Ayant déjà vu à l’œuvre les deux prochains adversaires des Lions indomptables lors de la première journée, nous avons une idée des munitions disponibles dans leurs arsenaux respectifs. Sur le terrain, lundi dernier, si le Danemark n’a pas impressionné, la Hollande n’a pas été, non plus, l’épouvantail agité par les Cassandre de mauvais aloi. Les Lions indomptables ont encore la possibilité de rugir et de se faire respecter dans ce groupe.
Contre les Pays-Bas, le Danemark avait joué le match nul, se disant qu’il pourrait ajouter à ce point trois autres contre le Cameroun et si nécessaire, trois autres encore contre le Japon et assurer ainsi son passage au deuxième tour. Dès lors, Morten Olsen a opté le plus naturellement du monde pour une stratégie défensive. Il fallait empêcher les Bataves de dérouler leur jeu offensif tant redouté. Pour cela, les Danois se sont déployés dans un 4-1-4-1 à vocation défensive avec, dans la charnière centrale Kjaer et Agger, en latéral droit, Jacobsen et en latéral gauche S Poulsen. Le mileu de terrain était constitué de C Poulsen, Jorgensen, en sentinelle devant Agger pour faire la courroie de transmission entre le bloc défensif et les deux autres Pour perturber le jeu du milieu de terrain batave, Morten Olsen a affecté à la tâche Kahlenberg. Les deux ailiers étaient Enevoldsen à gauche et Rommedahl à droite.
Bendtner, en pointe, avait pour rôle de garder le ballon et d’attendre que les milieux de terrain reviennent à sa hauteur. A chaque infiltration batave, il reculait nettement. Dès le ballon récupéré, il piquait un sprint pour aller se repositionner en face de Heitinga et Mathijsen. D’ailleurs, c’était lui le premier rempart défensif danois. Pour empêcher des échanges de ballon entre Tekelenburg, le gardien néerlandais et ses défenseurs axiaux, Rommedahl et Enevoldsen se joignaient à lui au pressing devant les buts, contraignant ainsi le gardien à de longs dégagements.
Cantonnés dans leur moitié du terrain les Danois attendaient que les Néerlandais arrivent à 30 voire 40 mètres de leurs buts. Et comme leur défense restait scotchée à la ligne de but, il ne restait plus d’espace pour que les milieux bataves puissent envoyer des ballons dans le dos d’Agger ou de Simon Kjaer. Cette tactique a fonctionné pendant toute la première mi-temps tant et si bien qu’essayant de dégager de la tête un centre de van Persie venant de la gauche, le cuir du malheureux Agger heurte le dos de Poulsen et revient échouer dans leurs propres buts. Et le match bascula totalement.
Les Bataves, enfermés dans le piège danois, essayaient tant bien que mal de s’en dépêtrer. En l’absence d’Arjen Robben, leur jeu manquait d’élasticité sur les côtés. Van der Vaart et Wesley Sneijder se marchaient sur les pieds dans le couloir gauche car le premier aime piquer vers l’axe et le second vers le couloir. Il a fallu qu’Elijero Elia, le jeune prodige batave remplace Van der Vaart à la 67e minute pour que les « Oranges mécaniques » commencent à exploiter pleinement les espaces à gauche, aspirant les latéraux danois dans les espaces ainsi créés pour enfin les lober par des centres vers le point de pénalty. C’est ainsi qu’arriva le deuxième but qui devait plier le match.
Samedi, ce sera une autre paire de manches. Comme les Danois, les Lions indomptables ont le dos au mur. Le décor est donc planté pour un match ouvert. Les Lions indomptables disposent de davantage d’arguments offensifs que le Danemark. Paul Le Guen doit libérer l’instinct meurtrier de Samuel Eto’o devant les buts en le plaçant en pointe dans l’axe, appuyé par le trident Webo, Emana et Choupo-Moting qui devront, volontaristes et révoltés, se jeter dès le coup d’envoi, dans le camp danois, à l’instar du dernier quart d’heure de Bloomfontein. Derrière eux Mbia, Alexandre Song, Gérémi, puis Mandjeck devront les arroser de jabulanis juteux jusqu’à ce que les Lions se mettent à l’abri d’une mauvaise surprise. Bref, il s’agira de déclencher contre les Danois, un « blitzkrieg d’enfer » en mobilisant tous les atouts offensifs, de perforer leurs défenses de part en part sans leur ménager le temps de se replacer. Ces Danois, avec un Bendtner claudiquant, manqueront de répondant en attaque.