C’est sans le goleador Samuel Eto’o que les Lions indomptables du Cameroun ont effectué une séance d’entraînement ce vendredi après midi à l’annexe du Tamale Sports Stadium. L’actuel meilleur buteur de la compétition se trouvait au Togo à l’invitation de la confédération africaine de football. Otto Pfister et les autres sélectionnés ont mis sur pied la stratégie pour venir à bout des Tunisiens.
Depuis 40 ans les Aigles de Carthage de Tunisie n’ont pas pris le dessus sur les lions indomptables en match officiel. La dernière victoire de la Tunisie sur le Cameroun remonte au 5 février 1967. Ce jour là, la Tunisie avait infligé un cinglant 4 buts à 0 à l’équipe nationale du Cameroun qui n’était pas encore les fameux Lions indomptables, puisque c’est en 1972 que le ministre des sports de l’époque, Félix Tonye Mbock, baptise l’équipe nationale du Cameroun ainsi après la mésaventure en coupe d’Afrique des nations organisée au Cameroun. Depuis cette date, l’équipe nationale de Tunisie court après sa première victoire. Ironie du sort, la dernière confrontation entre les deux équipes était le 10 février 2000 au Ghana. C’était lors de la coupe d’Afrique des nations. Patrick Mboma avait alors marqué deux, Samuel Eto’o un, pour une victoire de 3-0.
Ici s’arrêtent les statistiques, car l’équipe actuelle du Cameroun est en mutation. Certains observateurs n’hésitent pas à dire que l’équipe est en « gros chantier », comme on l’a vu dans les matches du premier tour. Autant de choses qui suscitent dans le camp camerounais une certaine distance face à l’histoire. Tout le monde est bien conscient qu’il va falloir mouiller encore plus le maillot pour venir à bout de cette équipe tunisienne entraînée par le français Roger Lemerre.
Sur le terrain donc, une séance d’entraînement intense a eu lieu vendredi après-midi. Annoncée pour se tenir a hui clos, Otto Pfister n’a pas pu empêcher le public à assister à l’entraînement, notamment les journalistes Tunisiens qui ont installé leurs caméras au stade deux heures avant l’heure d’entraînement.
Premier fait: l’absence de Samuel Eto’o Fils. Il a fait le déplacement du Togo à l’invitation de la confédération africaine de football. Le coach des lions, beau joueur, ne voulait en rien dévoiler l’information: J’ai donné une permission spéciale à Samuel Eto’o. Je sais où il est.
A la question d’un journaliste de savoir si ça ne le gène pas de laisser partir son meilleur joueur en plein compétition, Pfister a repondu que » ça ne me gène pas. Nous avons les joueurs de classe mondiale qui ont quelques obligations avec les sponsors. Je considère que c’est son jour de repos et il revient ce soir. Il va faire le footing. Il n’y aura aucun problème « .
L’absence du meilleur buteur de l’histoire de la coupe d’Afrique des nations n’a donc pas perturbé la séance d’entraînement, tout comme celle de Timothée Atouba. Le défenseur a eu une petite séance avec Carlos Perez, le kine de Samuel Eto’o, avant de rentrer dans le bus des Lions. Sur son état de santé, le professeur Guillaume Atchou responsable de l’encadrement médical des Lions indomptables est plutôt évasif, » Atouba a eu une contusion musculaire lors du dernier match. Pour vous dire que c’est quelque chose d’absolument anodin, vous savez toute contusion sérieuse du muscle ou du tendon nécessite un repos stricte. Si nous lui avons demandé de ne pas rester à l’hôtel c’est parce que justement ce n’est pas grave. S’il ne s’est pas entraîné avec ses camarades c’est parce qu’on voulait le préserver. Donc absolument rien d’inquiétant « .
Le travail de Otto Pfister avec ses poulains a été axé sur la tactique, avec plusieurs ateliers. Thomas Nkono pour la circonstance a dû laisser ses gardiens pour s’occuper d’un atelier. L’essentiel était constitué des phases de tir à l’entrée de la surface de réparation.
Le Cameroun et son adversaire de lundi partagent le même hôtel, une situation assez curieuse qui suscite moult interrogations. C’est un fait rare que deux équipes qui disputent les quarts de finale logent dans le même hôtel. Sur la question Otto Pfister se prononce: » Pour moi deux équipes qui vont jouer ensemble logeant dans le même hôtel n’est pas un problème. J’ai souvent vu même quatre équipes dans un même hôtel. Mais tout ce qui ne me plaît pas c’est qu’il n’y a aucun contrôle. Hier soir il y a deux agents de joueurs qui rodaient à l’hôtel. Il y a même des journalistes qui sont logés là-bas, il y a même des touristes qu’on loge là-bas. Deux commerçants libanais entrent dans les chambres. On ne sait pas qui est qui, c’est ça qui est grave « .
Guy Nsigue à Tamale