Le milieu de terrain des Lions Indomptables revient sur l’élimination du Cameroun à la Coupe du Monde.
Alexandre Song, on imagine qu’en ce moment, vous auriez aimé être en Afrique du Sud, plutôt qu’au Cameroun…
Bien sûr, pour tout footballeur, la Coupe du Monde est la meilleure compétition au monde et la manquer, comme ça été le cas pour nous, est très regrettable. C’est une déception et on s’en veut à nous-mêmes. Il y a eu divers problèmes et je pense regrettable pour tous ce monde qui était derrière nous. Je pense que quand les joueurs s’entendent dans une équipe, cela se sent sur le terrain.
Que s’est-il passé pour que vous ne soyez pas toujours aligné lors des trois matchs du Cameroun ?
Il se trouve que c’est l’entraîneur qui fait ses choix. Il a choisi de jouer avec certains joueurs et moi je n’en faisais pas partie. L’entraîneur fait ses choix, et nous devons les accepter.
Forcément, vous êtes déçu…
Oui, comme tout footballeur. Quand vous ne jouez pas, vous ne pouvez pas être bien, mais comme je l’ai dit, l’entraîneur fait ses choix et c’est à lui de décider de qui peut jouer ou pas.
L’entraîneur est parti, de nouvelles compétitions arrivent avec une nouvelle génération de joueurs et il se trouve que vous êtes un des leaders de cette génération…
Non, je ne suis pas seul, nous sommes nombreux, nous avons de très bons joueurs. Je pense particulièrement à Stéphane (Mbia, ndlr), Landry Nguémo, Nkoulou, etc. Nous sommes nombreux qui faisons partie de cette nouvelle génération et je pense que c’est une bonne chose pour le Cameroun. L’équipe des Lions Indomptables a un bon futur.
En dehors du Cameroun, les équipes africaines qu’on attendait pour cette Coupe du Monde ont déçu. Avez-vous une explication à cela ?
Je pense que c’est une énorme déception, parce que nous attendions au moins trois ou quatre équipes africaines, mais cela n’a pas pu être réalisé, je crois que c’est une déception pour l’Afrique. Nous sommes tous allés pour donner le meilleur de nous mêmes, mais ça n’a pas été le cas, j’éprouve des regrets pour l’Afrique.
En Afrique du Sud, il ne reste que le Ghana pour porter l’Afrique. Quelles sont les chances de cette équipe d’après vous ?
Je crois que le Ghana a toutes ses chances. Ils ont une bonne équipe, ils jouent bien au football et ils ont le potentiel et la volonté. Le Ghana a une équipe qui défend bien, qui est très collective et quand ils ont une chance, ils la mettent au fond. Je pense que quand tous ces éléments sont réunis, une équipe qui veut peut tout faire. Nous allons aussi les aider, nous en tant que supporters africains, pour qu’ils aillent le plus loin possible.
Avez-vous un message à l’endroit des joueurs de cette équipe ?
Je leur demanderais juste de continuer à croire en eux-mêmes, parce que ce qu’ils font pour l’Afrique dans cette Coupe du Monde est fabuleux pour tout notre continent. S’ils continuent à travailler dans le même sens, ça va continuer à marcher, mais s’ils sont dispersés, ça n’ira pas.
Quels souvenirs gardez-vous du Ghana, ce pays où vous avez éclaté avec les Lions il y a deux ans lors de la Coupe d’Afrique des Nations ?
Je me souviens toujours du premier match contre l’Egypte. J’étais à l’échauffement avec Achille Emana et l’entraîneur m’a fait savoir que je pouvais entrer. Je n’y ai pas cru, mais j’ai dit à Achille : Si le coach me fait jouer, je ne quitterai plus jamais cette équipe. Pour moi, c’était une bonne opportunité et je me suis dit que c’était une occasion à saisir. Chaque fois qu’une opportunité se présente, je la saisis et, Dieu merci, tout a bien fonctionné pour moi.
Alexandre, sur place en Afrique du Sud, on a entendu parler de certains problèmes avec le capitaine Samuel Eto’o Fils. Quelle est votre part de vérité la dessus ?
Je n’ai pas de vérité ou quoi que ce soit. Moi je dis : tout ce que Dieu fait est bon et on voit toujours à la fin ce qui se passe.
On a entendu parler d’une bagarre entre vous et lui…
Non, il n’y a rien eu, je n’ai pas bagarré avec lui. Maintenant, ce que les gens disent au quartier n’est pas toujours vrai.
Vous avez aussi eu un échange avec un journaliste qui a dit des choses sur vous. De quoi a-t-il été question ?
Non, c’était juste un malentendu, mais les gens ont voulu tirer sur la corde. Je suis arrivé et je l’ai poliment approché en regrettant qu’il ait dit des choses sur moi qui n’étaient pas vraies, puis je lui ai dit qu’en tant que journaliste, il était intéressant qu’il fasse bien son métier et moi le mien, parce que je suis footballeur. Chacun doit faire son métier. Si je suis bon, qu’il le dise, et si je ne suis pas bon, qu’il le dise aussi, ou alors si j’ai un mauvais comportement, plutôt que de dire des choses qui ne sont pas vraies. C’est tout, et pour moi, c’est du passé. De toutes les façons, tout ce que Dieu fait est bon et on aura la vérité après. La vérité finit toujours par triompher.
15 minutes avant le match contre le Danemark, vous étiez aligné, mais qu’est-ce qui vous a empêché de jouer par la suite ?
La veille de ce match, j’avais un problème musculaire ; j’avais mal au mollet droit. Lors des entraînements, la veille, j’ai frappé sur quelques balles et j’ai ressenti quelques problèmes, une élongation, et j’ai tout de suite arrêté. Je me suis fait soigner et quand on a commencé l’échauffement le jour du match, je me disais que je pouvais tenir, mais je ne parvenais pas à accélérer. C’est ce qui m’a empêché de jouer. C’est dommage, parce que j’aurais bien voulu jouer ce match, mais je ne pouvais pas donner le meilleur de moi. J’ai préféré déclarer mon mal, puisque je n’étais pas à 100% et j’ai donné ma place à quelqu’un d’autre qui était à 100%. Dans ce genre de compétition, il faut être à 100% et on a vu que Chédjou a fait un bon match.
Alexandre, Paul Le Guen s’en va. Aimeriez-vous avoir un entraîneur camerounais à la tête des Lions ?
Je suis acteur et il y a des gens qui prennent des décisions. Ce serait une bonne chose qu’on ait un nouvel entraîneur, n’importe lequel. Le plus important, c’est que nous soyons unis sur l’aire de jeu ; ce n’est qu’ainsi que nous pourrons aller le plus loin possible.
ATEBA BIWOLÉ, Le Jour