Entraîneur de football et consultant pour la Rtbf (télévision Belge) pendant la coupe du monde 2006, le Camerounais analyse le match des Lions indomptable face à la Zambie. Alors qu’il était consultant pour la Cameroon radio and television (Crtv) pour les matches de ce samedi 26 janvier, François Ngoumou a bien voulu analyser la rencontre pour les lecteurs de Camfoot.com.
Nous venons d’assister à une rencontre ou les Lions indomptable ont battu la Zambie, 5-1. Peut-on dire que c’était une victoire facile?
Il n’y a pas de victoire facile en football. La preuve, le Cameroun a encaisse un but. Cela témoigne du relâchement vers la fin du match. Ce qui est important à souligner ce qu’il y a eu correction par rapport au premier match. Les Lions ont été plus compacts, plus solidaires dans le jeu. Le milieu du terrain a été plus explosif que d’habitude. Le trio offensif Eto’o-Emana-Job a été très efficace. Côté camerounais Job et Emana ont été les hommes du match puisqu’ils ont apporté une certaine densité au niveau de l’offensif. C’est la raison pour laquelle le Cameroun s’est offert beaucoup d’occasions de buts. Le jeune Alexandre Song et Mbami ont bien joué leur rôle de récupérateurs au milieu de terrain. Dans ce dernier compartiment, lorsque vous ne donnez pas d’espaces aux adversaires, vous réduisez les espaces, la bataille du milieu du terrain est remportée et on s’offre les opportunités.
Quelles sont les limites que vous avez observées chez les Lions aujourd’hui?
Il y a un problème d’endurance. On a vu que certains Lions ont de la peine à jouer en plein régime pendant 90 minutes….
On peut avoir quelques noms ?
Il y a Alexandre Song qui a baissé de régime après 50-60 minutes d’où les fautes consécutives que nous avons vu. Il y a aussi Modeste Mbami, je pense que le coach aurait pu le faire souffler. Il y a encore deux ou trois joueurs. Autre constat observé, le côté gauche est notre maillon faible. Que ce soit Emana qu’on a mis à gauche et qui s’est déployé comme meneur de jeu, que ce soit Makoun qui n’est pas un gaucher pur sang, finalement Atouba travaille tout seul dans le couloir gauche et ça peut être très dangereux si le Cameroun rencontre une équipe plus virevoltante. Ce sont des espaces qu’une bonne équipe peut exploiter.
En réalité, est-ce que la Zambie n’a pas facilité la tâche au Cameroun en commettant beaucoup d’erreurs défensives ?
Les erreurs défensives font partie du jeu. Et il n’y a pas de raison qu’on dise que c’est des choses faciles. En football, lorsque Dieu est avec vous, vous prenez ce qu’il vous donne. Erreur défensive, c’est sur le but d’Emana, et le dernier but de Job. C’est des erreurs qui existent. Il peut arriver que l’équipe adverse vous fasse des cadeaux et que vos attaquants ne soient pas à la hauteur pour les concrétiser.
Alors que le Cameroun menait 4-0, le coach sort un milieu de terrain pour faire entrer un attaquant. Finalement on se retrouve avec trois avants-centres, était-ce un choix judicieux ?
Je ne pense que ce soit une mauvaise appréciation. Nous avons Idrissou qui entre et qui est un joueur polyvalent. Il peut jouer aussi au milieu du terrain qu’en attaque. Donc que offensivement que défensivement, Idrissou est présent. Vous l’avez vu revenir plusieurs fois venir chercher le ballon au niveau du milieu du terrain.
Comment avez-vous trouvé la prestation du gardien Idriss Carlos Kameni comparé au premier match ?
C’est un Kameni de grands jours que les camerounais ont retrouvé. Quoi qu’on puisse dire, Kameni a été présent dans le match. Il y a deux ou trois tirs dangereux des Zambiens qu’il a dévié. C’est des choses qu’on néglige mais qui peuvent changer le cours du jeu. En qui ce concerne le but, il n’y avait rien à redire. Il faut signaler que la défense camerounaise a été prise de court : un dégagement aboutit sur un centre en retrait, l’attaquant Zambien se retrouve tout seul devant le gardien et il met dans le côté opposé donc, il n’y a rien à redire là-dessus. Pour la suite, il faudra que les camerounais fassent attention car ce genre de but inscrit par les Zambiens est parfois déterminant. Important en ce sens que cela peut influencer votre la différence de but, le classement et cela permet de voir si vous êtes premier ou deuxième et cela permet à une équipe d’affronter une équipe moyenne pou forte. Donc, il est bien de gagner par une large victoire mais il est encore plus bien de ne pas encaisser.
Au regard de ce lourd score, peut-on dire que le coach a déjà trouvé l’équipe type ?
Non ! Je ne crois pas. Je pense que le coach est entrain de rechercher encore des joueurs pour constituer son équipe. En tant que technicien, je vous dis que le problème du flanc gauche n’est pas encore résolu. Tant que ce problème n’est pas réglé et si le Cameroun rencontre un gros, il risque d’avoir des surprises.
Le prochain match c’est le 30 janvier contre le Soudan, comment est-ce que vous le voyez ?
Il faut que le Cameroun évite d’entrer dans l’euphorie. Il faut éviter le relâchement dans la préparation de cette compétition. Je vous rappelle que le Cameroun ne s’est pas qualifié par exemple pour la coupe du monde 2006 parce que nous avons fait un match nul contre l’Égypte. Pendant que la Côte d’Ivoire a vaincu le Soudan en aller et retour, ce que le Cameroun n’a pas pu faire.
Eric Roland Kongou, à Kumasi (Ghana)