C’est en ces termes que le capitaine de l’équipe nationale du Cameroun s’est exprimé dans la matinée du 23 Janvier devant la presse internationale, après la débâcle du premier match ayant opposé les Lions indomptables aux pharaons d’Egypte. Malgré l’interdiction décrétée par Otto Pfister de donner des interviews avant le prochain match, Rigobert Song a tenu à rassurer les médias.
La tension est bel et bien perceptible dans le quartier général des lions. Le silence est conseillé et même imposé par l’encadrement technique qui ne veut pas laisser les joueurs s’exprimer devant les médias. C’est dire que la correction infligée à nos lions par les Egyptiens engendre des dégâts collatéraux aux ramifications incalculables. Un match « NUL » pour un résultat amplement mérité devrait, on l’espère, permettre aux lions de reposer les pieds sur terre. L’amateurisme institutionnel des autorités publiques avec entre autre la nomination tardive et dans des conditions caustiques d’un entraîneur. Le repos et la sérénité cultivés à Ouagadougou n’auront pas eu raison de l’omniprésence du Minsep. Après la messe de Yaoundé, le ministre a également organisé une autre, cette fois-ci conduite par un prélat Ghanéen, peut-être que celle de Yaoundé était insuffisante. Comme si Dieu n’avait d’yeux que pour le Cameroun. Cela rappelle bien évidemment l’histoire d’un condamné à mort qui n’a jamais eu foi qu’au crime et qui, sentant la mort au bout du jour, demande l’aide à celui contre qui il n’a jamais fait le moindre cadeau.
Eto’o fils a beau repèter qu’il est venu au Ghana pour jouer au minimum les demi-finales mais, la dure réalité de la défaite des lions indomptables contre l’Egypte nous amène à nous poser beaucoup de questions. Peut-on gagner une équipe compacte comme l’Egypte avec de joueurs qui ont si peu en commun ? Est-ce les tentacules de l’influence du Minsep qui se sont étendues jusqu’au onze entrant ? Quand on sait que c’est le ministre en personne, contre l’avis de l’entraîneur, qui a autorisé Eto’o fils à ne pas rejoindre ses coéquipiers pour le stage de Ouagadougou malgré le refus catégorique de la fédération, il y a de quoi s’alarmer. Au-delà de cette organisation brouillonne qui entoure les lions, l’optimisme des joueurs reste intact. Ils savent tous qu’ils doivent réagir de la plus belle manière contre la Zambie. Il se dit par ailleurs que certains joueurs auraient pariés avec des copains sur leur présence en grande finale. La première finale pour le Cameroun c’est bien ce samedi.
Décrassage dans le calme
Les petites blagues matinales ne cachaient pas une certaine inquiétude dans les rangs. Ceux qui ont joué les 90 minutes la veille ont commencé par un entretien sur la pelouse avec l’entraîneur national adjoint. Dans le groupe qui suivait le prêcheur Ikouam fils se trouvait Carlos, le médecin Espagnol délégué par le Barca pour suivre son attaquant vedette. De l’autre côté, le reste du groupe va commencer par un petit footing avant d’enchaîner le taureau et un petit deux camps. Devant le regard attentif des enfants de la Wesley College (où se trouve le terrain d’entraînement ndlr) et des administrateurs de la fecafoot dont Essomba Eyenga, les lions vont tout simplement s’employer à faire un léger décrassage. Sur le côté, on pouvait voir Geremi travailler les accélérations, tandis que Joël Epalle donnait l’impression de travailler un peu plus que les autres. Stéphane Bikey s’attelait à la même besogne.
Dans le groupe des remplaçants de la veille ajouté à ceux qui ont joué une mi-temps, l’acharnement dans le « deux camps » est resté intact. Personne ne voulait faire le moindre cadeau sachant qu’après la débâcle contre l’Egypte, de nombreuses places restent encore à prendre dans le onze de départ.
C’est en fin de journée que les lions indomptables vont regagner le Georgia Hôtel où la police avait pour ordre de réprimander les journalistes Camerounais. Une situation unique à Kumasi qu va mettre par ailleurs les forces de l’ordre dans l’embarras. « Ce sont des camerounais qui ont demandé de vous chasser » pouvait on entendre de la part de ce jeune officier envahi par les plaignants en colère. Les lions indomptables vont s’entraîner demain Jeudi dans l’après midi à partir de 16H00.
Stephen Sunou à Kumasi