L’équipe claudicante de Pfister se fait humilier par un tenant du titre étincelant.
Le match a été plié en première mi-temps quand les Egyptiens, agréablement surpris par la mollesse de leurs adversaires, ont envoyé Carlos Kameni trois fois dans ses filets. Le calvaire commence dès la 14ème minute quand les Pharaons obtiennent un penalty à la suite d’une faute de main de Stéphane Bikey dans la surface de réparation. Abdel Moteleb s’y prend deux fois –le premier tir est refusé par l’arbitre gambien Modou Sowe parce que le tireur avait marqué un temps d’arrêt au moment de la frappe- pour ouvrir le score. C’est la conséquence logique d’une domination égyptienne. Les champions d’Afrique ont pris possession du milieu du terrain, où Makoun, Mbia et surtout Nguemo – placé à gauche mais qui persiste à rentrer dans l’axe sans pouvoir récupérer le moindre ballon – observent la démonstration de leurs adversaires en spectateurs.
Dans cette période de grand doute, les Lions n’ont pour solution que de miser sur les balles arrêtées. Or, il n’y en avait pas assez. Sur l’un des rares coups francs exécutés par Njitap à l’entrée de la surface, la défense égyptienne renvoie le ballon, et Mohamed Zidan, dans un modèle de contre, s’en va battre le pauvre Kameni abandonné par les siens. Deux buts en trois minutes, ça commençait déjà à sentir le roussi. Dépassé par les événements, Otto Pfister remplace Jean II Makoun, le préposé à l’organisation du jeu complètement hors du coup, par Gilles Augustin Binya. Mais le mal camerounais était plus profond. Sur un renvoi de la tête de Rigobert Song Bahanag, Mohamed Zidan récupère à nouveau le ballon, et en pleine confiance, décoche un tir puissant des 30 mètres qui s’en va mourir dans la lucarne droite de Kameni. On jouait déjà les arrêts de jeu de la première période.
Achille Emana et Alexandre Song Billong, qui s’échauffaient déjà alors que la tempête égyptienne soufflait fort en première mi-temps, sont entrés en jeu directement après la pause, en remplacement de Landry Nguemo et Stéphane Mbia. Et l’effet a été immédiat. Les Lions indomptables ont alors repris le contrôle du jeu au milieu du terrain.
Les jeunes Song et Binya ont particulièrement bien tenu leur rôle, venant chercher les ballons au pied, et les remontant avec aisance et précision. Une domination camerounaise récompensée par un but d’Eto’o de la tête à la 55ème minute, à la reprise d’un centre de Njitap, lui-même consécutif à un beau jeu en triangle entre Song, Binya et Emana. La panique s’installe dans le camp des Pharaons, qui ne parviennent que rarement à franchir la ligne médiane.
A l’heure de jeu, Samuel Eto’o, visiblement révolté, voit sa belle frappe raser le poteau du gardien El Hadary. Peut-être le tournant du match. Puisque que les Egyptiens, recommencent à remonter lentement le ballon, question de gagner du temps. Et comme Moteleb ne voit personne le gêner, il tente une frappe de 25 mètres qui fait mouche (4-1). C’était le premier dernier tir égyptien en seconde période. Les carottes étaient cuites. On retiendra en fin de match, le troisième doublé de la soirée, celui d’Eto’o (après ceux de Zidan et de Moteleb), qui marque un penalty consécutif à un tirage de maillot dans la surface. Très peu pour masquer la déroute.
E. Gustave Samnick, à Kumasi