Les jours se suivent et ne se ressemblent pas dans la tanière des lions indomptables du Cameroun. Entre les discours d’apaisement, la réalité des faits inquiète. Est-il encore possible de recoller les morceaux ? Camfoot est parti à la recherche de l’information. Nous vous proposons une séquence de ce qui s’est passé depuis quelques jours.
Après le match contre l’équipe nationale du Japon qui s’est soldé par une défaite des nôtres, Michel Zoah, le ministre des Sports, est allé à la rencontre des joueurs pour comprendre ce qui s’est passé. Il a notamment reçu deux groupe de joueurs.
Le premier est composé de Stéphane Mbia, Achille Emana et Alexandre Song Le ministre et le président de la Fécafoot les ont reçu. Dans leurs explications, ces trois joueurs estiment que la part belle est faite à Samuel Eto’o Fils et qu’il influencerait les choix et le classement. On apprendra pêle-mêle qu’Emana aurait uniquement pour mission de faire « le travail du nègre », c’est-à-dire prendre le ballon, ce qui le limiterait dans sa créativité. Alexandre Song est inconsolable. Il ne fait aucun doute que Samuel Eto’o est la cause de ses malheurs.
Un deuxième groupe, composé d’anciens de la sélection (Eto’o, Rigobert Song, Souleymanou, Geremi Njitap et Idris Carlos Kameni) sera reçu. Pendant tout le temps que durera l’entretien, l’actuel capitaine des lions va rester muet. Quant aux autres, ils aimeraient participer à la vie du groupe et être consulté pour des décisions majeures comme cela se fait dans en général dans toutes les équipes. Pour reprendre leur propos, « l’entraineur met un point d’honneur sur le talent et non l’expérience », ce qui intrinsèquement n’est pas mauvais en soi; un mélange judicieux étant plus indiqué.
Ils auraient directement indexé le ministre en rappelant que c’est lui qui a donné une indépendance totale au coach et que les us et coutumes de l’équipe nationale ont jadis fait que le classement soit fait en collaboration avec les plus anciens.
Courageux ?
Surpris par l’intensité des affirmations, le ministre aurait demandé au deuxième groupe de lui proposer une équipe type. Ils se sont retirés pendant dix minutes et ont envoyé dans une enveloppe fermée leur « onze » de départ. Quelques minutes plus tard les mêmes sont revenus récupérer ladite enveloppe, estimant qu’il y a des ajustements à faire. Dans la nouvelle enveloppe, le nom d’un des joueurs du groupe des anciens a été remplacé.
Samuel Eto’o, cinq minutes plus tard, aurait envoyé un sms au ministre pour signifier son désaccord avec ce classement.
Après regroupement de toutes les informations, Michel Zoah douterait de la véracité des accusations qui pointent vers Samuel Eto’o et penserait que la responsabilité est ailleurs.
Pour la petite histoire, les relations entre Eto’o et Paul Le Guen auraient pris un coup de froid après la publication des deux listes (23 et 30, ndlr) puisque le capitaine n’aurait pas été consulté.
Le système de jeu mis en cause
Les deux groupes estiment qu’on n’a pas le personnel nécessaire pour animer de façon efficace un système en 4-3-3. Ils estiment pouvoir mieux tirer leur épingle du jeu en s’alignant en 3-5-2.
Mis au courant par la hiérarchie, Le Guen estimera à son tour qu’avec son effectif, on ne peut pas jouer sur cette base mais, il se serait engagé à mieux collaborer avec les joueurs et ils reverront ensemble le système à opposer contre les danois.
Pour la victoire?
Ce que l’on retient des différentes réunions de couloirs est le profond malaise qu’entretiennent Alexandre Song et Samuel Eto’o Fils. Des problèmes d’égo qui ont coûté trois points au Cameroun lors de leur première sortie contre le Japon. Il leur a été demandé paix et collaboration pour l’intérêt de l’équipe. Une paix provisoire semble s’être installée dans le groupe et les joueurs ont commencé à se reparler pour dissiper les malentendus. Le staff technique met aussi tout le sien pour faciliter cette reprise en main.
Parole d’homme …
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