Le nouveau coordonateur sportif des Lions indomptables nous parle de ses nouvelles fonctions au sein de l’équipe nationale du Cameroun. Celui qui refuse qu’on le présente comme agent de joueur donne les raisons qui l’ont poussées à accepter la proposition de Paul Le Guen. L’homme aux 20 ans expérience en organisation des matchs évoque des pistes pour ramener trois points de Libreville ce samedi.
Camfoot.com : Félicitation pour votre nomination comme coordonnateur sportif des Lions indomptables du Cameroun ?
Alexandre Ribeiro : Merci beaucoup c’est très gentil.
Camfoot.com : Comment avez vous accueilli votre nomination ?
Alexandre Ribeiro : C’était une fierté, un honneur, j’étais très content qu’on me l’a proposé. Il est clair que le challenge est très intéressant et excitant même si c’est très difficile. Mais j’étais très content.
Camfoot.com : Coordonnateur Sportif des Lions indomptables renvoie à quoi ?
Alexandre Ribeiro : Paul (Le Guen) a proposé que j’intègre le staff ; coordonnateur sportif c’est très simple, c’est juste de faire le lien entre l’entraîneur et les différents organismes que sont le ministère des sports et la fédération et surtout de bien coordonner, faire en sorte que toutes les demandes de l’entraîneur en tant que organisation, logistique, soit mise en place pour éviter tous les couacs. C’est ce que je fais habituellement ; que soit pour les matches et tout ce qui est logistique d’une manière générale. Je suis en relation directe avec l’entraîneur, je dois faire passer ses prérogatives, ses demandes, ses recommandations en accord avec les différentes parties. On discute, on débat et on trouve les meilleures solutions, parce qu’il y a une seule partie, il faut trouver les meilleurs solutions pour que tout se passe bien et atteindre l’objectif que tout le monde s’est fixé à savoir la qualification pour la coupe du monde.
Camfoot.com : Vous avez commencé à servir en Autriche sans attendre d’être nommé, c’était le galop d’essai ?
Alexandre Ribeiro : (Hésitation) Non, J’avais été nommé juste à ce moment là. En fait, le match avait été négocié avant mais j’ai intégré cette fonction à ce moment du match amical.
Camfoot.com : C‘est dire que Paul Le Guen vous fait confiance à ce point ?
Alexandre Ribeiro : Je pense. Ce n’est pas moi qui ai demandé, il a proposé on en a discuté. Connaissant un peu Paul le Guen, je crois que s’il n’avait pas confiance, il ne m’aurait pas proposé, et c’est réciproque. J’aime bien ce genre d’entraineur qui est rigoureux, structuré, droit.
Camfoot.com : Depuis quand vous vous connaissez ?
Alexandre Ribeiro : Je l’avais rencontré quand il était au Paris Saint-Germain, on s’était rencontré pour tout autre chose qui n’avait rien à voir. Et après, vous savez c’est comme ça, on garde les contacts. On se retrouve ici et le reste est une question de feeling. On ne se connait pas depuis très longtemps, mais ça se passe bien. De toute les façons si moi je n’ai pas le feeling avec quelqu’un, c’est difficile de travailler. J’ai refusé des propositions identiques ailleurs avec d’autres personnes, parce que je ne me sentais pas à 100% avec la personne. C’est important la relation de confiance.
Camfoot.com : Il y a quelque temps vous avez signé comme organisateur des matches amicaux des Lions indomptables, maintenant vous êtes nommé coordonateur Sportif de la même équipe. Ne trouvez-vous pas que ça fait un peu trop ?
Alexandre Ribeiro : Non, ça ne fait pas trop parce que d’une part, tous les matches amicaux jusqu’à la coupe du monde avaient déjà été calés et organisés. Donc là il n’y a pas de double emploi. Pour les matches amicaux, je le fait déjà. Au niveau de la coordination générale, c’est à peu près la même chose que dans les matches amicaux, mais là c’est un tout petit peu différent. Il y a plus de détails, c’est un peu plus spécifique parce que c’est au sein d’une équipe. Mais d’une manière générale, ça ne change pas du tout, c’est ce que je fais depuis 20 ans, pour moi ce n’est pas nouveau.
Camfoot.com : Pendant que nous s’y sommes, le Cameroun va jouer combien de matches amicaux avant éventuellement la coupe du monde Afrique du Sud 2010 si on y est?
Alexandre Ribeiro : Écoutez, il n’y a pas 36. Au niveau des dates FIFA il reste le 14 octobre et le 18 novembre, donc deux matches.
Camfoot.com : Quels sont ces deux adversaires monsieur le coordonateur Sportif ?
Alexandre Ribeiro : Tant que les fédérations n’ont pas officialisé, ce n’est pas à moi de publier.
Camfoot.com : On parle de pays européens ?
Alexandre Ribeiro : Attendez que les fédérations annoncent.
Camfoot.com : Parlant toujours de votre nomination, les voix s’élèvent déjà pour dire qu’en tant que agent de joueur vous ne devez pas occuper un poste dans une sélection sans démissionner. Que répondez-vous à ceux là ?
Alexandre Ribeiro : Je ne suis pas agent de joueur, c’est effectivement mon père qui est agent de joueur. À ce niveau là je ne peux pas démissionner d’un poste que je n’ai pas. J’ai toujours été droit, correct dans les missions qui m’ont été confiées, je ne mélange jamais les choses, que se soit avant ou maintenant. J’ai toujours été proche des Lions ou de certains entraineurs, mais je ne me suis jamais permis d’intervenir pour qui que se soit. Quand je travaille pour une fonction donnée, je ne fais que cette chose là, je ne mélange pas les genres.
Camfoot.com : On dit que votre papa dans la sélection actuelle des Lions travaille avec 5 joueurs, on peut donner les noms ?
Alexandre Ribeiro : C’est faux ! C’est aussi une des raisons pour les quelles j’ai accepté, parce que je savais que ça allait faire polémique. Je connais un peu les gens jaloux qui cherchent les histoires. J’ai bien réfléchi, une des raisons qui m’ont fait accepter, en dehors que ce soit Paul qui soit là, qui était quand même l’élément le plus important, c’est effectivement parce actuellement mon père n’a pas de joueur sous contrat. Bien sûr les Lions je les connais tous depuis longtemps, j’ai de bonnes relations avec tout le monde, là-dessus il y a pas d’ambigüité.
Camfoot.com : Depuis que vous occupez ce poste qu’elles sont les difficultés que vous rencontrez, tout se passe-t-il comme vous aviez souhaité ?
Alexandre Ribeiro : D’une manière générale on peut dire quand même que tout ce passe bien, je ne veux pas rentrer dans les détails, il y a toujours les discutions. L’entraineur a un choix, je le fait passer, il y a des échanges, mais d’une manière générale on arrive à faire l’organisation telle qu’on souhaite. Il y a un objectif qui est rapide et court, on verra peut-être à plus long terme comment ça va se passer après.
Camfoot.com : Les camerounais que vous avez remplacé à ce poste ne vous jette pas les peaux de bananes ?
Alexandre Ribeiro : Je ne sais pas à qui vous pensez, mais il y a un staff qui a été nommé, chacun sait ce qu’il a à faire. Je suis là pour permettre l’organisation telle que l’entraineur le souhaite. Je suis là pour que ça se passe comme on le souhaite, je ne suis pas là pour prendre la place à personne.
Camfoot.com : Parlant de rémunération, comment Alexandre Ribeiro est rémunéré pour tout ce travail ?
Alexandre Ribeiro : Je ne veux pas trop en parler maintenant, il y avait quatre matches, ce qui m’intéressais surtout c’est la qualification. Honnêtement on n’a pas parlé de çà. Bien sûr les frais et autres sont pris en charge, maintenant s’il ya une qualification on parlera peut-être de ça. Moi ce qui m’intéressait c’est cet objectif de la coupe du monde. C’est quand même pour tout le monde, les joueurs, pour les camerounais… Çà c’était déjà une motivation.
Camfoot.com : Vous qui fréquentez Paul Le Guen, dans quel état d’esprit il parle des 4 prochains matches des Lions, sentez-vous qu’il a envie de frapper un grand coup ?
Alexandre Ribeiro : Vous devez lui poser la question, je pense que s’il a accepté il connaissait bien le classement du Cameroun. C’est parce qu’il sent qu’il y a un potentiel et qu’il y a la possibilité d’y arriver. Il avait d’autres propositions et il a accepté le Cameroun.
Camfoot.com : Il a quand même fait preuve de courage en enlevant le brassard à Rigobert Song qui le porte depuis quelques années ?
Alexandre Ribeiro : Disons que le match de l’Autriche était un peu différent, il fallait voir les joueurs, Rigobert Song ne jouant pas. Il fallait donner le brassard à quelqu’un d’autre. Là dessus je ne connais pas sa décision, je m’occupe du terrain qui me concerne. Le sportif et les joueurs c’est le coach directement.
Camfoot.com : A la fin de la séance d’entrainement de ce matin (mercredi) le coach a longuement discuté avec Rigobert Song alors que les autres joueurs attendaient dans le bus. On peut imaginer forcement qu’ils parlaient de cette affaire de brassard ?
Alexandre Ribeiro : Je n’étais pas à l’entretien, posez lui la question.
Camfoot.com : Le Cameroun sera à Libreville samedi, comment doit-on aborder ce genre de match selon vous ?
Alexandre Ribeiro : Je pense qu’il faut l’aborder avec confiance et ne pas avoir peur; mentalement il faut être fort. Sur le terrain le Cameroun a les joueurs pour aller battre le Gabon. Le Gabon a une bonne équipe c’est évident, mais je crois qu’il faut être conscient de ses forces, de ses capacités. Actuellement il y a beaucoup de pression, c’est un match c’est sûr qui va être difficile, il va se jouer sur le mental. Il ne faut pas partir là-bas en ayant peur du contexte ; les joueurs sont habitués de jouer les matches à pression, ils jouent dans des grands clubs, mais c’est aussi vrai qu’en Afrique c’est plus compliqué et que cela sera plus compliqué par rapport aux évènements qu’il y a au Gabon. Mais je pense que c’est un match qui va se jouer sur le mental.
Camfoot.com : Un dernier mot ?
Alexandre Ribeiro : On parle du match à Libreville, mais il y en a 4 à gagner. Le Cameroun doit être en Afrique du Sud, se sera vraiment dommage qu’il y ait une coupe du monde en Afrique qui se déroule sans le Cameroun. Je travaille depuis longtemps avec le Cameroun, j’aime les Lions indomptables, c’est pourquoi j’ai accepté de travailler. J’aurais refusé si c’était une autre sélection, j’ai trop d’affinités avec les gens ici. Je suis d’origine portugaise, mais mon vœu le plus cher c’est que se soit le Cameroun qui aille en coupe du monde ; et même si le Portugal n’y est pas, je serais l’homme le plus heureux.
Entretien mené par Guy Nsigué à Yaoundé