Comme en 1986, les Lions indomptables se sont inclinés en finale de la CAN face à l’Egypte. Même si le Cameroun n’était pas attendu à ce niveau de la compétition l’espoir né de cette performance a laissé un certain goût amer chez les fans. Cependant, pas question d’accabler les joueurs qui malgré tout sont accueillis en héros.
Certes ils n’étaient pas donnés favoris. Certes ils ne pratiquaient peut être pas le plus beau des football. Mais au diable. Ils étaient efficaces. Ils gagnaient. Ils avançaient dans la compétition. Très vite, les supporters se sont mis à envisager ce qui aurait été un rêve fou à l’entame de la compétition : remporter une deuxième couronne continentale. Mais voilà, il y avait ces diables d’Egyptiens. Leur maître à jouer Abouterika est une fois de plus passé par là, et d’un coup de patte a brisé ce rêve. Les larmes de Kameni, auteur sans doute de son meilleur match n’y changeront rien. Pas la peine d’accabler le capitaine Song suite à son erreur. N’importe qui aurait pu la commettre.
Malgré leurs carences, voici ce qui a fait la force les Lions indomptables durant leur parcours.
Une attaque réaliste
Selon tous les consultants, le Cameroun est l’équipe parmi les demi finalistes qui présentait le jeu le moins abouti. Certains ont même avancé que c’était du « non football ». Qu’à cela ne tienne, , les lions avaient paradoxalement l’une des attaques les plus prolifiques avec 14 buts inscrits. Pour la plupart, les joueurs camerounais ont profité des largesses des défenses, tout en exploitant au mieux les situations de contre et les coups de pied arrêtés. Un réalisme cru et écoeurant pour certaine équipes tant le Cameroun a parfois été archi dominé. Cependant, la défense a été le point faible de cette équipe. Avec 8 buts encaissés, l’arrière garde camerounaise n’a pas donné les gages de sécurité qui sont traditionnellement l’une de ses marques de fabrique.
Une solidarité exemplaire
Demandez aux ghanéens et aux tunisiens ce qu’est une équipe solidaire, ils sauront quoi vous répondre. Face à eux, les Lions n’ont jamais autant porté leur adjectif indomptable. A la déroute face l’Egypte (4-2), réaliste fac e à la Zambie, dubitatifs face au soudan, courageux face à la Tunisie, solidaires face au Ghana, les Lions ont à chaque fois été unis dans la douleur. Notamment au second tour, ils ont plié l’échine sans rompre, sauf en finale. A l’image d’un boxeur sur le ring, l’équipe a su encaisser les coups, attendant le moment favorable pour contrer l’adversaire en lui abandonnant le jeu. Pour continuer l’analogie avec la boxe, si égalité il y avait, les Lions auraient sûrement perdu aux points. Mais voilà, ils savaient trouver le KO au moment opportun.
Alexandre Song la révélation
Un Song peut en cacher un autre. Au début de la CAN ghanéenne, le public n’en connaissait certainement qu’un, le capitaine des Lions Rigobert. Mais voilà, par la force des choses un autre est en train d’exploser sur la scène continentale. Il s’agit d’Alexandre Song, neveu du premier. Suite à la débâcle camerounaise lors du premier match de la CAN face à l’Egypte, le coach des Lions Otto Pfister le lance dans le bain à la mi-temps. Durant la seconde période, ce milieu de terrain défensif redonne une certaine stabilité à l’entre jeu camerounais, où il se fait remarquer par sa combativité et son sang froid. Normal que « Petit Song » figure en bonne place dans le onze type de la compétition. On peut comprendre sa déception au moment où il est sorti par Otto Pfister en finale, ce dernier jugeant finalement que le joueur n’était pas à 100%.
Les Lions nous ont ravi, même sans nous émerveiller. Ils nous ont rendu la fierté d’être camerounais, au moment où tous les commentateurs langue de bois placent la cote d’ivoire au firmament du football africain. Ces derniers ont été obligés de rabattre leur caquet coupé décalé. Nos lions de leur coté ont sorti les griffes, les vraies.