Au lendemain de la victoire du Cameroun sur le onze Zambien, l’ancien international Camerounais est resté sur sa position de départ. Joseph Antoine Bell pense que les Lions indomptables devront montrer beaucoup plus pour s’affirmer devant les plus grosses équipes. Entretien.
Camfoot.com: Vous affirmiez recemment que le les lions n’étaient pas favoris dans cette compétition. Quelle lecture faites-vous de ce match contre la Zambie?
Joseph Antoine Bell : Je ne crois pas que cette victoire transforme l’equipe du cameroun en favori. Je vais vous donner deux types de reponse. En tant que camerounais je suis content de la victoire du Cameroun. Toujours en tant que camerounais, je n’ai jamais pensé qu’il ne serait pas capable de battre la Zambie ou de battre le Soudan. Ce serait une quipe du Cameroun qui est complètement absente.
Maintenant une analyse de la situation. Dans chaque groupe il y a un supposé grand et aussi un qui est supposé un petit peu inférieur et deux petits. Or le Cameroun fait parti de ceux qui logiquement ne doivent pas supporter de ne pas être tête de groupe. Et si le Cameroun n’est pas tête de groupe, cela veut dire qu’il conteste la tête de son propre groupe. Et si le Cameroun conteste cette tête et qu’il prend une giffle contre cette tête, ça veut dire qu’il vient confirmer qu’il fait partie de ceux qui sont les inférieurs du goupe et ça c’est grave.
Pour gagner la CAN, ce n’est pas contre la Zambie ou le Soudan qu’il faut se battre. On gagne forcément la CAN contre une tête de poule ou un second dans une poule. Si malheureusement nous pensons être gueri parce que nous avons battu la Zambie, alors nous continuons à nous tromper et ce serait beaucoup plus grave que la défaite en elle-même face à l’Egypte.
Maintenant si nous sommes conscients de ce qui se passe, alors il est plus facile de reconstruire quelque chose, de retrouver la serénité derrière cette victoire. C’est vrai qu’une équipe qui gagne par cinq buts à zéro est forcement à féliciter. Mais ceux qui étaient au match et qui ont vu que les Zambiens ont offert cinq fois directement des opportunités de but à l’équipe cameounaise serait amener à relativiser cette victoire. D’ailleurs, de toute ma carrière, je ne crois pas avoir jamais vu une équipe commettre cinq grosses fautes qui lui coûte cinq buts et que ces cinq fautes soient commisent par cinq joueurs différents. Donc on ne peut même pas parler de fébrilité d’un joueur.
Camfoot.com: Otto Pfister a réamenagé son équipe. D’après vous est-ce que vous pensez que c’est la deuxième équipe qui a fait la différence ?
Joseph Antoine Bell : Non. Vous savez, il y a cette manière de faire qui fait que certains ont toujours raison. Ils ont raisons quand ils se trompent. Ils ont raison quand ils rectifient quand ils se sont trompés. Commençant par vous les journalistes, vous donnez une fausse information, vous en avez donné une et quand vous la démentez vous en donnez une deuxième, c’est un peu cela. Si Otto Pfister a changé son équipe, il serait à mon avis, mal placé de l’en féliciter puisque c’est lui qui avait formé la première équipe qui soit disant n’aurait pas marché. Donc il est responsable des deux équipes. Il ne peut être responsable des victoires et pas des défaites. Pour revenir à ce qui s’est passé, je crois que cette manière de se tromper vient en réalité souligner deux erreurs fondamentales commises avant. La première c’est la nomination tardive et la deuxième, cette frilosité qui a fait que l’équipe du Cameroun n’a jamais rencontré un adversaire de qualité qui lui aurait permis de s’étalonner véritablement et de savoir où elle en est en arrivant ici. Donc ces deux fautes là expliquent aujourd’hui le fait que Otto Pfister change cinq joueurs à l’entame du deuxième match. Je pense que c’est beaucoup.
Camfoot.com: Comment jugez-vous le niveau de cette CAN comparé à la précedente?
Joseph Antoine Bell : Il y a quelque chose qui est plus facile à comparer. C’est d’abord l’équipe d’Egypte elle-même. Je pense que cette équipe est supérieure à ce qu’elle a montré chez elle. Ici elle est sans son public et joue très bien en maîtrisant son jeu. On peu ainsi citer aussi l’équipe de Côte d’Ivoire qui montre un visage supérieur par rapport à 2006. Mais de là à dire que la compétition en elle-même est supérieure, je crois qu’il faut patienter un peu… On a vu quelques bons matchs et on a vu des matchs moins bons.
Propos recueillis par Stephen Sunou à Kumasi