16 buts. C’est désormais le plus grand nombre de but inscrit par un joueur dans l’histoire de la CAN. C’est deux buts de mieux que le précédent record détenu par Laurent Pokou depuis 1970. Les records étant faits pour être battu, Samuel Eto’o avait fait de ce dernier un de ses objectifs pour la compétition, même s’il a toujours fait passer le collectif avant. En effet, le joueur est arrivé au Ghana avec 11 buts dans son escarcelle, et battre ce record semblait envisageable compte tenu de son rendement. Trois matchs et cinqs buts plus tard, l’objectif est atteint.
Cependant, la marche vers ce record ne fut pas aisée. Tout commence pour Samuel Eto’o en 2000, durant la CAN co-organisée par le Nigeria et le Ghana. A la faveur d’un malaise de Joseph Désiré Job, l’attaquant du FC Barcelone est lancé dans le bain à seulement 18 ans par l’entraineur français du Cameroun Pierre Lechantre. C’est la révélation. Auteur de 4 buts durant la compétition, il forme alors un redoutable duo en attaque avec Patrick Mboma. Ensuite, c’est la traversée du désert. Pour les éditions de la CAN de 2002 au Mali et de 2004 en Tunisie, il n’inscrit que deux buts. Le public Camerounais s’impatiente alors, et l’accuse de plus s’investir en club dans la Liga espagnole, où il enfile but sur but. L’année 2006 en Egypte sera celle de la renaissance pour Eto’o. Malgré l’élimination des Lions indomptables en quarts de finale, il inscrit 5 buts et fini meilleur buteur du tournoi. C’est sur cette lancée que le joueur poursuit aujourd’hui au Ghana, une terre qui semble lui réussir comme en 2000. Mais le meilleur est certainement à venir pour le Camerounais. Agé de seulement 26 ans, et encore en course dans la présente compétition, il a la possibilité d’améliorer considérablement ce record. De quoi conserver pendant longtemps cette nouvelle ligne sur son curriculum déjà bien chargé.
Même s’il est aujourd’hui entré dans la légende de la coupe d’Afrique des nations, il ne faut pas oublier le précédent détenteur de cette distinction. Les 14 buts de l’Ivoirien Laurent Pokou ont été pratiquement inaccessibles pendant plus de trente années. Aujourd’hui ambassadeur de la FIFA, il a été sacré à deux reprises meilleur buteur de la C.A.N. : 6 buts en 1968 en Éthiopie, et 8 buts en 1970 au Soudan, dont 5 en un seul match contre l’Éthiopie, battue 6 à 1. Ce qui lui vallu le surnom de L’homme d’Asmara (Asmara : ancienne ville d’Éthiopie devenue la capitale de l’Érythrée).
Une page de l’histoire s’est tournée. Le nouveau soulier d’or de la CAN a pour nom Samuel Eto’o Fils.