Huit défenseurs, six milieux de terrain, pour seulement quatre attaquants et deux gardiens de buts, retenus pour l’expédition du 03 juin prochain à Monrovia, dans l’optique de la quatrième journée des éliminatoires de la Can 2008 au Ghana. L’entraîneur national adjoint par intérim s’offre un bouclier.
« Avec 9 points, le Cameroun a un pied à la Can. Il faut cependant rester vigilant, ne pas se laisser emporter par les victoires aux trois dernières journées. Beaucoup de travail reste à faire, pour asseoir un groupe solide, qui résiste aux pressions de toutes sortes ». L’entraîneur intérimaire prescrit la plus grande prudence à l’approche de l’expédition de Monrovia. Une liste de 20 commandos, évoluant en France, Espagne, Angleterre, Allemagne, Suisse, Turquie, Belgique, Russie et Qatar, et sélectionnés selon lui, « sur la base de performances en club », a été publiée le 16 mai dernier.
Achille Emana laissé à la touche, le milieu de terrain devrait retrouver toute sa stabilité et sa dynamique avec le retour du Lillois Jean II Makoun. Très bon dans les duels, il fait l’objet de sollicitation, depuis deux saisons, du géant anglais, Manchester United. Son absence, pour cause de blessure, fut fortement ressentie contre le Lone Star à Yaoundé, malgré les prouesses de Stéphane Mbia Etoundi, le sociétaire de Rennes. Le premier coup de griffe de ce dernier remonte au 07 octobre 2006. Entré en cours de jeu à la deuxième journée face à la Guinée Equatoriale, Mbia avait offert le ballon du second but à Achille Wébo. Contre le Libéria, Mbia, 21 ans, s’est montré précieux pour récupérer, intercepter, relancer le jeu, varier les mouvements et assurer l’équilibre collectif…
Jules Nyongha ne cache plus sa « satisfaction » quant aux prouesses défensives de Stéphane Mbia dont la première sélection remonte au 27 mai 2005, à Rotterdam, en amicale face aux Pays-Bas. L’ancien adjoint de Claude Leroy et Artur Jorge mise par ailleurs sur l’esprit guerrier de Modeste Mbami, malheureux finaliste de la coupe de France 2007 et absent de l’équipe depuis 2005, pour contrecarrer les offensives des Libériennes, dont on sait alertes et fins techniciens.
Matoukou, Deumi, Atéba, Tchato… en sursis
Ben Teeklot et Francis Doé, les anciens sociétaires du Tonnerre de Yaoundé, avaient donné du fil à retordre à la défense camerounaise au match aller. Avec, à la clé, un but de ce dernier. Les assauts répétées de ces deux joueurs ont mis à nu les erreurs de placement et le manque d’inspiration d’Eric Matoukou, les lenteurs de Rigobert Song très souvent pris de vitesse, ainsi que le manque de mobilité et de condition physique de Géremi Njitap.
Pour de nombreux spécialistes, la vieille garde camerounaise, jadis considérée comme la rampe de lancement de l’équipe, ploie sous le poids de l’âge de certains cadres en fin de carrière, et très souvent relégués sur le banc de touche de leurs clubs respectifs. Il est bien loin le temps où les Pierre Womé et Lauren Etame et Géremi Njitap sonnaient la charge sur les côtés. Selon toute vraisemblance, pourtant, le coach Nyongha ne pourra se passera de la paire Song-Njitap pour ce rendez-vous crucial. Il ne dispose pas mieux.
Aussi, entre Jean Hugues Atéba Bilayi en quête de temps de jeu à Châteauroux, Bill Tchato en pèlerinage au Qatar, Benoît Angbwa en peine au Krylia Sovetov de Russie et Amand Deumi du Fc Thun en Suisse, le jeune Matip Job, enthousiaste, frais et émoulu, apparaît comme le meilleur risque pour une défense camerounaise en quête de sang neuf. A moins que les encadreurs techniques, une fois de plus, choisissent la carte de la prudence et de l’ancienneté.
Jean Robert Frédéric Fouda à Yaoundé