Sous la pression de l’équipementier Puma, le Cameroun pourrait, dans les prochains jours, recruter un entraîneur expatrié. Les pouvoirs publics n’ont pas démenti ni confirmé cette information qui circule pourtant au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) à Yaoundé. Thomas Nkono et ses adjoints seront-ils limogés ?
Après le décalage du 20 juin au 5 septembre, du match Gabon – Cameroun, les entraîneurs Thomas Nkono, Jean Paul Akono, Michel Kaham et Martin Ndtoungou Mpilé ont libéré les professionnels qui se trouvent actuellement en congé au pays. De plus, les quatre coaches n’ont toujours pas arrêté un chronogramme de stage précis en vue des rencontres aller et retour contre le Gabon. Cette double confrontation qui devrait sceller ou non le sort des Lions indomptables dans le parcours qualificatif pour l’Angola (Coupe d’Afrique des nations) et la République sud africaine (Coupe du monde). Un silence qui, selon certains, prouve que les jours du staff technique national sont bel et bien comptés. Le collectif serait-il réellement en sursis ? En tout cas, des sources ayant requis l’anonymat le confirment au Minsep.
Confirmé au poste d’intérimaire à la veille du match du 7 juin dernier contre le Maroc au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, Thomas Nkono reste néanmoins lié à l’Espagnol Barcelone, club de liga qu’il a sauvé de la relégation au terme d’une saison tumultueuse. On voit donc mal comment l’ancien gardien de but et capitaine des Lions indomptables à la coupe du monde du monde 82 en Espagne peut abandonner ses occupations sur le vieux continent pour se consacrer entièrement à l’équipe nationale du Cameroun.
Autre argument qui pourrait justifier le limogeage prochain des quatre encadreurs, le climat de suspicion au sein de l’équipe nationale. Car, depuis le stage de Tubize en Belgique, quelques joueurs se regardent en chien de faïence. Mais, plus grave, certains cadres sont entrés en conflit ouvert avec ces coaches qui avaient commis la maladresse en prédisant ouvertement leur éviction de l’équipe. Jean-Paul Akono faisait ainsi allusion à Rigobert Song Bahanag, mais davantage à Géremi Njitap et Timothée Atouba Essama qui n’ont pas eu beaucoup de temps de jeu cette année.
A la Fédération camerounaise de football, comme au ministère des Sports et de l’éducation physique, les responsables qui ne réfutent pas cette hypothèse de licenciement probable, entretiennent malheureusement le plus grand mystère sur l’identité du prochain patron de l’encadrement technique des Lions indomptables. Les seules informations en notre possession, mièvres pour l’instant, font état que l’Etat camerounais serait sur le point de se plier aux exigences de l’équipement allemand Puma, qui exige le recrutement d’un entraîneur expatrié ! «Le nouvel entraîneur serait prêt à faire même une pige», apprend-t-on.
Tous ces changements et remue-ménage pourraient, une fois encore, déstabiliser les joueurs. Or, le mois de septembre sera, de toute évidence, celui des grandes clarifications dans le groupe A, avec les deux prochaines rencontres cruciales des Lions indomptables. D’abord le 5 à Libreville et quatre jours plus tard au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Après la troisième journée partielle, les Panthères du Gabon occupent la première place avec 6 points engrangés en deux rencontres. Les poulains du technicien français Alain Giresse sont suivis du Togo 4 points en trois matches. Le Maroc totalise 2 unités. Le surprenant Cameroun ferme la queue du classement général avec 1 point, et une attaque muette en deux matches disputés. Un nouvel encadrement technique pourrait-t-il permettre à la sélection camerounaise de refaire son handicap ? Qui vivra verra !
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé