Le jugement que m’inspire le football camerounais repose sur ce que je considère comme des critères fondamentaux. Je considère que le football bien joué se construit sur le travail, l’investissement et la durée. Le doute ne saurait donc s’installer durablement dans mon esprit, même dans des situations comme celles que nous vivons depuis quelques semaines. Je dois néanmoins admettre que mes convictions ont été ébranlées à quelques occasions ces derniers jours.
Nous sommes peut-être simplement trop forts, quel que soit le critère d’évaluation retenu. C’est la seule explication que je peux avancer, parce que je n’en vois pas d’autre. Nous sommes trop forts, parce que c’est comme ça, et il ne faut pas chercher plus loin. Je vous donne trois éléments : le but victorieux de Mbia, Alexandre Song et, à égalité, Rigobert Song et Atouba.
Il n’y a rien à dire, aucune équipe ordinairement forte ne marque le genre de but que Mbia a marqué. Je ne me rappelle pas avoir vu, ces dernières années, un joueur comme Alexandre Song, que nous croyions tous relativement bon, se transformer en une machine impétueuse, industrieuse, généreuse et teigneuse. Atouba, ce garçon un peu cabotin, le souffre douleur favori des supporters, est devenu sublime et a abattu un travail que jamais je ne le croyais capable de réaliser.
C’est entendu, nous sommes extraordinaires. Nous sommes incroyables dans un système qui reste largement lamentable. Parce que au fait, pensons-y un peu : si nous étions exemplaires à tous les égards, où serions-nous maintenant ? Certainement pas à jouer sur le même terrain où jouent le Sénégal, le Mali, la Zambie et bien d’autres. L’Afrique est trop petite pour nous. Quel gâchis quand même …