médusés, les panélistes n’ont pas tout suite compris ce qui se passait. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que ces stars sont traitées de la sorte. Vexé, notre Pichichi national a ouvert le feu. « Bâtards, Conards, bande de vauriens, ne revenez plus jamais, je vous attend au stade, vous n’y entrerez plus jamais. Et si dans l’avenir la Fécafoot vous laisse couvrir les rencontres des Lions, je ne porterais plus jamais ce maillot », voilà en substance le venin qui est sorti de la bouche de « Samuelito ». Peut-être faudrait-il rappeler à l’ancien joueur du Réal Madrid que ce n’est pas lui qui fait l’équipe du Cameroun, mais que c’est sous les couleurs vert-rouge-jaune qu’il se sera fait une réputation internationale, aidé en cela par les Foé, Etame Mayer et Mboma. Pour preuve, depuis que ceux là qui portaient la sélection nationale sur leurs épaules sont partis, qu’ont gagné les Lions emmenés par Samuel Eto’o ? Pas grand-chose, sinon rien du tout. Au sortir de la salle, il tombe sur l’une de ses « vieilles connaissances », Boney Philippe, journaliste à radio Siantou. « Tu me connais et vous faites des choses comme ça ? On se connaît très bien non ? », lance-t-il au journaliste qui répond laconiquement par un « ta personne ne m’intéresse pas et je ne vois donc pas pourquoi je parlerais de toi ».
Un coup de tête bien placé (sur la bouche) et quelques crochets plus tard, notre confrère s’en sort avec la lèvre supérieure enflée et des contusions sur les bras, fruits des coups à lui portés par l’un des « tchinda » du pichichi, un inspecteur de police nommé Edimo et qui est plus connu sous le pseudonyme « Pigeon ». Il faut dire qu’il y a quatre ans, Boney avait révélé au public qu’à la veille d’un match, il avait croisé Eto’o Gérémi à 3h du matin dans leurs virées nocturnes. Le pichichi n’a visiblement pas digéré et l’a clairement démontré aujourd’hui. Entre temps, Kameni a arraché une camera des mains d’une jeune cameraman de Stv, Nkono a cassé une demi dizaine de téléphones et Rigobert Song a tenté tant bien que mal de calmer le pichichi qui semblait avoir avalé du valium. Entraîné de force hors de l’hôtel par les responsables de la sécurité et son autre « tchinda » surnommé « Vision », l’épisode va être clos, du mois pour le moment car Boney Philippe s’en est allé se faire établir un certificat médical et devrait porter plainte aux premières heures samedi.
Steve Djouguela, journaliste (Correspondance particulière)