Dans leur marche pour l’acquisition d’une cinquième couronne continentale, les Camerounais passent ce jeudi au révélateur Ghanéen, dans leur antre à Accra. La tâche ne sera pas aisée pour des Lions plus motivés que jamais.
Pour les demi finales de la CAN , les Camerounais vont affronter un des plus sérieux prétendants au titre, le Ghana pays organisateur. L’ambiance s’annonce électrique dans un stade d’Accra tout acquis à la cause ghanéenne et forcément hostile aux Lions. Mais les ambiances de ce genre, les Lions y sont habituées. En effet, le Cameroun a fréquemment rencontré les pays organisateurs durant ses participations aux différentes CAN, avec un bilan plutôt favorable. Des victoires en en demi finale en 1984 contre la Cote d’ivoire, en 1988 face au Maroc, et en 2002 contre le Mali. Succès également en quart de finales en 1992 face au Sénégal, et en finale face au Nigeria en 2000. A chaque fois, les Camerounais avaient causé de véritables deuils nationaux dans les pays hôtes. Trois fois sur quatre, les Lions sont allés au bout de l’aventure après avoir battu le pays organisateur. Par contre, les Lions ont été battus en finale en 1986 par l’Egypte, et lors du match d’ouverture en 1996 contre l’Afrique du sud. Par ailleurs, Camerounais et Ghanéens se sont déjà rencontré à Accra en 2000, lors du match d’ouverture de la CAN co-organisée par le Ghana et le Nigeria. Les deux équipes s’étaient séparée dos à dos à l’époque (1-1), avec un but camerounais signé par le défunt Marc Vivien Foé. Ainsi au fil des CAN, le Cameroun s’est imposé comme une bête noire des pays organisateurs. S’il a l’avantage de bien connaître le Cameroun pour avoir entraîné et remporté la CAN avec ce pays, Claude Leroy aujourd’hui sélectionneur du Ghana a aussi déjà été battu par les Lions indomptables en tant que coach du pays organisateur. C’était en 1992 avec le Sénégal des Jules Bocandé et consorts.
Aussi, les Camerounais abordent ce match avec sérénité. Si l’équipe des Lions indomptables est celle du dernier carré qui semble produire le moins de jeu, elle monte en régime au fur et à mesure qu’avance la compétition. Cette année les Lions vont plutôt au diesel, et la mayonnaise semble être entrain de prendre. Mais gare à l’excès de confiance. Certes l’assurance est plus présente que jamais, mais l’osmose n’est pas encore totale au sein du groupe à travers le jeu qui est produit. La défense on ne le dira jamais assez reste le principal tendon d’Achille de cette équipe. Avec 24 heures de moins de récupération et 30 minutes de plus dans les jambes que les joueurs Ghanéens, les Camerounais peuvent être mis en difficulté physiquement, même si à priori c’est le point fort de l’équipe.
La confrontation s’annonce donc rude. En plus de leur handicap physique, les Lions indomptables devront faire face à la force mentale des Black star. L’équipe l’a déjà démontré en quart de finale face au Nigeria, en jouant en infériorité numérique avec un retard au tableau d’affiche. Mais la bande à Essien a trouvé les ressources pour inverser la tendance. Avec le douzième homme tout acquis à sa cause, l’équipe du Ghana va se transcender. Voilà vingt-six ans que le Ghana n’a plus goûté aux joies du sacre continental. Sa suprématie continentale d’hier lui a été contestée, même si petit à petit l’équipe revient au premier plan. L’effectif est de grande qualité. Il s’est entraîné en Europe variant le panel de ses adversaires. Les étoiles ghanéennes veulent briller à nouveau, et si les Lions veulent accéder en finale, ils devront aller les décrocher à leur firmament dans le ciel d’Accra.