La capitale camerounaise vit des moments de folie. Des centaines de milliers de personnes ont investi les rues pour fêter la sixième finale de leur équipe nationale, après 1984, 1986, 1988, 2000 et 2002.
Des centaines, voire des milliers de personnes envahissent les rues de la capitale, pour communier avec leurs héros, qui sont venus à bout du Ghana, 1 à 0. C’est l’image forte qui a accompagné le coup de sifflet final du central marocain de la demi-finale jouée ce jeudi à Accra, entre les Lions indomptables et les Black stars. Un défilé motorisé a tout de suite été organisé. Improvisé, il a tout de mobilisé une impressionnante foule. Yaoundé est en fête, au son du bikutsi, makossa, rap… Dans les bistrots, une fois de plus, la bière coule à flot.
Des centaines de milliers de personnes chantant l’hymne national, scandant le nom de Alain Nkong, le buteur providentiel. C’est véritablement la folie ! Les supporters des Lions expriment leur sentiment de fierté par une joie sans limite. Des taxis, bardés du drapeau national, se sont joint au défilé motorisé, pour rendre la fête encore plus belle, encore plus excitante et surtout plus populaire.
On aura rarement vu une telle mobilisation au cours de cette coupe d’Afrique des nations de football. Aujourd’hui, les langues, même des plus pessimistes, se délient pour donner le pronostic de la finale, en faveur évidemment de Rigobert Song Bahanag et ses coéquipiers. En attendant, on discute ferme sur l’adversaire de la finale. D’aucuns souhaitent vivement rencontre la Côte d’Ivoire. D’autres, revanchards, clament à qui veut les entendre que « nous voulons l’Egypte », qui a eu le courage d’humilier littéralement le Cameroun lors de la première journée de la phase de poule.
La fête dans les rues de Yaoundé continuera sans doute toute la nuit. Au son de klaxon de véhicules circulant dans tous les sens. Le délégué général à la sûreté nationale, le patron de la police camerounaise, et le secrétaire d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie, qui redoutent les débordements, viennent de prendre des mesures exceptionnelles en dépêchant sur le terrain des équipes d’interventions et de maintien de l’ordre. Et en cas d’accident, dans les hôpitaux de la place, des équipes de garde bien rôdées ont été formées à la hâte pour accueillir les patients. Le bilan sera sans doute très lourd dans la matinée. En attendant la finale.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé